Roméo et Juliette à l’Opéra Bastille : un nouveau souffle féérique et poétique signé Thomas Joly !

Absent du répertoire depuis 1985, Roméo et Juliette revient à l’affiche de l’opéra National de paris pour la première fois sur la scène de Bastille dans une nouvelle production mise en scène par Thomas Joly.

De Vincenzo Bellini à Leonard Bernstein en passant par Hector Berlioz, les compositeurs inspirés par les amants de Vérone dépeints par Shakespeare sont nombreux. Si le Roméo et Juliette de Charles Gounod, créé pendant l’Exposition universelle de 1867, remporte d’emblée un succès populaire, c’est sans doute parce qu’il a traduit le plus finement la pulsion de vie des célèbres amoureux. Quatre duos d’amour, une valse ardente, une musique lumineuse et lyrique : toute la partition frissonne de désir et de fraîcheur. Après avoir revisité Starmania en 2022 et avant de s’attaquer aux prochains JO de 2024, Thomas Jolly, l’un des plus inventifs metteurs en scène de sa génération célèbre de la plus belle manière cet hymne à la jeunesse. Après son Eliogabalo de Cavalli en 2016, ce fin connaisseur de Shakespeare signe ici sa deuxième collaboration avec l’Opéra national de Paris.

Roméo et Juliette fait partie de ces œuvres dont tout le monde connaît plus ou moins l’histoire sans en avoir forcément lu le texte. Néanmoins, les multiples adaptions pour la scène ou le cinéma présentent une même constante : la passion amoureuse en butte à des règles sociales ou morales. Le compositeur Charles Gounod avait découvert le drame de Shakespeare “Roméo & Juliette” lors d’une répétition de l’oratorio éponyme de Berlioz alors qu’il avait dix-neuf ans. En 1865, il se lance dans la composition de cet opéra sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré. L’œuvre fut créée en 1869 au Théâtre du Châtelet, avant d’être reprise à Favart (Opéra-Comique) puis à l’Opéra de Paris. Pour cette reprise à l’Opéra de Paris en 1888, Gounod a dû rajouter un ballet à son opéra.

Dans l’opéra de Shakespeare, c’est à cause d’une épidémie de peste que Frère Jean confiné par des inspecteurs de la ville est empêché de rejoindre Roméo à Mantoue pour lui expliquer que Juliette n’est pas morte. En 2023 la peste fait place au Covid. Et la pandémie a fortement inspiré  Thomas Jolly qui la réintroduit dans sa mise, revenant à l’essence même du texte shakespearien. Thomas Jolly : « En mars 2020, le confinement survenait. Je venais de prendre mes fonctions à la direction du Quai centre dramatique national d’Angers. J’étais donc le directeur d’un théâtre fermé. Je convaincs mon compagnon de jouer Juliette et improvise un spectacle tous les soirs sur le balcon de notre appartement à Angers. Quelques semaines plus tard, le directeur de l’Opéra Bastille, Alexandre Neef, me contacte et me propose mettre en scène à Bastille, Roméo et Juliette ».

Cette nouvelle mise en scène est particulièrement attendue de ceux qui auront déjà vu son Eliogabalo de Cavalli en 2016. Dès le premier acte, le rideau se lève sur un décor unique et tournant représentant le mythique escalier du Palais Garnier qui prend tour à tour les allures d’un balcon, d’un palais, d’une chambre d’amour ou d’un mausolée. Dès le lever de rideau, le metteur en scène inscrit l’ouvrage dans l’escalier monumental du palais Garnier, ce qui crée un effet de surprise et de tension visuel. Le ton est donné : le spectacle respecte le texte originel et sera original.

Dès la scène d’ouverture, le spectateur est plongée dans un bal masqué féérique au Palais des Capulet. D’emblée, le spectateur en prend plein les yeux, la mise en espace est grandiose de bout en bout jusqu’à la scène finale où les amants voués au désespoir et à la mort s’embrassent une dernière fois. Un final grandiose qui vous colle des frissons !

A noter que cette belle production d’exception réunit sur un même plateau une flopée de pointures lyriques parmi lesquelles Elsa Dreisig en alternance avec Pretty Yende (Juliette), Benjamin Bernheim en alternance avec Francesco Demuro (Roméeo) Lea Desandre et Marina Viotti (Stéphano) et Maciej Kwasnikowski dans le rôle de Tybalt.

Si on ajoute à cela un mariage de costumes colorés crées par Sylvette Dequest, des lumières signées Antoine Travert, les chorégraphies de Josepha Madoki la musique imposante et majestueuse de Gounod, une direction d’orchestre confiée à la baguette de l’immense Carlo Rizzi, ces quinze nouvelles représentations raisonnent déjà aux airs de triomphe. Du 15 novembre au 25 février 2023. Pensez à réserver !

Jean-Christophe Mary

Roméo et Juliette Opéra Bastille – du 17 juin au 15 juillet 2023

Musique : Charles Gounod

Livret : Jules Barbier et Michel Carré

Direction musicale : Carlo Rizzi

Cheffe des Chœurs : Ching-Lien Wu

Mise en scène : Thomas Jolly

 3h10 avec 1 entracte

 Langue : Français

Surtitrage : Français / Anglais

 

Distribution

Juliette : Elsa Dreisig

17, 20, 23, 26, 29 juin ‑ 3, 6, 9, 12 juil.

Juliette : Pretty Yende

27, 30 juin ‑ 4, 7, 11, 15 juil.

Roméo : Benjamin Bernheim

17, 20, 23, 26, 29 juin – 3, 6, 9, 12 juil.

Roméo : Francesco Demuro

27, 30 juin – 4, 7, 11, 15 juil.

Frère Laurent : Jean Teitgen

Capulet : Laurent Naouri

Stephano : Lea Desandre

17 > 27 juin

Stephano : Marina Viotti

29 juin > 15 juil.

Gertrude : Sylvie Brunet-Grupposo

Mercutio : Huw Montague Rendall

17 > 27 juin 2023

Mercutio : Florian Sempey

29 juin > 15 juil. 2023

Benvolio : Thomas Ricart

Tybalt : Maciej Kwaśnikowski

Pâris : Sergio Villegas Galvain

Gregorio : Yiorgo Ioannou

Le Duc de Vérone : Jérôme Boutillier

Manuela : So-Hee Lee

Pepita : Izabella Wnorowska-Pluchart

Angelo : Vincent Morell

 

A propos jean-christophe.mary

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