Christophe Willem sera le 3 mars à La Palestre au Cannet : interview

« La nouvelle Star » vient de fêter ses vingt ans. En 2006, Christophe Willem remportait la saison 4 du célèbre programme de M6. Le 15 février, lors de l’émission consacrée à cette date anniversaire, il est revenu se présenter face au jury. Un moment d’émotion pour lui comme pour Marianne James et ses acolytes. C’est là que tout a commencé, comme le dit cette formule pleine de clichés mais tellement juste pour lui. Que de chemin parcouru depuis la Nouvelle Star !

Depuis janvier, Christophe Willem a entamé une tournée dans toute la France, la Suisse et la Belgique. Sur scène, il interprète ses succès mais aussi les titres de « Panorama », son sixième album, le plus personnel et le plus sincère de sa discographie. Cette fois, il n’a écrit aucun titre mais il a fait appel à plusieurs jeunes auteurs (dont Elia Taïeb et Slimane) pour dessiner, en quelque sorte, une vue d’ensemble, un « panorama » de sa vie. Dans ses nouvelles chansons, il n’a pas peur de dire « je » et d’aborder certains sujets de manière plus frontale. Ne dit-on pas que l’intime touche à l’universel ? C’est sûrement l’une des raisons pour lesquelles cet album a autant séduit le public et la presse à sa sortie. Il suffit d’ écouter les paroles des quatorze titres de « panorama » pour se rendre compte à quel point le chanteur parle de lui et de nous.

Avant son passage le 3 mars à la Palestre au Cannet, Christophe Willem nous a accordé une interview par téléphone. Entre deux concerts, deux répétitions, il nous a parlé de « Panorama » et de cette tournée qui remporte chaque soir un véritable succès.

France Net Infos : Vous venez de participer aux 20 ans de la Nouvelle Star. C’était important pour vous d’être là ?

Christophe Willem : Bien sûr ! C’est l’émission qui a tout déclenché pour moi. En revoyant les images de la soirée, j’ai revécu plein de souvenirs mais aussi c’est un peu comme si ça avait clôturé un chapitre. Revenir sur ce plateau, revoir le jury et d’autres anciens candidats, c’est comme si on se remémorait des souvenirs pour fermer cette porte. Maintenant, on n’est plus éternellement candidats de cette émission. Quand je me suis retrouvé à chanter devant le jury qui était assis aux mêmes places, j’ai ressenti quelque chose de particulier. Je ne m’y attendais pas. « La nouvelle star » remonte à 17 ans pour moi mais j’avais l’impression que c’était hier. C’était à la fois loin et frais.

France Net Infos : Vous êtes en pleine tournée. Le public est ravi de vous revoir sur scène et, quand on lit les commentaires sur les réseaux sociaux, les mots « énergie » et « émotion » reviennent le plus souvent. C’est comme ça que vous définiriez « Panorama » ?

Christophe Willem : Effectivement, c’est une tournée qui est très calquée sur les émotions et la dynamique que l’on peut trouver dans l’album. Il y a des moments très posés et d’autres, au contraire, où on revit ensemble des moments qui se sont passés tout au long de ma carrière avec des titres plus dynamiques. C’est donc très contrasté !

France Net Infos : La scène vous apporte beaucoup de plaisir. Ca se voit, vous semblez à l’aise, comme dans votre élément…

Christophe Willem : Il y a un côté un peu intouchable sur scène. D’une certaine manière, c’est un peu le lieu le plus sécurisant. En tournée, on sait que le public a fait la démarche de venir nous voir et qu’ils n’ont qu’une envie, c’est de venir partager avec vous le maximum d’émotions et d’intensités pendant cette soirée. On ressent vraiment cette envie quand on monte sur scène ! C’est très particulier.

France Net Infos : « Panorama », votre nouvel album, est le plus personnel de votre discographie. Vous le qualifiez d’album de la « résilience ». Quel a été l’élément déclencheur ? Qu’est-ce qui vous a fait dire que c’était le moment de faire un tel album ?

Christophe Willem : Il a été vraiment insufflé par tout ce qu’on a vécu pendant le covid et le confinement. Je me suis retrouvé chez mes parents pendant cette période. D’une certaine façon, j’étais en dehors de mon métier. Ca m’a fait beaucoup de bien de me reconnecter avec celui que j’étais avant, puisque j’étais dans ma chambre d’ado chez mes parents. Je suis un peu redevenu le petit garçon de la famille. J’ai un peu retrouvé des sensations différentes et j’ai ressenti le besoin d’être dans quelque chose de plus brut. Comme on vivait quelque chose de très fort et de très compliqué, j’ai senti que j’avais besoin d’authenticité et surtout de me sentir davantage solide dans un moment où tout était très fragile. C’est vrai que je ne me suis jamais senti aussi solide qu’en exposant ma vulnérabilité, et en ouvrant la porte de mon intimité pour toucher, d’une certaine manière, l’intimité de ceux qui allaient m’écouter. Si on veut arriver à rentrer dans le cœur des gens, il faut aussi arriver à se dévoiler et à montrer ses failles.

