Festival TRAJECTOIRES 2024 : Stephen Di Tordo présentera “Célestez-moi” au TNN les 25 et 26 janvier

Dans quelques jours débutera la nouvelle édition de TRAJECTOIRES, le festival de spectacles vivants qui interroge notre rapport au monde par le prisme des récits de vie. Impulsé et coordonné par le Forum Jacques Prévert de Carros, il met en valeur la création contemporaine en reliant les projets artistiques aux enjeux de notre société. En 2022, TRAJECTOIRES a pris de l’ampleur en devenant un festival à l’échelle du département. Cette année, il se déroulera du 11 janvier au 16 février dans plusieurs théâtres et lieux culturels du territoire : le Forum Jacques Prévert de Carros, le théâtre de Grasse, la scène 55 de Mougins, le Théâtre de la Licorne de Cannes, la médiathèque de Mouans-Sartoux, l’Université Nice Côte d’Azur et le Théâtre National de Nice.

C’est justement à Nice, sa ville natale, que nous pourrons applaudir Stephen Di Tordo dans Célestez-moi (les enfants des Ninetie’s), une pièce qu’il a écrite pendant le confinement (le texte est publié aux éditions M’Amuse). Les 25 et 26 janvier, la salle des Franciscains servira d’écrin à ce spectacle qui réunit le théâtre, la musique et la chanson, toutes les passions qui animent cet artiste que l’on a pu voir aussi bien dans la série “Cheyenne et Lola” sur OCS aux côtés de Charlotte Le Bon ou au Festival d’Avignon dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes, dans “Les Damnés” mis en scène par Ivo Van Hove. Sur scène, il sera accompagné des musiciens Pol Sibille et Pierre Locatelli. Pour Célestez-moi, Stephen Di Tordo a bénéficié du regard complice du metteur en scène Cyril Cotinaut qui a été son professeur de théâtre et qui l’a dirigé notamment dans Hamlet Requiem. Quant à Muriel Mayette-Holtz, elle a été séduite par son projet et lui a fait confiance en le programmant au TNN. S’il y a déjà eu des représentations de Célestez-moi dans des lieux très variés, celles du TNN auront une dimension particulière. Stephen Di Tordo a à coeur de s’adapter au public et au lieu dans lequel il se produit. Et la salle des Franciscains, ancienne église datant du XIIIe siècle, n’est assurément pas une salle comme les autres ! Quelques jours avant d’entrer en résidence à Nice, Stephen Di Tordo nous a accordé une interview par téléphone. C’est avec beaucoup d’enthousiasme qu’il nous a parlé de Célestez-moi, qu’il a hâte de présenter (et que nous avons hâte de découvrir) dans la salle des Franciscains.

Stephen Di Tordo (crédit photo : Maximilien Struys)

 

Stephen Di Tordo (crédit photo : Maximilien Struys)

 

Stephen Di Tordo (crédit photo : Maximilien Struys)

Un concert narratif

France Net Infos : Célestez-moi est un titre énigmatique, qui suscite la curiosité. Que pouvez-vous nous dire sur la pièce ?

Stephen Di Tordo : C’est l’histoire d’un garçon qui a un peu perdu la foi en l’humanité. Avant de partir s’isoler, il décide d’aller danser une dernière fois pour se défouler. Un soir, il se rend dans un club clandestin. Sur les murs des toilettes, il lit l’histoire d’un ange qui a été catapulté dans ces toilettes précisément et à qui on a coupé les ailes : il a deux grandes cicatrices dans le dos, il se colore du vice humain puis rentre dans le monde. Après avoir lu cette histoire, l’homme retourne danser et percute une fille, qui s’appelle Céleste. Elle lui glisse un mot dans la poche sur lequel est écrit : “où est passé notre teint divin ?” Cela va l’animer et il va se lancer dans un parcours initiatique pour retrouver le divin, le céleste qu’il y a en lui. Il a besoin de repasser par les figures qui ont marqué sa vie pour retrouver le divin. Voilà le parcours qui se fait avec le spectateur pendant près d’1h15. On navigue entre narration et musique pendant tout le spectacle.

France Net Infos : Comment est né ce projet ?

Stephen Di Tordo : Pendant le confinement, j’ai écrit une pièce de théâtre qui s’appelle Célestez-moi (les enfants des Ninetie’s). Je pensais à cette histoire depuis plusieurs années mais je n’avais pas encore pris le temps de me poser pour l’écrire. Au départ, le texte a pris l’allure d’un roman puis j’ai eu une commande et je l’ai transformé en concert plutôt narratif. Depuis son écriture pendant le confinement, le texte a pas mal évolué. Je pense qu’on arrive maintenant à une version beaucoup plus aboutie que ce qu’il y avait au départ. J’ai toujours à coeur d’adapter le spectacle en fonction de ma nouvelle vision artistique du monde.

France Net Infos : Pourquoi avoir ajouté “les enfants des Ninetie’s” au titre ?

Stephen Di Tordo : Je suis né en 1991. Le point de départ, c’était : que reste-t-il des enfants des Ninetie’s devenus aujourd’hui adultes ? Je ne parle pas de cette décennie véritablement. Ce qui m’intéressait, c’était de se demander où étaient passés la sensibilité, le divin pour cette génération qui a connu beaucoup de changements.

France Net Infos : Que l’on soit ou non né dans les années, on peut se reconnaître dans l’histoire que vous racontez…

Stephen Di Tordo : Je parle des fêlures que l’on a enfant et que l’on garde souvent une fois adulte. Je suis assez convaincu qu’elles sont récurrentes de génération en génération. Elles sont intiment liées à l’humain et pas forcément à l’époque.

France Net Infos : L’intime atteint l’universel…

Stephen Di Tordo : Dans ma carrière, chaque fois que j’ai touché une sensation très intime, il y a eu un écho et des personnes m’ont dit qu’elles avaient ressenti la même sensation. Pour en arriver là, il faut faire un travail d’honnêteté en se demandant ce qui se passe au plus profond de soi.

France Net Infos : Avec “Célestez-moi”, on pénètre vraiment dans votre univers : il y a le chant, le théâtre, la musique…

Stephen Di Tordo : Cela fait quinze ans que je fais du théâtre, du cinéma et de la musique. Là, on arrive à un point d’orgue dont je suis vraiment très fier. Au théâtre, ce qui pouvait parfois me manquer, c’était cette forme de vibration commune qui est offerte tout de suite par la musique. Avec “Célestez-moi”, la narration est tendue par le fil musical. On est vraiment dans mon univers et ce que je veux apporter artistiquement.

France Net Infos : Avez-vous le sentiment de bousculer le spectateur avec “Célestez-moi” ?

Stephen Di Tordo : D’une certaine façon, il va être bousculé dans la mesure où on amène sur le plateau des choses viscérales avec des morceaux qui tapent fort ou qui sont très tendus émotionnellement. Mais, on le tient toujours par la main pour lui dire “on est ici au théâtre et tu continues le chemin avec nous”. La nouvelle mouture qu’on propose est beaucoup plus directe et simple cérébralement pour le spectateur. De cette façon, je me suis aperçu qu’il se prend beaucoup plus le spectacle dans le coeur que si le texte est trop alambiqué. Rien n’est jamais acquis. Je suis persuadé que le doute est très important dans une carrière. Ca m’excite beaucoup d’aller toujours chercher de nouvelles surprises pour le public !

Plusieurs titres de son premier EP dans le spectacle

France Net Infos : Dans “Célestez-moi”, vous interprétez plusieurs titres que vous avez composés…

Stephen Di Tordo : Oui, j’interprète les cinq compositions qui sont présentes sur mon premier EP. Les single “Célestez-moi” et “Homère” sont déjà sortis. Il y aura aussi quelques reprises mais elles ne sont pas tout à fait arrêtées car j’ai besoin de m’adapter aux lieux dans lesquels je suis. Dans la salle des Franciscains, il y a une résonnance particulière.

