Zabou Breitman adapte “Zazie dans le métro” : une réussite !

“Zazie dans le métro”, fête son soixante-cinquième anniversaire cette année. Le célèbre roman de Raymond Queneau a marqué des générations de collégiens et de lycéens. Pourtant, aujourd’hui, rares sont les jeunes qui connaissent cette adolescente impertinente qui déambule dans Paris accompagnée d’une galerie de personnages truculents. Nous ne saurions que leur conseiller de lire le livre ou d’aller voir la formidable adaptation de Zabou Breitman, actuellement en tournée. Nous l’avons vue au théâtre Anthéa d’Antibes et nous avons passé un très agréable moment. 

Une comédie musicale savoureuse

En 1960, Louis Malle avait donné vie à “Zazie dans le métro” dans un film devenu culte avec Philippe Noiret et Catherine Demongeot dans le rôle-titre. Adapter ce roman au théâtre peut être considéré comme un véritable défi. Il s’agit à la fois d’être fidèle à la fantaisie de Queneau et restituer l’atmosphère et les décors du Paris des années 60. Avec le compositeur Reinhardt Wagner, Zabou Breitman relève avec un immense talent ce défi et s’empare du roman pour en faire une comédie musicale savoureuse et drôle.

Dès les premières minutes, Zazie fait une entrée tonitruante. Sa mère, bien décidée à passer son week-end avec son amant, la confie à son frère Gabriel qui habite à Paris. Une occasion rêvée pour la jeune adolescente qui n’a qu’une envie : visiter le métro. Mais, pas de chance pour elle, celui-ci est en grève. Comme on pourrait le dire aujourd’hui, Zazie est sans filtres : elle dit tout ce qui lui passe par le tête, qui plus est, dans un langage souvent fleuri. Quand elle est en colère, elle le fait savoir et peu importe à qui elle s’adresse. Elle dit “mon cul !” à qui veut l’entendre, à commencer par son oncle, à qui elle demande régulièrement s’il est “hormosessuel”. Pendant son séjour à Paris, elle va être amenée à rencontrer des personnages hauts en couleurs et vivre des situations rocambolesques dans un Paris pittoresque. Elle va découvrir la Tour Eiffel, les Invalides, la Sainte-Chapelle, va aux marché aux Puces et fait la connaissance d’un mystérieux policier…

On ne s’ennuie pas une seconde, comme en témoignent les rires fréquents des spectateurs dans la salle. Zazie et toute cette galerie de personnages virevoltent et entraînent le public dans ce voyage dans Paris, rocambolesque, et hors du temps. Le ton est joyeux, souvent léger, porté par les musiques et les chansons composées par Reinhardt Wagner. Dans le spectacle musical de Zabou Breitman, tout le monde chante. On se croirait même dans un cabaret ou dans une revue de music-hall avec Gabriel devenue Gabriella ! Mais derrière cette légèreté et cette fantaisie propres à Raymond Queneau, des sujets plus sombres sont évoqués ça et là : l’inceste, le viol, les exhibitionnistes. Tous les comédiens sont formidables et Alexandra Datman qui interprète Zazie est la véritable révélation de la pièce. Drôle, sans gêne, elle nous fait rire et, quand à la fin, elle dit “j’ai vieilli” à sa mère revenant la chercher après ce week-end bien rempli, elle nous émeut.

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