Je verrai toujours vos visages, un film de Jeanne Herry

JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES, un film de Jeanne Herry avec   Elodie Bouchez, Jean-Pierre Darroussin, Adèle Exarchopoulos, Miou Miou,  Birane Ba, Leila Bekhti, Dali Benssalah, , Suliane Brahim, Gilles Lellouche, Denis Podalydès

Bande Annonce du film JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES JE-VERRAI-TOUJOURS-VOS-VISAGES-de-Jeanne-Herry

Synopsis du film JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES

Depuis 2014, en France, la Justice Restaurative propose à des personnes victimes et auteurs d’infraction de dialoguer dans des dispositifs sécurisés, encadrés par des professionnels et des bénévoles comme Judith, Fanny ou Michel.

Mon Avis sur JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES

Un film instructif sur la justice restaurative qui est trop peu connue.

Des dialogues ciselés, précis qui permettent de sentir toute les émotions, la complexité des personnages.

Je suis totalement rentré dans ces deux histoires. Le suspense est là, on se prend d’affection pour les personnages et on a envie que ce travail de médiation se passent au mieux. On ne peut pas être indifférent.

Lors de l’interview de Jeanne Herry, elle dit qu’elle a l’impression de faire des thrillers, c’est vraiment le ressenti que j’ai eu.

Tous les acteurs, dirigés par Jeanne Herry sont excellents :  Elodie Bouchez, Jean-Pierre Darroussin, Adèle Exarchopoulos, Miou Miou,  Birane Ba, Leila Bekhti, Dali Benssalah, , Suliane Brahim, Gilles Lellouche, Denis Podalydès. Le ton est juste, on ressent leurs émotions.

En résumé un très bon film qui amène la connaissance de la justice restaurative.

Rencontre avec Jeanne Herry, Leila Bekhti, Elodie Bouchez

FrancenetInfos a participé à une projection en avant-première du film JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES au cinéma Cézanne à Aix En Provence, puis à une rencontre avec la Presse ce 8 mars 2023 avec Jeanne Herry et Elodie Bouchez.

Jeanne Herry

Comment est venue l’idée de ce film ?

Je ne savais pas exactement quoi écrire après Pupille. En effet, je ne fais pas partie de ceux qui ont des idées, des scénarii d’avance.

J’ai toujours été passionnée par le monde judiciaire depuis que je suis enfant. Par le biais d’un podcast France Culture J’ai pris connaissance de l’existence de ce dispositif de justice restauratrice. Et, ça m’a tout de suite interpellé, j’ai trouvé ça très fort. J’ai vu qu’il y avait du cinéma partout, de belles possibilités d’écriture. Donc un beau terrain de jeu très riche pour une scénariste et une réalisatrice, ainsi que pour des acteurs.
Je me suis documentée et mon intérêt n’a pas décru.
Ma motivation première est que j’ai vu l’opportunité de faire un bon film et en plus derrière ça me permettait de mettre en lumière quelque chose qui est très méconnu et qui gagne à être connu.

Les dialogues : chaque mot est pesé

Pour arriver à ce résultat, je vais étudier un cadre, comme font beaucoup de gens qui sont auteurs et qui vont au-delà de leur propre existence, qui vont s’intéresser à d’autres mondes. Le fait de se documenter libère beaucoup l’imaginaire – en tout cas, c’est mon cas – Plus j’avance, plus je progresse dans la compréhension très précise de ce que j’étudie, plus ça libère mon imaginaire derrière.

Après c’est 3 à 4 mois de documentation et une année d’écriture en solitaire dans mon bureau. Une fois que j’ai ouvert toutes les portes, je commence à en fermer, à fusionner les gens, les histoires, avec les thématiques qui me passionnent, avec les gens que j’ai rencontré – pas forcément dans ce cadre là. C’est une grande soupe, une grande mixture.

Et effectivement, je m’applique beaucoup pour écrire ces dialogues.

Parler c’est une action très très forte. J’ai l’impression de faire des films d’action. J’ai l’impression d’écrire des thrillers toujours très tendus. Donc, parler et écouter sont des actions fortes, très dynamiques.

C’est ça qui m’a intéressée et du coup je me suis éclatée avec toutes les séquences, tous les monologues, tous les dialogues.
Concernant le phrasé des médiateurs, elle est très singulière. Il ne parle comme nous vraiment. Donc les mots ont été choisis avec beaucoup de précision qui devait correspondre à cette posture particulière.

Comment dirigez-vous  les acteurs ?

