Festival de Cannes J5 : Claude Lelouch de retour à Cannes avec l’épilogue de “Un homme et une femme”

Samedi soir l’émotion était forte sur les marches et dans la salle pour la projection officielle de Les plus belles années d’une vie de Claude Lelouch, en quelque sorte l’épilogue de Un homme et une femme. Cinquante-trois ans après sa Palme d’or, le réalisateur était présent à Cannes, entouré d’Anouk Aimé et de Jean-Louis Trintignant. Si l’acteur a souvent dit qu’il ne voulait plus faire de cinéma, il n’a pas pu refuser la proposition de Claude Lelouch de reprendre son rôle de Jean-Louis Duroc, cet ancien coureur automobile autrefois follement épris d’Anne (Anouk Aimé). On le retrouve donc plus de cinquante ans après, dans une maison de retraite cinq étoiles, soigné par un médecin (Marianne Denicourt) dont il est le chouchou. Sa mémoire lui fait de plus en plus défaut. Son fils Antoine (Antoine Sire qui reprend son rôle) vient le voir régulièrement. Pour lui faire retrouver un peu de joie, il décide de partir à la recherche d’Anne, que son père n’a pas oubliée et dont il parle souvent. Pour elle aussi les années ont passé. Elle vit en Normandie, non loin de sa fille Françoise et de sa petite-fille. Elle accepte d’aller le voir. Elle l’avait quittée parce qu’il lui était infidèle. Il a d’ailleurs eu une fille (Monica Bellucci), après leur séparation. Lelouch filme les retrouvailles de ces deux anciens amants avec beaucoup de tendresse. Ils bavardent, se remémorent le passé même si la mémoire de Jean Louis déambule et déraille de temps en temps. La reconnaît-il vraiment ? C’est comme si une nouvelle rencontre se produisait sous nos yeux. Des retrouvailles ? Une rencontre ? Au fond, peu importe tant la magie est là. Le film est extrêmement touchant. L’émotion effleure à chaque scène. Lelouch superpose des scènes cinquante ans après à des extraits d’Un homme et une femme, sur une musique composée par Calogero. Les plus belles années d’une vie est un film sur le temps qui passe, sur l’amour, sur la vie mais c’est aussi un bel hommage au cinéma d’hier et à celui d’aujourd’hui.

En compétition deux films étaient présentés : Le lac aux oies sauvages du réalisateur chinois Diao Yinan, un polar nerveux sur fond de vengeance et Little Joe de la réalisatrice autrichienne Jessica Hausner . Ce dernier a quelque peu divisé les critiques et le public. Avec une mise en scène brillante et un travail très minutieux sur l’image et les couleurs, la réalisatrice nous plonge au cœur d’une entreprise qui fabrique des fleurs dont le parfum aurait l’étrange pouvoir de rendre heureux. Mais peu à peu les gens et le chien de l’une des employés, tous en contact avec le pollen de cette fleur nommée “Little Joe” changent de comportement. Cela viendrait-il de la fleur ou est-ce la jeune ingénieur (Emily Beecham) très prise par son métier au point de délaisser son fils, qui se fait des idées ? D’autant plus qu’elle va régulièrement voir une psy à qui elle exprime à demi-mots son désir de laisser aller son fils vivre chez son père. Le film à l’esthétique très froid comme en témoignent les couleurs dans l’entreprise ou à la cantine, baigne dans un univers fantastique. Le doute entre le pouvoir de la fleur et le fantasme de la jeune femme subsiste jusqu’à la fin. Espérons que le jury soit sensible à la mise en scène brillante du film. 

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