Un dimanche midi dans un pavillon : une famille se réunit autour du poulet dominical. Chacun cherche désespérément un sujet de conversation. Quelle tragédie…
Adapté l’univers déjanté de Fabcaro peut être casse-gueule, à l’image de la transposition plus que laborieuse sur grand écran de sa bande dessinée Zaï zaï zaï zaï. Amélie Etasse et Clément Séjourné gagnent leur pari : donner de la chaire à une absurdité vide de tout enjeu.
Formica est Le repas de famille cauchemardesque qu’on a tous déjà vécu une fois. Une caricature poussée à son paroxysme où le malaise côtoie la connerie jusqu’en boutiste. C’est bête et méchant, mais surtout hilarant de vérités.
Fabcaro est un sale gosse qui égratigne les travers de notre société, avec comme unique morale de nous faire rire. Cette adaptation live l’a bien compris avec ses décors cartoonesques et ses airs de Feydeau sous acides. Tout est outrancier et gênant.
Cette mécanique d’étirer le non sens avec des ruptures brusques perd cependant de son efficacité sur le long terme. La mise en scène a trop recours à des noirs abrupts pour passer d’un acte à l’autre. Il manque du liant dans ce chaos familial en 3 actes.
Reste ce plaisir coupable et communicatif de rire à nos dépens. Et rien que pour ça, Formica est à voir.. en famille. Quitte à régler ses comptes, autant le faire dans la joie et l’horreur.
Formica
au Théâtre des Gémeaux Parisiens, jusqu’au 12 décembre.