Cole Porter in Paris : une féérie musicale pour les fêtes de fin d’année !

Après avoir mis en scène en 2012 « La revue des Ambassadeur » l’unique show de Cole Porter crée lors de ses années parisiennes de 1918 à 1929), le metteur en scène, auteur et musicographe Christophe Mirambeau imagine cette fois la vie parisienne de Cole Porter avant que ce dernier n’éblouisse Broadway avec « Fifty Million Frenchmen » à l’aube des années trente. Une véritable féérie musicale.
 
Le rideau se lève sur un imposant dispositif scénique signé Casilda Desazars : un plateau sobre qui ressemble au pont d’un paquebot, très abstrait, constitué de formes géométriques qui vont et viennent, montent et descendent et laisse le spectateur imaginer un Paris de années folles plus vrai que nature. La première scène nous plonge dans un Paris brillant et insouciant, où les histoires d’amours se font et se défont aux couleurs du jazz, du fox trot et du charleston. Les lumières projetées sur l’imposant décors rendent hommage aux bals costumés, aux fêtes somptueuses que le couple Linda Lee Thomas (riche divorcée) et le jeune Cole Porter donnent à leurs invités dans leur hôtel particulier du 7e arrondissement, lors de leur périple de globe trotteurs, de Venise à la Côte d’Azur en passant par Marrakech. Picasso, Erik Satie, Jean Cocteau, Fernand Léger, Igor Stravinsky, Ernest Hemingway, F.Scott Fitzgerald, l’effervescence de l’avant garde artistique française et étrangère se retrouve dans chaque tableaux pour des rendus très spectaculaires. Ici aucun entracte, aucun temps mort. Les chansons, les éléments mobiles du décor se déplacent aux rythmes effrénés des chorégraphies, comme cette brasserie parisienne qui se transforme en en clin d’oeil en Palais Vénitien.
Plusieurs scènes sont cocasses comme ce ballet où les danseurs évoluent avec des fourchettes géantes, surprenantes avec ces hommes de cro magnons sur « Find Me a Man », hot et sexy sur « Love for Sale ». Cette sélection de chansons, entre standards et pépites redécouvertes, tient à la fois de l’exotisme, de l’observation amusée, et de la déclaration d’amour. Certains titres  sont écrits en « franglais », mêlant adroitement paroles américaines et expressions françaises, la plus connue étant sans doute « C’est magnifique ! » tirée de Can-Can. Les dialogues de Christophe Mirambeau ont été inspirés par la correspondance de Cole Porter.
Cole Porter in Paris raconte aussi  la brève et intense histoire d’amour entre Cole Porter et Boris Kochno, danseur et librettiste des Ballets Russes. De bout en bout, voilà une ode à l’optimisme, au travail, à l’imagination, à l’amitié et l’amour mais toujours avec en toile de fond l’insouciance, la fête perpétuelle qu’offre ce Paris des années 20. Cette belle production teintée de jazz mets en scène de façon spectaculaire, une trentaine de chanteurs, musiciens et danseurs, tous plus fascinants les uns que les autres dans des chorégraphies et numéros de claquettes réglés au millimètre. Christophe Mirambeau et la troupe des Frivolités Parisiennes signent là un exercice d’un très haut niveau qui rend compte de l’esprit étincelant, original et élégant du compositeur américain. Le spectacle musical idéal pour les fêtes de fin d’année.

Jean-Christophe Mary

Du 11 Décembre au 01 janvier 2021.

Théâtre du Châtelet. 2, rue Edouard Colonne 1er. Tél. 01 40 28 28 40. A 20h. de 9 à 79 €.

Durée : 1h30
En français et en anglais
Surtitré en français et en anglais

Lyrics et musique Cole Porter
Conception, dialogues et mise en scène Christophe Mirambeau
Assistante de mise en scène Eva Foudral
Chorégraphies Caroline Roëlands
Décors et costume Casilda Desazars
Chef de chant Jean-Yves Aizic

Lumières
Design sonore
Coiffure et maquillage
Orchestrations de Pablo et Samson Tognan, Jean-Yves Aizic, Antoine Lefort et Matthieu Michard

Distribution
Marion Tassou
Léovanie Raud
Charlène Duval
Richard Delestre
Yoni Amar
Matthieu Michard

Danseurs Mélodie Avezard, Guillemette Buffet, Céleste Hauser, Lisa Lanteri, Lara Pegliasco, Bart Aerts, Brian Anthony, Thomas Bernier, Max Carpentier, Grégory Garell

Violon Johan Renard
Violoncelle Pablo Tognan
Contrebasse Blanche Stromboni
Flûte Julien Vern
Clarinette Mathieu Franot
Saxophone Eddy Lopez
Basson Benjamin El Arbi
Trompette Jérémy Lecomte et Jérôme Lacquet
Trombones Marc Abry et Vincent Radix
Accordéon Eric Allard-Jacquin
Percussions Sébastien Gisbert
Piano Matthieu Micharddis aquand 

A propos jean-christophe.mary

A lire aussi

Pixel : un sublime spectacle aux frontières du virtuel

Les danseurs traversent la scène. Ils marchent au ralenti. Certains se mettent à mouvoir. Des …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *