“Hôtel Bellevue” de la compagnie Arcosm a enchanté le théâtre Anthéa d’Antibes

Ce qui fait la force du théâtre Anthéa d’Antibes, c’est qu’il permet de faire se côtoyer des pièces venues de Paris affichant complet à chaque représentation avec des spectacles qui invitent à la découverte et à la curiosité. C’est le plus souvent dans cette deuxième catégorie que l’on déniche de petits bijoux, dont on se souvient pendant longtemps. Voilà pourquoi il ne fallait pas rater Hôtel Bellevue de la compagnie Arcosm qui était sur la scène d’Anthéa pour une unique représentation il y a quelques jours.

Des hôtels Bellevue, il en existe des quantités en France. Celui où se déroule ce spectacle poétique et plein de charme est vieillot, sans âme et les clients sont devenus tellement rares que lorsqu’un soir un homme et deux femmes très différents et sans lien les uns avec les autres arrivent à l’hôtel, le responsable  n’a aucune envie de les laisser partir. Voilà donc retenus dans cet espace ces personnages hauts en couleur, une mystérieuse jeune femme élégante et triste, une adolescente écolo, une cheffe d’entreprise débordée et un conducteur de train qui s’arrête à l’hôtel une fois par an. Un huis clos qui n’a rien d’étouffant puisque les comédiens vont et viennent dans le hall de l’hôtel Bellevue. D’abord seuls, enfermés dans leurs histoires et leurs parcours de vie, ils finissent par s’unir, s’inventant un autre monde, un voyage poétique et mental, renforcés par les images projetées en fond de scène, filmées en tant réel ou préenregistrées. Peu de paroles dans ce spectacle au charme fou qui confine à l’absurde. Les comédiens-danseurs évoluent sur scène avec virtuosité ; ils se croisent, se percutent, se retrouvent, s’enlacent. Dans cet hôtel pas comme les autres, les objets du quotidien deviennent des accessoires dont on s’empare à l’improviste. C’est ainsi qu’un sèche-cheveux devient une arme avec laquelle le tenancier menace les clients. Pourtant, plus les minutes passent et moins ces derniers semblent vouloir se séparer. Ensemble, ils rêvent de grands espaces, d’une nature apaisante dans laquelle ils pourraient courir à leur aise.

Avec Hôtel Bellevue, Thomas et Bertrand Guerry, habitués à surprendre, ont encore réussi à enchanter les spectateurs. Petits et grands, ils ont ovationné ce spectacle décidément pas comme les autres, une pépite qui invite au lâcher-prise et au voyage intérieur. Ce qui est plutôt rare dans un monde où il faut aller de plus en plus vite.

A propos Laurence

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