S’adapter au lieu et au public 

France Net Infos : Muriel Mayette-Holtz vous a fait confiance tout de suite en vous programmant au TNN…

Stephen Di Tordo : J’avais fait une lecture devant elle et elle avait beaucoup aimé l’acteur que j’étais. Elle m’avait alors dit que si un jour j’avais un projet, elle aurait envie que je lui en parle. Je lui alors montré le premier quart d’heure de la pièce, qu’elle a adoré. Elle a accepté de me suivre. Elle aime beaucoup l’alliage entre le théâtre et la musique.

France Net Infos : Le spectacle ne sera pas tout à fait le même qu’ailleurs au TNN…

Stephen Di Tordo : J’ai monté le spectacle avec l’essence de la pièce que j’ai écrite, même si je me suis un peu éloigné du texte. On l’a joué dans des salles plus axées en concert, avec un public debout. Dans ce cas, il y a plus de musique que de narration. On a eu des retours très positifs et on participe à plusieurs tremplins. Pour la forme théâtrale du TNN, je vais étoffer les parties narratives parce qu’on est avec un public assis. Au TNN, on va faire quelque chose de plus acoustique pour que ça arrive totalement aux oreilles des spectateurs. Après, pendant toute l’année 2024, on va jouer dans plusieurs salles à Paris dont Le salon des miroirs, La Maroquinerie et, on espère, la Fête de l’Humanité. On a beaucoup de propositions en termes de salles de concert.

France Net Infos : C’est important pour vous de vous adapter aux lieux et aux publics ?

Stephen Di Tordo : Très important ! En décembre, on a donné un concert dans une salle très rock à Paris. J’ai donc accentué le côté entertainment. Je trouve que c’est génial pour un artiste de s’adapter au public qu’on a devant soi. Plus jeune, quand j’ai débuté, je sentais que je voulais d’abord me trouver donc je faisais un peu fi du spectateur. Le but, c’est quand même de trouver la connexion totale avec le public ! On a hâte d’être au TNN. Parler de céleste et de divin dans un tel lieu, je pense que ça va être magnifique !

France Net Infos : Au début de votre carrière, vous avez joué dans un magnifique lieu chargé d’histoire, la Cour d’Honneur du Palais des Papes pendant le Festival d’Avignon. Cela a dû être une formidable expérience…

Stephen Di Tordo : Je sortais du Cours Florent et j’ai eu un rôle dans “Les Damnés” mis en scène par Ivo Van Hove avec la troupe de la Comédie-Française. Ils ont tous été très humains, très à l’écoute. Tout le monde était aux petits soins avec moi. Pour mon premier projet, jouer dans un tel lieu, c’était une chance exceptionnelle ! J’en étais très fier.

France Net Infos : Avez-vous des projets au cinéma ou à la télévision ?

Stephen Di Tordo : J’ai passé de jolis castings dont je ne peux pas parler. On verra…Je suis très sélectif parce que je veux sentir que j’apporte une certaine singularité au projet. C’est pour cette raison que je suis assez rare et que je n’accepte pas tout ce qu’on me propose.

Célestez-moi (les enfants des Ninetie’s) de Stephen Di Tordo jeudi 25 et vendredi 26 janvier à 20h00 salle des Franciscains (Nice). Musique : Stephen Di Tordo. Musiciens : Paul Sibille et Pierre Locatelli. Lumière : Guillaume Gédoin. Son : Nathan Cugnet. Costumes : Patricia Colin. Styliste : Richard Noura. Coiffures : Gianni Altomonte, Manon Talandier. Maquillage : Sophia Benomar. Production : TAC Théâtre. Coproduction : Théâtre National de Nice -CDN Nice Côte d’Azur avec le soutien du 11 ° Avignon et du Théâtre El Duende – Ivry. Texte paru aux éditions M’Amuse.

Pour réserver : www.tnn.fr 

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