Une œuvre complexe et contemporaine en one shot, à découvrir aux Éditions Ankama depuis le 15 Avril 22 !
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Le décor :
Une rue de Milan, mise à nue …
Aïda, armée de son appareil photo, décortique les hommes qui passent dans son objectif. C’est l’été et les premières chaleurs laissent place à cet étalage d’une mangrove de « pectoraux » sous des tee-shirts non adaptés !!! Les « gros seins » de celui qui a trop mangé cet été. Les « nibards » musclés de l’autre sous son tee-shirt moulant … une diversité dont elle se joue, avec sa copine Ludo, qui va lui permettre de boucler son mémoire !!!
Après cet intermède moqueur et témoin du désespoir humain, Aïda erre, d’une humeur désappointée et ennuyée. Elle passe chez son autre meilleur ami : Tancrède, allongé et couvert de plâtre à cause d’un petit accident au supermarché …
Ainsi va sa vie de petite privilégiée : entre sa mère présentatrice du journal télévisé subvenant financièrement très correctement à sa vie dans cet appartement bourgeois. Mais souvent en déplacement. Ludo, sa meilleure amie accro aux réseaux sociaux, à son corps de rêve, et s’exposant sur des sites « explicites ». Et Tancrède, homo non assumé, accro aux séries …
Rien de très folichon pour cette jeune fille créative, en guerre avec et pour sa « propre vie », dont l’électrocardiogramme a bien longtemps cessé d’avoir une activité électrique …
Pourtant, au détour d’un de ses reportages photos, son cœur reçoit l’impulsion qui lui manquait grâce à une rencontre inattendue …
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Le point sur la BD :
Véritable reflet de la société actuelle, Aïda aux Éditions Ankama est une œuvre à la fois intimiste : la jeune fille nous narre son ressenti, ses pensées profondes, et sa vision du monde, à travers son objectif photographique et ophtalmique.
Mais aussi, férocement véritable, à travers cette « critique » de la société et l’exploitation de mise en oeuvre artistique pour pousser à la réflexion. Au milieu de tout ça, cette jeunesse hyper connectée, dont les faits et gestes sont épiés par les intelligences artificielles régissant la toile. Perdus, handicapés sociaux souffrant d’une solitude extrême, accablés d’une liberté illusoire.
Un beau tour de passe passe de Sergio Gerasi, avec ce one shot réflexif, non conventionnel, doté d’un graphisme signé très expressif, aux couleurs irréelles. Comme la vie de cette protagoniste. Comme ces œuvres d’art extemporanées et éphémères qu’il crée pour la BD.
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La conclusion :
Un “virus” pour dénoncer les failles de la société. Aïda aux Éditions Ankama est une chronique sociale engagée qui plonge le lecteur en pleine réflexion sur nos vies bien trop « branchées » et contrôlées. L’impulsion nécessaire pour ouvrir les yeux, comme la protagoniste principale, et se réveiller de nos vies où quelquefois, on est comme branché à des appareils qui ne font que nous ranimer partiellement pour nous utiliser ! Un uppercut dans ta g—-le qui te remet le cerveau en place !! Excellent !