Rencontre avec la comédienne Charlotte Kady

Charlotte Kady fait partie de ces actrices que tout le monde connaît. Dans les années 80, elle animait Récré A2, la célèbre émission pour enfants dont tous les quarantenaires se souviennent. A la télévision, elle a enchaîné les rôles dans des séries à succès, « Terre Indigo », « Méditerranée », « L’été rouge » ou « La kiné ». Au cinéma, elle a tourné pour de nombreux réalisateurs, Gérard Oury, Alain Resnais, José Giovanni et surtout Bertrand Tavernier avec lequel elle a fait cinq films. En 1993, son rôle dans L627 lui a valu une nomination aux César dans la catégorie meilleur espoir féminin. Un parcours riche et éclectique qui mériterait qu’on en parle pendant des heures. Nous avons eu la chance de rencontrer Charlotte Kady en novembre dernier. C’était à Cannes, sur la terrasse ensoleillée de l’hôtel Splendid. Elle était membre du jury des 34èmes Rencontres cinématographiques, présidé par le réalisateur Roland Joffé. Très enthousiaste, elle nous a fait part de son immense bonheur de pouvoir voir autant de films de qualité, entourée des autres membres du jury, et, pour notre plus grand plaisir, elle nous a parlé de sa carrière et de Bertrand tavernier.

Membre du jury des 34e RCC, « une parenthèse enchantée »

Charlotte Kady a été plusieurs fois membres d’un jury. C’est une fonction qu’elle connaît bien. Lorsque nous l’avons rencontrée à Cannes, avant qu’elle ne se rende à la projection d’un film en compétition, elle n’a pas caché sa joie de faire partie du jury des 34e RCC. « C’est un immense bonheur d’être à Cannes dans cette période si particulière. C’est une véritable parenthèse enchantée. En plus, ce festival porte très bien son nom. J’y ai fait de très belles rencontres, tant sur le plan humain que sur le plan cinématographique. La qualité des films en sélection est particulièrement impressionnante ». Par ailleurs, Charlotte Kady nous a confié que Roland Joffé n’était pas un président du jury comme les autres. « Il nous a demandé à nous, membres du jury, de ne pas échanger nos impressions à la fin des projections. » Une exigence difficile pour cette comédienne si volubile comme elle le reconnaît elle-même ! Elle a néanmoins joué le jeu, comme tous les autres. « Lors des déjeuners et des dîners que nous avons faits ensemble, nous avons réussi à parler de tout et du cinéma en général, sauf des films en compétition ! ». Elle connaît l’effervescence de Cannes durant le festival du film et elle a d’autant plus apprécié ces rencontres cinématographiques, « à dimension humaine », qui laissent le temps de connaître tout le monde, les organisateurs comme les autres membres du jury et les invités.

Un parcours éclectique : de Récré A2 au cinéma de Bertrand Tavernier

Charlotte Kady a commencé sa carrière au théâtre mais c’est Récré A2 aux côtés de Dorothée, qui l’a fait connaître du grand public. « J’ai de plus en plus de témoignages de gens d’une quarantaine d’années. On était les copains et les copines des enfants de la France entière ! A cette époque, il n’y avait que trois chaînes. Tous les enfants ou presque regardaient Récré A2 en sortant de l’école. Certaines personnes me disent même qu’ils regardaient Récré A2 lorsqu’ils allaient chez leurs grands-parents parce que leurs parents n’avaient pas la télé !. »

Dans son parcours, il y a eu ensuite le théâtre, le cinéma avec Bertrand Tavernier notamment, la télévision avec des séries très populaires, et surtout « La kiné », qu’elle a incarnée pendant des années, ce qui lui vaut toujours des commentaires très chaleureux de la part du public. « Je pense que j’ai été très gâtée même si, comme toutes les femmes et les comédiennes de plus de cinquante ans, j’ai traversé une période compliquée. On n’a pas d’âge pour être acteur. On peut jouer jusqu’à la fin de sa vie. Gisèle Casadesus, à cent ans, montait encore sur scène ! ».

L627 de Bertrand Tavernier, un film qui a marqué sa carrière

Lorsqu’il s’agit de parler de Bertrand Tavernier, Charlotte Kady est toujours très enthousiaste. En octobre, elle était à Lyon, au Festival Lumière où un hommage était rendu à cet immense réalisateur. Elle était alors venue présenter L627, un film fort, qui plonge le spectateur au cœur d’une brigade des stups à Paris. «  Trente ans ont passé mais tout ce qui est dit dans le film est toujours d’actualité, même si à l’époque il n’y avait ni internet ni les téléphones portables. En voyant « Bac Nord » récemment, j’ai pensé à L627. C’est toujours la même chose avec les flics de terrain qui n’ont toujours pas de moyens. Ce film était visionnaire. Mon personnage était inspirée d’une femme flic. J’ai passé trois mois avec les stups ; j’ai suivi des affaires avec eux. Plein de séquences dans le film ont été faites en caméra cachée. On était dans les vraies rues de dealers dans le XVIIIème ». Une commissaire lui a confié que L627 est encore aujourd’hui le film de référence dans les écoles de police. Dans le cadre de son émission « stupéfiant ! », France 5 va réaliser un documentaire abordant les différentes façons dont la police est montrée au cinéma. Charlotte Kady a été contactée pour parler de la genèse de L627. « Au moment où on l’a tourné, je n’imaginais pas que j’allais en parler trente ans après ! ».

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