Totems sur Prime Video : rencontre avec Ana Girardot, Niels Schneider et Vera Kolesnikova

A partir du 18 février, Prime Video va diffuser la série Totems, créée par avec . En octobre dernier lors de la édition de Canneseries, les deux premiers épisodes avaient été projetés en avant-première dans le grand Théâtre Lumière du Palais des Festivals. Le public avait été conquis par cette série française de grande qualité, comme on en voit trop peu, et qui n’a rien à envier aux films d’espionnage américains. L’Histoire (l’action se situe durant la Guerre Froide), la politique, une histoire d’amour impossible et la place des femmes dans la société dans les années 60 : tous les ingrédients sont réunis pour faire de cette série un succès.

Dans Totems, Niels Schneider incarne Francis Mareuil, éminent scientifique. Il est marié à Anne (Ana Girardot) Nous sommes à Paris en 1965, en pleine Guerre Froide. Francis va se retrouver à travailler en tant qu’espion auprès des services secrets de la CIA. C’est dans ces circonstances qu’il va rencontrer Lyudmila Goloubeva (incarnée par Vera Kolesnikova ), une pianiste contrainte de collaborer en secret avec le KGB. Nous avons eu la chance de rencontrer Ana Girardot, Vera Kolesnikova et Niels Schneider à Cannes, quelques heures avant qu’ils ne montent les marches pour présenter la série au public de Canneseries.

France Net Infos : Qu’est-ce qui vous a séduits dans la série Totems ?

Ana Girardot : J’y ai vu un film d’espionnage avec des codes de films qui me plaisaient, comme ceux que j’avais vus avec Steve McQueen notamment. J’aime beaucoup ces séries qui ont un format qui pourrait être un film d’une heure et demie mais qui permettent, sur plusieurs épisodes, de développer davantage les personnages secondaires. Il y a un formidable casting dans la série : Niels Schneider, Lambert Wilson, José Garcia…

Niels Schneider : J’ai regardé pas mal de films d’espionnage anglo-saxons et j’ai trouvé très fort et très inédit d’avoir une série d’espionnage sur la Guerre Froide, d’un double point de vue, français et russe. Et puis, j’ai été séduit par cette promesse d’aventures, par le côté romanesque avec cette histoire d’amour…L’intime, la petite histoire rencontrent la politique. C’est la grande qualité de la série. Il y a eu aussi un vrai travail de profondeur sur les détails. Avec Totems, j’ai eu l’impression de faire un film de cinéma.

Vera Kolesnikova : Je voulais jouer dans une série où il y a une histoire d’amour très belle et très tragique. On ne peut pas deviner tout de suite, dès les premiers épisodes, qui est bon et qui est mauvais. C’est ce qui me plaisait.

France Net Infos : Avant de tourner la série, vous intéressiez-vous à la Guerre Froide ?

Niels Schneider : C’est une période passionnante. C’est un moment charnière par rapport à l’émancipation des femmes. Elle marque le début de l’entrée dans la modernité.

France Net Infos : Pouvez-vous nous présenter votre personnage, Ana ?

Ana Girardot : Au départ, j’ai été un peu réfreinée par ce personnage parce qu’elle était très cantonnée à sa situation de femme des années 60. Jérôme Salle et Olivier Dujols ont été très ouverts à l’idée de réécrire au fur et à mesure le personnage et lui donner une position qui sort de ses limites. Il y avait trois réalisateurs avec trois univers différents: Jérôme Salle, Antoine Blossier et Frédéric Jardin. C’était très intéressant de jouer le même personnage vu par ses trois réalisateurs et de comprendre leur point de vue.

France Net Infos : La série permet aussi une réflexion sur la place de la femme au sein du couple et de la société…

Ana Girardot : On voit dans une scène qu’Anne ne peut pas aller retirer de l’argent à la banque seule. Quand je l’ai jouée, je me suis dit que c’était quand même fou. Olivier Dujols a fait beaucoup de recherches sur la réalité de cette époque.

France Net Infos : Ana, vous venez de réaliser une série audio « La disparition », adaptée du roman de Joël Dicker….

