Encore une idée de sortie…Jusqu’au 20 mai, face au cimetière marin, l’exposition au Musée Paul Valery, présente 4 protagonistes et une artiste Indienne !
À Sète, parcourir les grands halls de ce musée, c’est en quelque sorte entreprendre un parcours initiatique, vers l’art régional et localement implanté dans la cité portuaire. D’abord, c’est avec une certaine nostalgie des années 80, quand je venais aux vernissages de Combas, des frères Di Rosa, de Consantino, ou d’André Cervera.
Direction, le 1er étage André Cervera un Sétois bien connu, né en 1962 (ancien élève de l’Ecole Sétoise), proche du mouvement de la Figuration Libre, mais se disant plutôt inspiré par l’expressionnisme…Sa peinture rejoint le courant artistique de Kokochka, les contours au trait noir sur les personnages peuvent rappeler les “Ex-votos” ou le “naïf”. Mais l’artiste évoque surtout ses rencontres de voyage (Maroc, Mali, Sénégal, Croatie et l’Inde). Au musée Paul Valéry, il expose des toiles avec la complicité de Swarna Chitrakar. Cette dernière fait perdurer la tradition narrative de la région de Medinipore du Bengale Occidental (Inde Orientale). Toute une communauté baptisée “Patua” (peintres) compose des toiles sur les évènements mondiaux, mais aussi sur les sujets économiques et les questions sociales. André le Sétois a composé ses oeuvres avec Swarna, en Inde. Bien sûr on peut voir la pâte du Bouddhisme dans les formes, les couleurs et le style, mais André Cervera se défend de tout proxénétisme religieux ou politique. L’artiste est surtout porté par une forme narrative certes, mais populaire et récréative.
Autre artiste et révolté : Mohamed Lekleti, Marocain d’origine vivant à Montpellier, son oeuvre proche du graphisme développe une identité, elle fait passer des messages et une éthique vis à vis de ce que l’artiste veut “combattre”. Ses toiles nous questionnent, en autre sur la Palestine avec ironie. Mohamed “cercle” son travail dans un concept universel, qui nous ramène aux réalités du monde, c’est machiavélique si le contournement de ses toiles génère les débats, mais clair si on estime que ses toiles sont un moyen moderne de communication “geo-politique”. Le but recherché étant notre propre vision et surtout notre ressenti.
Thierry Delaroyère s’exprime lui-même dans l’abstrait, des lignes foncées et des tâches colorées confirment un aspect unitaire et singulier. Egalement Pascal Fayeton explore dans l’immémorial, les pierres ancestrales, on navigue alors dans l’univers photographique, les dessins et la peinture au coeur de l’histoire et du passé intemporel. Pour de plus amples infos : http://www.museepaulvalery-sete.fr
Eric Fontaine