Une Bonne Bière : le père à Noël était une ordure

Les fêtes de Noël passées, vous reprendrez bien Une Bonne Bière pour la nouvelle année. Xavier Martel vous convie au chevet d’une famille contrainte de se réunir suite au décès de leur père. À l’image du titre de la pièce, ne vous fiez pas à vos idées reçues.

Cette Bonne Bière a un goût amer, car le défunt était un salaud. Gaëlle, Gildas, Erwan et Rico ne se retrouvent pas pour pleurer sa disparition, ni pour s’écharper sur le testament. Ils viennent acter la fin d’une innocence perdue depuis longtemps. Ce père a forgé leurs caractères, leurs différences, le désamour inné d’un quelconque lien familial. Ils ne se connaissent pas vraiment et n’ont aucune attention de se rapprocher.

Cette absence d’amour fraternel les unit dans cette maison d’enfance. À tout moment, l’un d’entre eux pourrait claquer la porte. Mais rien n’y fait, tous sont bloqués à un croisement de leurs vies. Ils ont besoin de parler, ou plutôt de se parler. Chacun y va de ses rancœurs, reproches, colères. Chacun peine à se confronter à cette veillée mortuaire dans la cave.

Derrière les bons mots, Xavier Martel met des paroles sur des non-dits. Les respirations donnent de la profondeur à cette comédie. Les silences mettent à nu une tristesse refoulée. La pièce passe vite, comme un cul-sec. Cette Bonne Bière fait rire avec une amertume touchante. Ce double effet aurait cependant mérité d’être plus appuyé dans la mise en scène de Gilles Dyrek.

Reste, que le rideau à peine baissé, on aimerait commander une seconde tournée. Et trinquer aux côtés de cette famille, sans dire un mot.

Une Bonne Bière
Le Funambule Montmartre, jusqu’au 25 février.

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