Faada Freddy en concert le 23 mars au Broc : interview

En 2015, le public français découvrait Gospel Journey, un magnifique album enregistré avec voix et uniquement des percussions corporelles, et tombait sous le charme de son interprète : Faada Freddy. Plusieurs années se sont écoulées et le Covid est arrivé : Faada Freddy a profité de ce moment hors du temps pour écrire son deuxième album, au titre évocateur. C’est aujourd’hui que sort Golden Cages : douze morceaux lumineux qu’on ne se lasse pas d’écouter, qui parlent d’amour et de liberté. On aura la chance de bientôt les entendre en live puisque la tournée de Faada Freddy fera étape dans les Alpes-Maritimes. Ce sera sur la scène des Arts d’Azur du Broc le 23 mars. Quelques jours avant ce concert tant attendu, il nous a parlé de ce deuxième album, “son bébé”, comme il l’appelle affectueusement. Interview.

Faada Freddy (crédit photo : Omar Victor Diop)

France Net Infos : Vous serez le 23 mars au Broc. Le public azuréen a hâte de vous revoir sur scène…

Faada Freddy : La scène, c’est un moment de partage avec le public. Je partage avec les spectateurs ma musique organique et bio ! Quand on est en studio, on peut se cacher derrière les machines. Sur scène, la musique est mise à nu : on ne peut pas tricher. J’aime bien cette spontanéité et le fait que tout le monde puisse voir comment je crée ma musique. On me demande souvent comment je fais ! Sur scène, je suis accompagné de cinq choristes et percussionnistes corporels. Quand je suis sur scène, je rends au public la confiance et l’amour qu’il me donne. Je suis reconnaissant ! Je vois parfois des gens qui me suivent sur plusieurs concerts. Ils font des centaines de kilomètres. C’est touchant !

France Net Infos : Sur scène, vous allez interpréter de nombreux titres de votre nouvel album, Golden Cages

Faada Freddy : Je l’ai écrit, composé et réalisé. Il est très important pour moi : c’est comme mon bébé ! J’ai commencé l’écriture aux Etats-Unis et je l’ai terminé en France. Certains morceaux me sont venus alors que j’étais en train de marcher. Je suis vraiment content d’avoir été l’auteur, le compositeur et le réalisateur de cet album.

France Net Infos : Plusieurs années se sont écoulées entre le premier et le deuxième album. Pourquoi ?

Faada Freddy : Je suis allée chercher l’inspiration un peu partout puis il y a eu le confinement qui a changé la donne pour beaucoup d’artistes. L’industrie musicale s’est retrouvée un peu emprisonnée. D’où le titre de l’album, “Golden Cages”, qui signifie cages dorées. La liberté et l’amour sont les deux thèmes fondamentaux de mon album. Il est important de se rendre compte qu’on n’est pas des immatriculations. Aujourd’hui, on est en train de se déshumaniser avec les machines et l’intelligence artificielle. On en oublie même l’immense potentiel que l’humain peut avoir. C’est l’une des raisons pour lesquelles  j’ai fait de la musique sans instruments, en utilisant le corps comme batterie et la voix comme trompette par exemple. L’humain est capable de beaucoup de choses dont il ne se rend pas compte !

France Net Infos : Vous avez commencé à faire de la musique très jeune. Quels conseils donneriez-vous à des enfants ou des adolescents qui veulent faire de la musique sans savoir comment s’y prendre ?

Faada Freddy : Je leur dirai simplement d’être à l’écoute d’eux-mêmes puis de créer leurs propres instruments. Moi, j’ai commencé à le faire vers l’âge de 17 ans. J’ai compris que le meilleur instrument dont je puisse disposer, c’est moi-même. C’est mon corps. Il faut que les jeunes sachent que tout est possible. Dans la musique, il faut avoir un rêve et croire en soi. Quand j’ai dit que mon rêve était de faire un album sans instruments, les gens me disaient que ce n’était pas possible et que je me prenais trop la tête. Aujourd’hui, ce sont eux qui viennent m’applaudir et qui viennent danser avec moi sur scène !

France Net Infos : Sur votre album, le titre “Tables will turn” parle justement du fait qu’il ne faut pas se décourager et qu’il faut continuer à croire en soi…

Faada Freddy : Exactement ! Je viens de loin ; je n’ai pas eu une enfance facile. On a vécu pendant des années à vingt dans une maison. J’ai appris l’humilité et le partage. Je ne suis pas un cas isolé. Il y a beaucoup de choses que j’ai apprises en vivant dans ma famille mais aussi en regardant autour de moi. Je suis allé en Inde, en Nouvelle Zélande, chez les Maoris. J’essaye d’enrichir ma musique en allant à la rencontre d’autres peuples et en leur empruntant une partie de leurs cultures pour les exposer. Je pense que l’artiste est juste un canal de diffusion des énergies et des cultures. Tout ce que je demande, c’est juste de pouvoir partager quelque chose de positif qui puisse résonner dans la vie de chacun.

France Net Infos : Vous mettez l’humain au centre de votre création…

Faada Freddy : La musique, c’est essayer d’être à l’écoute de la vie des gens, de ce qu’ils vivent, de leurs joies et de leurs peines. Par exemple, le morceau “The one for me” est l’histoire d’un homme que j’ai rencontré aux Etats-Unis. Il m’avait demandé si je pouvais la chanter et j’ai accepté.

France Net Infos : La musique est aussi une forme de thérapie. Vous êtes engagé dans des associations mettant en avant la musicothérapie…

Faada Freddy : Absolument ! Je suis ambassadeur d’associations qui aident les enfants autistes mais aussi les enfants dans la rue dans un programme de réinsertion. Je fais beaucoup de musicothérapie : la musique peut aider ceux qui sont malades. Certaines personnes me disent que la musique leur fait du bien. J’aime bien m’impliquer dans des associations en essayant de donner un peu de la voix à ceux qui n’en ont pas.

France Net Infos : Il y a quelques mois, vous avez été fait chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres. C’est un honneur et une belle reconnaissance pour votre travail…

Faada Freddy : Ca m’encourage encore davantage à aller de l’avant. Dans la musique on peut se sentir seul dans la création mais une fois qu’elle est partagée, on se dit que ce temps que l’on y a consacré peut-être bénéfique à d’autres. Je suis content d’avoir reçu cette distinction en France.

Faada Freddy sera en concert le 23 Mars à 20h à la salle des Arts d’Azur du Broc.

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