Mademoiselle Molière au Lucernaire – Paris

Mademoiselle Molière – Un voyage théâtral autant qu’historique signé Gérard Savoisien sur la scène du théâtre Le Lucernaire. En 1661, Molière a 40 ans et en couple depuis 11 ans avec Madeleine. Mais fou amoureux, il décide d’épouser Armande de 20 ans sa cadette, la fille de sa compagne.

MADEMOISELLE MOLIÈRE

Au théâtre Le Lucernaire

jusqu’au 4 novembre 2018

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Après le succès de Prosper et George, la nouvelle pièce historique de Gérard Savoisien. La rupture déchirante de Molière et Madeleine Béjart.

Quoi de plus hasardeux que la rencontre de Jean-Baptiste Poquelin et de Madeleine Béjart ? Pourtant leur union va durer vingt ans, soudée par leur passion commune : le théâtre. En 1661, avec le succès des Précieuses Ridicules, Poquelin devient Molière. La même année, il décide d’épouser la fille de Madeleine, Armande, de vingt ans sa cadette.
Mariage d’amour ou mariage d’intérêt ? Comment Molière l’apprend-il à sa compagne ? Comment réagit-elle ? Au XVIIe s., l’événement est considérable. Dès lors, la moquerie scelle son avenir. Ce couple (avec Anne Bouvier, Molière de la comédienne dans un second rôle) devenu classique et si moderne en son temps, où le génie et le talent se sont mêlés, est à jamais dans la mémoire du théâtre.mademoiselle-molière-lucernaire

SUR SCÈNE : Anne Bouvier, Christophe de Mareuil

AUTEUR : Gérard Savoisien

METTEUR EN SCENE : Arnaud Denis

INFORMATIONS PRATIQUES ET BILLETTERIE :

Au guichet : Théâtre Le Lucernaire – 53 rue Notre-Dame-des-Champs – 75006   Paris

En ligne : www.lucernaire.fr et sur les sites de réservation habituels

Par téléphone :  01 45 44 57 34

Tarifs : de 11 à 26 euros

NOTE D’INTENTION ARNAUD DENIS, METTEUR EN SCÈNE :

Dans Mademoiselle Molière, Gérard Savoisien nous propose de partager l’intimité d’un couple. Un couple en crise. Un couple qui s’aime, mais qui se déchire. Pas n’importe quel couple, puisqu’il s’agit de Molière et de Madeleine Béjart. Molière est en pleine ascension, et son talent est reconnu par Louis XIV. Il est couronné par le succès. Madeleine a toujours oeuvré pour lui, à ses côtés, sans jamais faillir, dans les moments difficiles comme dans la joie. Quand la pièce commence, c’est le début de la fin entre eux: Molière est en train de tomber secrètement amoureux de la fille de Madeleine, Armande. Ce sera son amour le plus douloureux, le plus intangible. Il donnera naissance aux chefs-d’oeuvre que sont L’école des femmes et Le Misanthrope. Madeleine sent que le vent tourne. Elle renifle un changement important, elle a peur, elle dissimule ses souffrances et tente de sauver leur mariage.
A travers cette écriture savoureuse, cinglante et précise, l’auteur nous offre bien plus qu’une pièce historique de plus. Il ne s’agit pas ici de renseigner le public sur des anecdotes de la vie quotidienne d’un couple célèbre du XVII ème siècle. Il va plus loin, il entre dans les tréfonds de ce qui caractérise une rupture entre deux êtres voués à un grand destin. Si le sujet n’obligeait pas la langue à ses parer des nuances du XVIIème, on pourrait voir là une pièce de Pinter. Et la modernité intemporelle du sujet est saisissante. Un homme qui tombe amoureux d’une femme plus jeune que son épouse, cela arrive tous les jours, et c’est déchirant. Mais cet homme, ce génie du théâtre français, tombe amoureux ici de la fille de sa femme. La violence de la situation parle d’elle-même, et nous re-découvrons notre grand auteur et comédien si aimé sous un autre jour. Nous rentrons par la serrure pour entendre le déchirement de ces deux êtres, Molière et Madeleine Béjart, qui s’aiment encore, mais qui sont précipités dans un gouffre terrible dont personne ne sort indemne.
L’alchimie entre les deux comédiens, Anne Bouvier et Christophe de Mareuil, m’a paru évidente d’entrée de jeu. Il ne s’agit pas de composer des personnages historiques, mais d’incarner de façon naturelle et réaliste deux êtres qui s’aiment, qui s’aimaient, qui ne s’aimeront plus. La réalité d’un couple. Comme l’indiquait Molière lui-même à ses comédiens: « Dites le texte, je vous prie, le plus naturellement du monde. » J’aime suivre son conseil.
Bien entendu, j’ai souhaité conserver l’atmosphère de l’époque, à travers les costumes et les éléments de décor. Une actualisation quelconque m’aurait semblé ici inutile. D’ailleurs elles me semblent inutiles la plupart du temps. Je préfère que le public s’évade, puisse savourer les nuances de cette grande époque, tout en s’identifiant pleinement à ce couple. Comme il s’agit d’une pièce intimiste, j’ai proposé, avec l’accord de l’auteur, d’ajouter au spectacle trois extraits de pièces de Molière : L’ école des Maris, Les Fâcheux, et Le dépit amoureux. Il m’a semblé indispensable de briser de temps en temps l’intimité du couple, afin de voir à l’oeuvre sur scène ces deux comédiens. Le théâtre était leur vie, ils étaient ensemble à la fois sur scène et au lit. Je tenais à ajouter ces parenthèses pour que le public puisse prendre plaisir à les voir à pied d’oeuvre dans la pratique de leur art.

L’Amour et le Théâtre, telle était la vie de Molière. Quand il souffrait en amour, il le racontait dans ses pièces. Mademoiselle Molière, Armande Béjart, offrira à Molière le prix de son plus grand génie : la souffrance absolue. Cette souffrance sans laquelle, peut être, il n’est point de dépassement de soi même dans les choses de l’art.

LE SAVIEZ-VOUS :

Armande Béjart,  fille ou sœur de Madeleine Béjart (la question est encore en suspens), a été pendant onze ans l’épouse de Molière, avec qui elle vécut une relation tourmentée et qui écrivit pour elle de nombreux rôles, dont celui de Célimène dans Le Misanthrope. Devenue veuve, Armande a vécu à Meudon où en 1676, elle acquit une propriété pour en faire sa maison de campagne. Elle la conservera jusqu’à sa mort en 1700. Après avoir connu divers occupants, la maison est classée en 1891 au titre des Monuments historiques grâce à Augustin Dulaurier.

Elle est ensuite achetée par la Ville de Meudon en 1941, qui y inaugure le 10 juillet 1943 un musée d’histoire locale géré par la Société des Amis de Meudon. Trente ans plus tard, en 1973, cette société historique fait don de l’ensemble de ses collections à la ville. Le musée devient municipal, et obtient en 2003 l’appellation  « Musée de France ». 

Si toutefois, vous vouliez y faire une petite visite, rendez-vous à Meudon, 11 rue des Pierres. La bâtisse et les jardins valent le déplacement.

lien : musee.meudon.fr

 

 

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