L’Instant T : Le Mariage forcé d’un homme qui boit au Bar de l’Oriental

Au programme : une plongée étouffante dans Le Bar de l’Oriental, une histoire d’amitié entre Un homme qui boit rêve toujours d’un homme qui écoute et Un Mariage forcé fou, hilarant, malaisant, grandiose. 

Le Bar de l’Oriental

Une plongée étouffante dans les dernières heures de grâce d’une demeure coloniale en Indochine. Une magnifique scénographie qui transpire le mal-être de ses occupants, conscients que cette guerre va leur échapper. Les enjeux sont brumeux, mais l’atmosphère envoûtante et pesante réussit à nous tenir en haleine. La fin d’un monde où les convictions s’égratignent et les trahisons sont légion. Tout ça finira mal. Et c’est effectivement une claque brutale qui nous extrait de cette torpeur cauchemardesque, dans un final d’une sublime noirceur poétique.


Le Bar de l’Oriental
Théâtre Montparnasse, jusqu’au 28 avril

Un homme qui boit rêve toujours d’un homme qui écoute

Une histoire d’amitié entre un musicien français et un écrivain algérien, inspirée des chroniques du journaliste Kamel Daoud. Thibaud de Montalembert brille par son éloquence et sa générosité en accompagnant Ibrahim Maalouf dans ses premiers pas théâtraux. Une réflexion un peu trop littérale de nos tourments actuels. De la définition de la liberté d’expression à la condition de la femme, aux affres du confinement au ravage du terrorisme islamiste, la pièce ressemble à un fourre-tout philosophique. On en ressort groggy, mais plus grandit.

Un homme qui boit rêve toujours d’un homme qui écoute
Théâtre 13e Art, jusqu’au 31 mars

Le Mariage forcé

Molière par la Comédie-Française et réinventé par Louis Arene et ses masques monstrueux au Théâtre du Rond-Point. Et vous avez loupé ça ? Entre la farce grand-guignolesque, la performance tant physique qu’artistique et le pamphlet néo-féministe, ce Mariage forcé de 1664 conserve sa grandeur théâtrale. D’autant plus que les sexes se mélangent, avec Julie Sicard en vieux Sganarelle et Christian Hecq en jeune Dorimène. La charge de Molière contre la bourgeoisie patriarcale s’en retrouve décuplée et férocement d’actualité. C’est fou, hilarant, malaisant, grandiose, trop court.

Le Mariage forcé
L’Avant-Seine, Théâtre de Colombes (92), 20 et 21 mars
Théâtre des Célestins – Lyon (69), du 4 au 14 avril

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