Ce que je demande aux acteurs c’est de respecter ce que j’ai écrit très précisément du point de vue des mots, de la ponctuation et après de trouver leur espace de liberté dans l’interprétation. Notamment dans les monologues, c’est leur façon de parler, c’est leur rythme.

Comment vous êtes-vous imprégnés du sujet ?

Je me suis renseigné d’une part auprès des encadrants, de ceux qui font cette justice, qui la mettent en place, qui la pensent et d’autre part auprès des associations d’aide aux victimes. J’ai rencontré beaucoup de gens par ce biais là et je leur ai demandé de se raconter.

Dans un second temps j’ai rencontré des victimes. Je suis allé voir en prison des auteurs de délits. Un m’a raconté les rencontres auxquelles il a participé à des rencontres d’aides aux victimes autour des homicides et tentatives d’homicides. J’ai également rencontré des gens qui étaient sorties de prison.

Pour bien comprendre la posture des médiateurs, j’ai suivi 3 formations. Cette posture est très particulière et n’est pas simple à trouver dans la vie et pas si simple pour une actrice à trouver.

Pourquoi les prisonniers font cette démarche, pour le juge des peines ?

Ils font typiquement cette démarche pas pour eux même, en premier lieu mais pour faire quelque chose de positif pour les victimes. Après ce qu’ils vont retirer pour eux-mêmes, ils le découvrent au fur et à mesure du processus.

Comment avez-vous travaillé le casting ?

Mon rapport aux acteurs, mon amour, mon admiration c’est la pierre angulaire de toute ma démarche de scénariste et réalisatrice.

Ce n’est que de la joie de penser aux acteurs quand j’écris pour eux. C’est le cas pour Elodie, Gilles, Miou Miou, Ba Birane Ba que j’avais en tête tout le temps de l’écriture. Après il y en a d’autres qui arrivent au fil de l’écriture, qui s’imposent petit à petit. Certains acteurs arrivent en fin de parcours, par exemple pour Nassim qui est incarnait pas Dali Benssalah, je ne l’avais pas du tout en tête parce que je ne le connaissais pas. Quand je l’ai rencontré j’ai su qu’il correspondait parfaitement au personnage.

Elodie BouchezElodie_Bouchez_Cannes_2018

Avez-vous rencontré des médiateurs pour mieux comprendre leur métier ?

Non, ma référence c’était Jeanne. Ni les uns, ni les autres n’avons rencontré des médiateurs. Jeanne s’était très bien documentée pour construire son film, écrire son scénario, écrire ses personnages, les dessiner au plus prés de la réalité de ces professionnels et de ces personnages de fiction.
De toute façon, ce sont des dispositifs qu’on n’a pas le droit de pénétrer, ces groupes de parole, ces face à face, ces entretiens sont confidentiels.

Comment avez-vous vécu ce personnage

Tout d’abord, c’était une joie que après l’expérience de Pupille, Jeanne me redemande de travailler avec elle sur ce projet là qui m’a bouleversé à la lecture. J’ai été vraiment emporté par le poids de tous ces mots. Comme tous les acteurs du film j’ai découvert ce dispositif de la justice restaurative.

Au final, je vois le film que j’ai lu dans toute sa puissance.
Nous avons tourné toutes les séquences de face à face avec Adèle en 1 semaine. Cela demande beaucoup de concentration. Et ça a été un travail très intense.

En réfléchissant, contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, le film a été pour moi finalement très physique. Mon cerveau travaillait très fort et de manière très active pas seulement dans mon corps mais également dans ma sensibilité. Ce sentiment a été partagé par les autres acteurs.

Au-delà même que Jeanne est très exigeante vis-à-vis au texte, aux mots, on a quand même la possibilité d’être traversée par ce qui nous anime nous comme personne et comme acteur. C’est pour ça qu’elle nous a tous choisi précisément.

Fiche du film JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES

  • Un film de Jeanne Herry
  • Acteurs : Birane Ba, Leila Bekhti, Dali Benssalah, Elodie Bouchez, Suliane Brahim, Jean-Pierre Darroussin, Adèle Exarchopoulos, Gilles Lellouche, Miou Miou, Denis Podalydès
  • Genre : drame
  • Scénariste, adaptation et dialogues : Jeanne Herry
  • Musique originale Pascal Sangla
  • Durée : 1h50
  • Date de sortie :  29 mars 2023

A propos michellaurent

A lire aussi

le-livre-qui-peut-lire-dans-ton-esprit-Grasset

Le livre qui peut lire dans ton esprit – Ed. Grasset

Le livre qui peut lire dans ton esprit est un album jeunesse fabuleux, de Marianna …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com