France Net Infos : L’intime atteint l’universel…

Christophe Willem : J’étais vraiment dans cette démarche. Dans mon album précédent, « Rio », je racontais beaucoup ce qui se passait autour de moi. Je pensais qu’en décrivant ce qui m’entoure, c’était moi que je décrivais. Mais, ça n’a pas du tout été perçu comme ça ! Je me suis donc dit que plutôt que d’aller chercher autour, il fallait que j’aille chercher en moi ce que j’allais raconter.

France Net Infos : Il y a beaucoup « je » dans cet album. Pourtant, ce n’est pas vous qui avez écrits les paroles. Vous avez fait appel à des auteurs…

Christophe Willem : C’était une nouvelle équipe. Je ne voulais pas que l’amitié ou mes auteurs habituels viennent adoucir ce que je voulais raconter. Je voulais que ce soit assez brut et assez cash. Au début, j’avais commencé à écrire et je m’étais rendu compte que j’accordais de l’importance à l’esthétique des mots et des sons et que j’atténuais ce que je voulais raconter. Du coup, j’ai réalisé que je devais faire appel à des auteurs pour qu’ils retranscrivent ce que je voulais dire en conservant ce côté brut et intact. Souvent, je les poussais à aller encore plus loin.

France Net Infos : Comment on procède quand on confie, en quelque sorte, l’écriture de soi à d’autres ?

Christophe Willem : Il y a eu beaucoup d’échanges, pendant près d’un an. Je ne connaissais pas ces auteurs donc il a fallu d’abord créer entre nous un rapport de confiance avant de pouvoir commencer l’écriture.Je sortais de l’album « Rio » qui n’avait pas bien marché ; j’avais donc beaucoup de choses à libérer. Entre ça et le confinement dans lequel on vivait, beaucoup de sujets ressortaient du passé. Les auteurs et autrices ne se connaissaient pas entre eux et n’étaient pas au courant de ce que les autres écrivaient. J’y tenais vraiment. Je ne voulais pas qu’ils s’influencent ou qu’il annulent une idée parce que l’un d’entre eux en avait déjà parlé. Je trouvais que la richesse c’était le fait que des thèmes soient abordés avec des points de vue différents. A la fin, ils ont tous découvert le contenu de l’album !

France Net Infos : Les titres de cet album sont porteurs de sens. Il faut vraiment prendre la peine d’écouter les paroles…

Christophe Willem : Cet album a vraiment été fait dans cette démarche. Souvent, on travaille à partir de la musique et on construit le texte après. Là, tout est parti des textes. C’est après qu’on s’est demandé comment on allait habiller chacun d’entre eux pour qu’il y ait une dynamique dans cet album. Je voulais qu’il soit solaire et qu’on ne s’apitoie pas sur son sort. « Noir », par exemple, n’est pas édulcoré mais à l’image de la vie, un équilibre entre ce qui est sombre et ce qui est lumineux. L’un ne va pas sans l’autre.

France Net Infos : Sur les réseaux sociaux notamment, on a tendance à montrer que tout va bien. Vous vouliez allez à l’encontre de ça et montrer la vie telle qu’elle est, avec ses hauts et ses bas ?

Christophe Willem : Oui, d’ailleurs certains ont été étonnés que j’ose dire que mon album « Rio » n’avait pas marché. Ca me semblait pourtant naturel de le dire. On est tellement dans une société où il faut être dans la performance et la réussite, que ça crée des gens anxieux qui ont peur de l’échec. Je pense que pour beaucoup ça fait du bien d’entendre quelqu’un de connu dire que son album a été un échec et qu’il a traversé une période un peu sombre où il s’est remis en question. On peut tous passer par ces moments-là. C’est très enrichissant. Quand je dis que « Panorama » est l’album de la résilience, c’est pour bien montrer qu’il faut apprendre de ses failles et de ses échecs. Aujourd’hui, on a un peu tous tendance à se complaire dans l’échec alors qu’il faut arriver à dépasser ce sentiment et se remettre en question. C’était le message que je voulais envoyer. Il faut parvenir à transformer un échec, en tout cas quelque chose de négatif, en quelque chose de positif.

France Net Infos : Y-a-t il des livres qui vous ont nourri pendant ces moments difficiles ?

Christophe Willem : Oui, notamment « Les vertus de l’échec » et « La confiance en soi, une philosophie » de Charles Pépin. Il y aussi le trio Christophe André-Alexandre Jollien-Matthieu Ricard. Le livre qui m’a le plus marqué, c’est « Imparfaits, libres et heureux » de Christophe André.

Christophe Willem sera en concert à La Palestre au Cannet vendredi 3 mars à 20h30.

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