Trois enfants tentent de survivre à leur destin pendant l’inquisition. Ils savent que si leur chemin s’arrête : ils brûlent. Car, en ces temps reculés, on les craint, on les pourchasse et on les élimine. Pourtant, grâce à leur unité, ils se soutiennent et gardent un semblant d’espoir.
Un périple violent et fantastique, à travers les villages et les forêts, dans ce premier opus intitulé : Cendre et rivière. À découvrir aux Éditions 6 pieds sous terre depuis le 24 octobre 22. Deux autres tomes à venir.
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Le décor :
Une forêt… Trois silhouettes, dont une encapuchonnée, sont à l’orée du bois. Deux filles et un jeune garçon. Ils s’approchent du village, et Ongle ne peut qu’être terrorisée. Cachée derrière son chaperon, elle s’accroche tant bien que mal à Pluie. Pourtant, il suffit de traverser le vieux pont en pierre pour accéder à la foule. Un événement qui devrait les rassurer s’ils étaient des êtres normaux.
Mais, déjà, sur la grand-place, ils observent le dernier bûcher encore fumant. Les sorciers et sorcières n’ont pas leur place parmi les villageois. Aussi, les trois enfants se font aussi discrets que possible. Georg commence à poser son étal de « marchandises » trouvées çà et là, lors de leurs pérégrinations dans la forêt : quelques escargots, des feuilles médicinales, et des poissons plus trop frais.
Les passants interpellés pour la vente se moquent vite de leurs butins. Et, un des villageois leur fait même remarquer leur « bêtise », en leur rappelant pourquoi le bûcher est encore fumant. Sentant le vent tourner, ils décident de repartir vers la forêt.
Mais, sur le départ, deux hommes les interpellent… Tout bascule en un instant…
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Le point sur la BD :
Que faisait-on des prétendus/es sorciers et sorcières au moyen-âge ? On les brûlait. Ils brûlent aux Éditions 6 pieds sous terre, reprend le destin de trois enfants accusés de sorcellerie et nous raconte leur combat pour survivre dans un monde barbare et impitoyable. Poursuivis par un être étrange.
Entre leurs rêves, leur passé, leur folie et les événements actuels, on apprend à les découvrir, à s’attacher, à s’imprégner de leur désarroi, leur démence, leurs moments de paix. L’auteur, Aniss El Hamouri, nous fait balancer entre moments de quiétude et de poésie : le réconfort d’être ensemble, la chaleur d’une amitié indéfectible. L’insouciance des chamailleries. Et atrocités réalistes de cette « chasse aux sorcières » : vivre comme des êtres évanescents, destinés à fuir perpétuellement. Fuir ou être tués. Vivre dans la peur, le rejet des autres et de soi-même. Le graphisme tourmenté donne un rendu terriblement fort avec un trait nerveux et des séquences d’où émane une violence extrême.
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La conclusion :
Un titre dérangeant et oppressant, basé sur le large mouvement répressif moyenâgeux de la chasse aux sorcières. La fuite de ses trois personnages nous plonge au paroxysme de l’effroi, entre imaginaire et faits concrets. Dans ce premier tome d’Ils brûlent aux Éditions 6 Pieds sous terre, on découvre les personnages, on s’y attache fortement à cause de l’incompréhension de cette répression. De la peur ressentie, et de leur force intérieure puissance 10, grâce au travail de l’auteur. Et de l’insertion de tous ces paramètres oniriques.
Rendez-vous dans le second tome pour comprendre ce qui les poursuit et suivre leur devenir.