“Baudelaire, prince des huées” jusqu’au 16 mai au théâtre Anthéa d’Antibes

Jusqu’au 16 mai, le théâtre Anthéa d’Antibes présente « Baudelaire, prince des huées », le nouveau spectacle musical de la compagnie START 361° écrit par Clément Althaus et mis en scène par Gaële Boghossian.

Sur scène un Baudelaire moderne et provocateur

Sur scène, Clément Althaus apparaît les yeux maquillés, vêtu d’un jeans troué, parfois torse nu, guitare à la main. Il erre au milieu d’un décor composé de mannequins sans accessoires ni vêtements, comme issus d’une maison close dont l’auteur des Fleurs du Mal était coutumier. Il est un Baudelaire résolument moderne, fougueux, extravagant, provocateur, comme peuvent l’être les rock stars. D’ailleurs, accompagné de Jérémie Boumendil à la guitare- qui interprète le double de Baudelaire, son alter ego, tantôt ange, tantôt démon-, il chante à plusieurs reprises pendant le spectacle. C’est Clément Althaus lui-même qui a mis en musique les vers de Baudelaire sur des rythmes tantôt rock, tantôt électro, voire tango. Il lui a fallu trouver les sonorités et les rythmes convenant le mieux à chacun des poèmes qu’il interprète. On reconnaît notamment « Correspondances », « L’Invitation au voyage » ou « L’Albatros », auquel le titre de la pièce fait clairement référence.

Un gros travail de documentation

Tout le monde a étudié au collège ou au lycée Baudelaire et a de lui l’image d’un dandy, d’un poète sulfureux, mort de la syphilis et adepte des paradis artificiels. Lui donner vie sur scène était un défi que Clément Althaus a brillamment relevé. Sa formidable performance est le fruit d’un très gros travail de recherche. En effet, il s’est longuement documenté en lisant ses poèmes, ses correspondances mais aussi les nombreuses biographies qui lui ont été consacrées. Rien n’a été inventé : tout ce que l’on entend a été écrit par Baudelaire lui-même ou par des écrivains parlant de lui. Des pensées, des réflexions, des références à la mère de Baudelaire, à ses amours déçues, qu’il a fallu mettre en scène selon un canevas précis. A l’issue de la représentation scolaire à laquelle nous avons assisté, Clément Althaus a expliqué aux lycéens désireux d’en savoir plus, que l’idée de ce spectacle était née d’un rêve que Baudelaire avait raconté dans une lettre adressée à son ami Charles. Il apparaissait pieds nus, se rendant à un bordel dont il découvrait que c’était peut-être une galerie d’art, et y rencontrait un monstre incarnant l’ennui… A partir de ce point de départ, Clément Althaus a déroulé un fil, embarquant avec lui le public auquel il s’adresse parfois, en le tutoyant, non sans une certaine provocation. Il rend hommage à Baudelaire dans un spectacle irrévérencieux que n’aurait pas renié le poète lui-même.

Pour plus de renseignements sur le spectacle et pour réserver : www.anthea-antibes.fr

A propos Laurence

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