Festival de Cannes J2 : Tom Cruise à l’honneur

Pour ce premier jour de la compétition, le Festival présentait deux films : Le Otto montagne de Felix Groeningen et Charlotte Vandermeessch et La femme de Tchaikovski de Kirill Serebrennikov. Mais la star incontestée de cette journée était Tom Cruise, qui a monté les marches pour présenter la suite de Top Gun.

Mercredi, les festivaliers et le public n’avaient d’yeux que pour Tom Cruise. Les chanceux qui avaient pu obtenir des billets ont vécu un grand moment en écoutant Tom Cruise parler de sa carrière, dans l’après-midi, en répondant aux questions du journaliste Didier Allouch. Il a insisté à plusieurs reprises sur sa passion pour tous les métiers du cinéma et sur sa curiosité qui semble insatiable. Il est apparu humble, répétant qu’il ne cesserait jamais d’apprendre. Sa carrière est immense. Il a joué dans des films qui ont marqué le cinéma : Rain Man, La couleur de l’argent, Top Gun, Entretien avec un vampire, La guerre des Mondes, Magnolia, qui a sans doute marqué un tournant dans sa carrière. D’autres retiendront Mission impossible, film dans lequel il a effectué lui-même les cascades. Comme l’a rappelé Thierry Frémeaux à son arrivée sur la scène de la salle Debussy, Tom Cruise n’a fait que des bons films.

Sur la Croisette, l’acteur américain a pu voir à quel point il était apprécié du public. Ils étaient nombreux à l’attendre derrière les barrières, au pied des marches. Le moins que l’on puisse dire c’est que leur patience -certains attendaient depuis plusieurs heures- a été récompensée. En sortant de la voiture, avant qu’il ne monte les marches avec Joseph Kosinski et l’équipe de Top Gun : Maverick, il a pris le temps de signer des autographes et de faire des selfies pendant plusieurs minutes. Rares sont les acteurs et actrices à se montrer aussi disponibles. Rejoint par Jennifer Connelly notamment, il a ensuite monté les marches, acclamé par les fans et par la patrouille de France qui a fait le show au-dessus du Palais. Voilà une montée des marches dont le Festival de Cannes se souviendra !

Plus tôt dans la journée, les membres du jury et les festivaliers ont pu découvrir le premier film en compétition : La femme de Tchaikovski de Kirill Serebrennikov. Le cinéaste russe était pour la première fois à Cannes. Il avait déjà présenté Leto et l’année dernière La fièvre de Petrov mais, assigné à résidence, il avait dû laisser son équipe et ses comédiens défendre seuls les films à Cannes. Puisqu’il vit désormais à Berlin, il a pu monter les marches et présenter son film. Comme son titre l’indique, La femme de Tchaikovski raconte le destin de l’épouse du grand musicien russe. Folle amoureuse de lui à sa première rencontre, elle lui envoie plusieurs lettres pour lui avouer ses sentiments et l’intention de l’épouser. D’abord réticent, il accepte mais se montre très distant et très vite lui fait comprendre que sa vie est ailleurs et que les femmes ne l’intéressent pas. Il ne veut plus la voir et veut divorcer mais Antonina tient bon. Même humiliée et rejetée, elle refuse et persiste à vouloir rester la femme du seul hommr qu’elle n’ait jamais aimé. L’actrice Aliona Mikhailova, qui a des patits airs de Marion Cotillard, est remarquable : elle apporte à cette femme toute sa complexité. Elle apparaît touchante, déterminée, désespérée, forte et fragile à la fois. Après Leto et La fièvre de Petro, Serebrennikov filme la passion dans une œuvre flamboyante, d’une grande maîtrise. Il brille à la fois par son classicisme et son audace formelle. Le cinéaste russe rend toute son humanité à cette femme, au destin méconnu, rejetée par son célèbre mari. Il mériterait une belle place au palmarès.

Autre film en compétition : Les huit montagnes de Charlotte Vandermeersch et Felix Van Groeningen. Le cinéaste oscarisé pour Alabama Monroe s’est cette fois associé avec la comédienne Charlotte Vandermeersch pour filmer cette histoire d’amitié masculine sur plusieurs années. L’un habite à Turin et vient avec ses parents à la montagne en été. L’autre a toujours vécu dans les montagnes. Ils vont devenir amis mais comme cela arrive souvent leur relation va s’étioler. Chacun va tenter de donner un sens à sa vie, se perdant parfois. Le film, qui dure deux heures et demie, invite à la rêverie, à la contemplation. Comme les personnages, on se pose et on ne quitte pas des yeux les montagnes que les réalisateurs filment presque amoureusement. Le otto montagne aborde bien plus de thèmes qu’il n’en a l’air. Après l’avoir vu, il faut prendre la peine d’y repenser. Et là, surviennent des images, des réflexions philosophiques, existentielles sur le sens qu’on veut donner à sa vie, sur la famille, sur le rôle du père dans la construction de l’individu. Le film invite à une réflexion, salutaire en ces temps où il faut toujours aller vite.

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