Walead Beshty et un plasticien et théoricien de l’art, il investit “les forges” à la Fondation Luma, son exposition est baptisée : Picture Industry.
“Picture Industry” s’inscrit dans une démarche pédagogique et sociale. L’éclectique est au sein même d’un parcours singulier, lors de la visite des oeuvres. Walead Beshty est un artiste curateur qui fait évoluer l’image depuis 1844 à aujourd’hui, par son choix singulier de montrer, des films, des vidéos, des affiches, des unes de journaux, des photos…Il nous offre une installation à voir et à méditer, jusqu’au 6 janvier 2019 dans cet ancien atelier des Forges à Arles http://www.luma-arles.org/shop
L’histoire provisoire de l’image technique (1844-2018), vue par Walead Beshty, c’est avant tout un assemblage d’un tas d’objets, de choses artistiques et bien entendu d’images. Aborder cette exposition, c’est avant tout honorer l’idée, que l’image serait ingénieuse ou intrusive pour soi-même ou pour certain(es). Il faut se laisser du temps, se guider dans l’immense lieu pour consacrer deux bonnes heures, aux lectures et visions des films documentaires ou expérimentaux !.
Tout décrire serait utopique, néanmoins commencer par le film en couleur sur Emile Cohl (impressionniste de 1910), c’est peut-être une bonne mise en bouche, pour réaliser que les “Arts cohérents”, s’inscrivent dans un registre visuel qui associe l’art du dessin et de la couleur. En tout cas, c’est déjà considéré comme un film “culte” détenu par Gaumont Pathé Archives. Prendre du temps (6 min 30s), pour l’apprécier, c’est aussi un premier pas vers l’exploration de l’univers de Walead Beshty.
Autre visuel : The Instable Object, un film de 2011 de Daniel Eisenberg…Ce précurseur des films “avant-gardistes”, inscrit un registre personnel, quand il fait le point entre une voiture de luxe, une cymbale et une horloge murale. Sa vision interroge, dérange presque par son analyse. Ce documentaire de 69 minutes (tout un symbole ce chiffre !), établit un ensemble d’éléments, de transitions sur la culture globale et la consommation de masse, où l’humain se trouve instrumentalisé mais pas forcément dupe de ce qu’il subit. Tout un contexte, tout un ensemble homogène prône cet échange, entre le visiteur et l’oeuvre de Daniel Eisenberg.
Surement que les “Unes”, des journaux du monde entier vont vous interpeller, au sujet de l’aprés 11 septembre 2001. Si cette exposition compte plus de 300 oeuvres, couvre une histoire visuelle de plus de 150 ans, dont l’origine des Frères “Lumière” apparait dans un petit court-métrage en noir et blanc, c’est bien un parcours de l’art et de la pédagogie, que le Fondation Luma d’Arles, nous propose de manière généreuse et abondante.
Eric Fontaine