Ana Girardot : Joël Dicker a un univers très cinématographique. Ses livres sont faits pour être adaptés. Comme c’était une série audio, c’était intéressant de se demander comment parvenir à emmener l’auditeur aux Etats-Unis, sans l’image. C’est ce qui m’a le plus plu dans la mise en scène. J’ai aussi adoré le travail avec les les acteurs : on dégage tout ce qui est maquillage, habillage et changement de lumière et on est vraiment dans le jeu. On essayait de tourner non pas en studios mais dans des décors plus ou moins réels, il y avait quelque chose de très enfantin pour nous, qui était vraiment plaisant à faire. J’ai d’ailleurs écrit aussi un unitaire de fiction audio d’horreur car l’exercice m’a beaucoup plu. En France, on n’est pas encore habitués aux séries audios tandis qu’aux Etats-Unis, c’est un énorme marché !

France Net Infos : Vous avez également un projet de long métrage…

Ana Girardot : Mon court métrage « Venise n’existe pas » a été en compétition au festival de Saint-Jean-de-Luz et à Montréal. J’ai monté ma boîte de production et j’ai des projets…Mon long métrage se passera aux Etats-Unis. J’y ai passé plusieurs années. Ce qui m’intéresse, c’est de voir comment les Etats-Unis sont perçus par une Européenne aujourd’hui. Je serai uniquement derrière la caméra. Il y a tellement de belles actrices que j’aimerais filmer… Les personnages que j’écris sont basés sur moi ou sur ce que j’ai vécu. Je trouve que c’est tellement libérateur de le voir jouer par quelqu’un d’autre !

France Net Infos : Niels, seriez-vous intéressé par la réalisation ?

Niels Schneider : Peut-être…Plutôt que d’avoir envie de réaliser, il faut avoir une histoire qu’on ait envie de raconter….Mais ce n’est pas du tout dans l’immédiat !

France Net Infos : Ana, en tant qu’actrice, avez-vous des projets ?

Ana Girardot : Ogre, le film d’Arnaud malherbe va bientôt sortir. C’est un film fantastique. Je vais bientôt commencer le tournage de La maison d’Anissa Bonnefont, l’adaptation du roman d’Emma Becker. C’est un très beau projet qui me sort du genre de rôles que j’ai pu faire. J’ai aussi tourné la saison 2 de La flamme avec Jonathan Cohen. Je vais aussi faire un film avec Karin Viard, l’histoire de Mme de Sévigné et de sa fille qui se tournera au printemps prochain.

France Net Infos : Parmi les titres que vous citez, ce sont surtout des projets portés par des femmes…

Ana Girardot : Elles peuvent se permettre d’aller plus loin. Lorsqu’on a une vision féminine, en tant qu’actrice, on a moins peur, on est moins gênées et cela nous permet sans doute de donner davantage. Avec La Maison, c’est la vision d’une femme sur les femmes par les femmes. Je vais tout donner !

France Net Infos : Niels, vous tournez essentiellement au cinéma. Quels sont vos projets ?

Niels Schneider : Sentinelle Sud de Mathieu Gérault va sortir en mars. J’ai aussi tourné le film d’Alice Zeniter qu’elle a réalisé avec son mari, Avant l’effondrement. Je vais aussi faire le film Les Apaches sur un gang de rues ultra-violent au début du siècle. Encore un film d’époque !

France Net Infos : Vera, avez-vous des projets en France ?

Vera Kolesnikova : Je viens de m’installer à Paris. Chaque jour, j’apprends le français et l’italien. On verra…

France Net Infos : Nous sommes à Cannes. Niels, vous y êtes venu plusieurs fois pendant le Festival du film. Vous devez avoir plein de souvenirs en tête...

Niels Schneider : J’y ai fait de belles rencontres. J’étais venu avec Xavier Dolan pour Les Amours imaginaires et j’avais reçu le prix Chopard de la révélation. A Cannes, j’ai rencontré Robert de Niro, Jude Law. C’étaient des moments très forts. La première fois que je suis venu au festival, je vivais encore à Montréal et j’ai trouvé tellement merveilleux que tant de gens s’intéressent au cinéma. C’est très fort de voir des films à Cannes. La salle est magnifique !

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