L’exposition a fait couler beaucoup d’encre, sur une période de l’histoire du monde, dont le photographe Antoni Campañà a oeuvré pour la mémoire, avec des images méconnues de la guerre d’Espagne (1936-1939). On évoque dans une maison près de Barcelone, deux boites rouges retrouvées, contenant 5 000 photographies sur cette période, l’un des plus grands photographes catalans a signé ce trésor de guerre, prouvant à quel point la cruauté de l’époque se mêle au militantisme !
Déjà plus de 30 000 visiteurs pour une exposition, qui fait le bonheur des amateurs de photographies, mais également pour les historiens et pour celles et ceux qui ont le souvenir familial, d’une époque troublée sous le franquisme.
Antoni Campañà penseur d’images, témoin de son temps !
“Avec près de 30 000 visiteurs déjà enregistrés en 3 mois, l’exposition « Antoni Campañà. Les images méconnues de la guerre d’Espagne (1936-1939) » actuellement présentées au Pavillon Populaire, l’espace d’art photographique de la Ville de Montpellier, connaissent un franc succès. Aussi, la Ville de Montpellier a choisi de prolonger la durée de présentation de cette exposition qui sera désormais visible jusqu’au 10 décembre 2023.”
5 000 clichés cachés dans des boîtes
Dans ces boîtes, qui se trouvaient dans le garage bien fermé, la famille a découvert plus de 5 000 clichés pris au moment de la Guerre d’Espagne. Des clichés qui n’avaient jamais été montrés depuis 1939, et même qui n’avaient jamais été proposés auparavant. Le photographe voulant sans doute ne pas exposer les combattants républicains aux représailles des fascistes, même si cette version des faits édulcore un peu l’immense talent d’Antoni. Mais même après la mort de Franco, le photographe catalan est resté inflexible, comme s’il s’agissait “avant tout d’oublier” cette période de l’Espagne, et surement par pudeur vis à vis d’un quand dira t’on, qui aurait pu être causé par une analyse trop politique de son travail.
Un espace d’exposition fragmenté
Cette nouvelle exposition, qui s’inscrit dans une série voulant éclairer les rapports entre la photographie et l’Histoire, jouit comme d’habitude d’une scénographie bien étudiée avec un cloisonnement des espaces, et un parcours pratique que les visiteurs peuvent trouver.. De quoi rendre plus lisible la trajectoire de ces 200 photographies tirées des boites, et qui sont classées en 17 sections. J’ai pu durant près de deux heures de bonne visite admirer la qualité des tirages, qui n’ont pas subi , l’assaut du temps.
Pour de plus amples informations : http://www.montpellier.fr
Eric Fontaine