Daniel Benoin a mis en scène Don Giovanni de Mozart au théâtre Anthéa d’Antibes et à l’Opéra de Nice

Après Les Noces de Figaro l’année dernière, Daniel Benoin a mis en scène Don Giovanni  de Mozart au théâtre Anthéa d’Antibes ainsi qu’à l’Opéra de Nice, sous la direction musicale de Gyoryi G.Rath.

Lorsque le rideau se lève, les spectateurs découvrent un immense lit sur lequel gît Don Giovanni. Après avoir fait le mal autour de lui et multiplié les conquêtes, le séducteur est en train de mourir là où il s’est livré à toutes les débauches. Ce lit ne quittera jamais le plateau. Il sera le décor unique, comme le témoin des turpitudes de Don Giovanni. Il se souvient des derniers jours de sa vie, emmenant le spectateur dans sa mémoire.

Don Giovanni a aimé un nombre incalculable de femmes. D’ailleurs, son valet énumère la longue liste de ses conquêtes au début de l’opéra. Mais dans les derniers jours de sa vie, ce sont trois femmes qui occupe son esprit : Donna Anna, la fille du Commandeur, fiancée à Don Ottavio, Donna Elvira, follement éprise, qui ne cesse de le poursuivre, et Zerlina, sur le point de célébrer son mariage avec Masetto. Don Giovanni ne recule devant obstacle. Le danger ne lui fait pas peur, voire le stimule. Or, au début de l’œuvre, il tue le Commandeur. Et c’est ce dernier qui précipitera sa chute. La scène finale est saisissante, tout en contrastes. Sur ce lit démesuré,  une table est préparée pour le banquet auquel Don Giovanni a convié le Commandeur.  Derrière, se dresse la statue de cet homme qu’il a tué, immense et menaçante. L’usage de la vidéo de Paulo Correia, présente par petites touches durant le spectacle pour pénétrer dans les esprits tourmentés de Don Giovanni et de Donna Elvira, accentue le danger imminent qui guette le libertin.

Les costumes de Nathalie Bérard-Benoin et la scénographie de Jean-Pierre Laporte restituent avec beaucoup de soin l’atmosphère du XVIIIe siècle. Ce lit qui sert de décor dans ce riche palais place le spectateur dans une position de témoin de ce siècle.  Comme dans Le Verrou de Fragonard, on observe l’homme et sa conquête.

En choisissant de montrer Don Giovanni mourant sur ce lit de tous les excès, et hanté par les souvenirs des derniers jours passés, Daniel Benoin accentue le drame et la chute lente mais inéluctable du célèbre séducteur. Une réussite.

Don Giovanni

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