L’homme qui frappait les femmes : Aymeric Patricot (Léo Scheer)

L'homme qui frappait les femmesDéroutant ! Quand un auteur emmène son lecteur sur les traces de l’Insoutenable.

Le narrateur raconte ses penchants violents contre les femmes. Il ne cherche pas à s’absoudre de ses crimes. Il raconte de manière lucide ses actes de violences.Sa conscience le pousse à devenir un membre imminent dans une association de lutte contre la violence faite aux femmes. Son problème se révèle dès sa première rencontre amoureuse. Elle se poursuit même sur des femmes qui lui sont totalement inconnus. Ces sévices ne sont pas jouissifs. Ils résultent d’un refus de dominer ses pulsions.Le narrateur bat sa femme et se croit invulnérable.
Toutes les personnes qui le côtoient, connaissent son vice mais aucune ne l’arrête. C’est lors d’un accident cérébral que cet homme est immobilisé et que cette tragédie touche à sa fin.Aymeric Patricot aborde la violence faite aux femmes sur le plan de l’agresseur. Il utilise le point de vue du narrateur. Le « Je » narratif accorde une crédibilité supplémentaire à cet inventaire de faits insoutenables.  le lecteur est captivé par ce roman car il a besoin de connaître les pulsions physiques et mentales de cet antihéros. Le roman ne contient pas de reproches mais juste un constat. Il dérange car il pousse le lecteur dans ses retranchements. Il renvoit à une réalité qui choque.Ce roman réaliste est implacable; puissant par son dynamisme. Le lecteur reste interdit devant l’insoutenable, devant la fragilité de ces femmes face à cette déferlante de brutalité.

  A lire avec le plus grand intérêt !

« Cet engagement n’était pas cynique. Je me sentais plutôt lucide : que cette fille soit précisément à cheval sur la question des violences faites aux femmes, l’occasion était trop belle.Me mettre en couple avec elle , c’était un véritable défi. Pourquoi pas, même, une chance de guérison? »« J’ai failli tomber, pensant avoir heurté mon fils. Mais je n’avais fait que trébucher sur le camion de plastique. Je me suis alors enfermé avec ma femme, et ma fureur a fini de s’en donner à cœur joie. J’espérais que mon fils oublie tout ce qu’il avait vu. Nous devions nous-mêmes être suffisamment forts pour surmonter ces cauchemars, et c’était un cri qui perçais en moi, sans auteur ni destinataire, un cri terriblement puissant que personne n’entendait mais qui me blessait, infiniment. »« Ce qui m’a tenu, dans l’écriture de ce texte – et de quelques précédents -, c’était l’envie de saisir l’instant même du traumatisme, l’instant où le monde vous dépasse, vous écrase, outrepasse les capacités de votre esprit. Folie pure où les lignes de force sont bouleversées, où le monde quitte son visage habituel, où vous perdez tout moyen d’appréhender ce qui vous arrive. » tiré de Insoutenable.

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