Le Polaroïd ? Le numérique n’aura pas sa peau

On le croyait mort et enterré depuis l’annonce de l’arrêt de la production de caméras en 2008 puis celle annoncée des films pour fin 2009. Mais c’était sans compter sur un petit groupe d’irréductibles amoureux du « pola ». Des anciens salariés et « pola addicts » qui décident de racheter les brevets et les machines pour relancer la production de films. « The Impossible Project » est lancé. Un projet un peu fou, mais rapidement soutenu par les nostalgiques du monde entier accros au miracle de l’instantané et au charme désuet inimitable de ses photos.

Pendant ce temps, sur la toile, les communautés se développent, que ce soit sur Facebook ou Flickr. En France, c’est « Polaroid Passion » qui prend le relai. Mais cette fin annoncée fait grimper le prix des films sur ebay, tout comme celui des caméras.

En octobre 2009, le miracle annoncé se produit. De « nouveaux-anciens » films (issus des stocks d’origine) sont à nouveau disponibles sur le site « Impossible Project », au compte-goutte d’abord. Il faudra attendre mars 2010 pour voir apparaître les nouveautés, comme le PX 100 et le PX 600. Depuis, d’autres films compatibles avec les anciens appareils sont venus renforcer leur catalogue, et des « Polapremium Shop » s’ouvrent progressivement à travers le monde .

André Bosnan, à l’origine de « Impossible Project » n’était pas fou. L’argentique instantané n’était pas mort. Il suffit pour s’en convaincre de voir le nombre d’applis pour iPhone (Polarize, Instagram..) ou PC (Poladroïd) qui ont vu le jour depuis l’annonce de sa prochaine disparition. Cela dépasse le simple effet de mode du « vintage ». C’est le retour de la photo comme objet. Celle qu’on donne en souvenir d’un moment particulier, ou qu’on garde comme marque-page. Le contraire de la virtualité.

Infos sur : http://www.polaroid-passion.com/ et http://www.the-impossible-project.com/