Vendredi 4 juin, la rédaction Marseille de France net Infos a eu le plaisir d’assister à un spectacle délicieusement rétro : Les Brigandes du Château d’If dans le cadre majestueux du Théâtre Silvain, sur la Corniche Kennedy à Marseille.
Un public nombreux et multi-générationnel garnissait les gradins du théâtre en plein air, attendant patiemment le début des festivités. La très sympathique équipe d’Arts et Musique a fait en sorte de mettre le public à l’aise, en intervenant à plusieurs reprises pour animer la soirée et rendre hommage aux bénévoles. En cette chaude soirée de juin, c’était vraiment une très bonne idée que d’avoir organisé cet événement au Théâtre Silvain. Situé en pleine corniche, face à le mer, qui peut se douter qu’en contrebas d’une belle pinède, se trouve un lieu aussi magique…
La scène aux généreuses proportions tourne le dos à la pinède, faisant donc face aux gradins de pierre. Le public a donc cette double image féérique : le spectacle et la pinède qui se déroulent sous leurs yeux ébahis. Et il faut dire que du spectacle, il y en avait ! La rédaction a d’abord été bluffée par la performance du groupe Drôle de drames qui assurait la première partie. Le charisme magnétique de Jacquot, le chanteur nous a enchantés. se présentant sur scène dans un kilt fort seyant ma foi, il était accompagné de deux musiciens de grand talent qui nous ont proposé un spectacle absolument original dans son contenu comme dans sa forme. Avec un début fracassant sur une reprise très personnelle du sensuel “Deshabillez-moi” de Gréco, le groupe a enchaîné les airs connus de tous, passés dans le patrimoine de la chanson française d’après-guerre. Jacquot nous a expliqué le concept du spectacle : reprendre les chansons d’artistes tels que Barbara, Dario Moreno, Juliette Gréco, Dalida, Fréhel, la crème des artistes qui avaient fait les beaux jours de l’Alcazar, le fameux cabaret situé sur la Canebière, qui s’apparentait à l’Olympia marseillais. Avec une sensibilité à fleur de peau et un grain de voix unique, il nous a fait monter dans la machine à remonter le temps, tout en réussissant le pari fou de nous proposer des arrangements modernes et punchy. Le public a frissonné et repris en chœur de nombreux refrains. Les Drôles de drames nous ont mis la chair de poule.
Après le changement de plateau, place aux Brigandes du Château d’If, dans un décor minimaliste évoquant une terrasse ombragée en plein été méditerranéen, avec un tapis rouge en fond de scène menant tout droit vers la pinède, les deux magnifiques cantatrices ont fait leur apparition, sous les applaudissements nourris du public enthousiaste. Il faut dire qu’en ouverture de spectacle, l’orchestre avait chauffé le public en interprétant les airs d’opérettes marseillaises que tout le monde connaissait et reprenait en choeur. L’apparition des deux artistes Brigitte Peyré et Murielle Tomao, qui ont descendu le tapis rouge façon meneuses de revue nous a tous fait rêver. Elles ont chanté comme deux rossignols, en duo ou tour à tour en solo, un répertoire tiré des plus belles opérettes de Vincent Scotto pour la plupart, portant des titres aussi fleuris que : “Le petit bal de la Belle de Mai”, ou “La bouillabaisse”.
Construit comme une opérette, les deux chanteuses avaient revêtu les traits de deux marseillaises : Miette et Angèle, qui se racontaient des secrets, “avé l’accent” du sud et les expressions qui vont avec ! On a appris que “Don Juan est un boucan” et qu’elles connaissaient un gars qui est “un fondu, un momo, un fada”… Entourées de leurs musiciens, ces deux femmes de tempérament ont installé une belle complicité sur scène, pour en faire un spectacle frais, gai, “feelgood”, absolument pas dépassé ou “has been”, avec le charme délicieusement rétro des chansons intemporelles.