Trois questions à… Nicolas Poy-Tardieu, l’auteur de Foufoune la chatte de Mme Duong

Nous vous présentions il y a quelques semaines l’excellent roman de Nicolas Poy-Tardieu : Foufoune la chatte de Mme Duong aux éditions Spinelle, notre coup de coeur du Festival du livre de la Buzine à Marseille. La rencontre avec cet auteur attachant, souriant et tonique a donné lieu à une conversation à bâtons rompus, dont voici une (presque) fidèle retranscription : Trois questions à… Nicolas Poy-Tardieu !

Nicolas Poy-Tardieu

FranceNetInfos : Bonjour Nicolas, je suis très curieuse de savoir comment on passe des arts martiaux à l’écriture d’un roman, vous voulez bien raconter votre parcours ?

Nicolas Poy-Tardieu : En réalité, je ne suis pas sûr que ma pratique des arts martiaux soit en rapport direct avec l’envie d’écrire. Même si l’écriture exige des conditions assez proches de la pratique des arts martiaux que sont la rigueur, l’assiduité et l’enthousiasme, la volonté de bien faire, de trouver le mot ou le geste juste à pratiquer son art. A terme, pratiquer un art martial permet d’appréhender le monde sous un angle différent qui permet de mieux se connaître soi et son rapport aux autres. Alors oui, peut-être qu’à ce titre, j’ai acquis grâce aux arts martiaux un peu plus de maturité et d’expérience après trente années de pratique, ce qui me permet aujourd’hui de raconter des histoires fictives et d’écrire des romans avec des personnages issus de mon imagination, plus ou moins réalistes ou atypiques, comme on en rencontre dans la vie ou à l’intérieur d’un dojo.

Écrire est pour moi une nécessité vitale, comme peindre ou dessiner, créer de façon plus générale. La créativité est l’expression de soi, rendre publique ce que l’on est capable d’exprimer, sur le papier ou sur la toile. Pratiquer un art martial ou écrire apporte un bénéfice ultime, sur les plans psychique et physique, se consacrer à l’écriture ou faire face à des adversaires sur les tatamis sont des occupations qui ne trichent pas. Ecrire, c’est partager avec les autres, tout comme on ne peut pas pratiquer la plupart des arts martiaux seul.

Foufoune La Chatte de Mme Duong

FNI : Votre livre s’intitule : Foufoune la chatte de Mme Duong, on peut penser que vous cultivez l’ambiguité jusque dans le titre de votre livre, pouvez-vous m’expliquer ce penchant ?

NPT : L’ambiguïté existe, elle est partout, dans les codes visuels de la publicité, à la Tv ou sur internet, dans les poésies de Jean De La Fontaine et d’autres auteurs se sont tellement amusés du double niveau de lecture que je fais pas exception. Personnellement, je trouve la vie assez compliquée pour que l’on prenne tout au sérieux… Les raisons qui ont motivé le choix du titre sont simples. Tout d’abord, le titre m’est paru totalement secondaire au fur et à mesure de l’écriture de ce roman, trop focalisé que j’étais à garder une cohérence dans l’écriture, un rythme et un sens à l’histoire que je voulais raconter. Dès les premières pages, j’ai posé le titre sur le papier de façon provisoire en pensant y réfléchir plus tard. Finalement, le titre s’est imposé de lui-même, il est resté, car il collait si bien à ce matou qui est à la fois l’objet central de l’histoire et en même temps un prétexte à l’aventure humaine que vont vivre les personnages. Alors, à la question, est-ce que le titre a pour objectif d’accrocher le lecteur au premier regard ? Oui, et c’est totalement assumé. J’avais l’intention de faire sourire les futurs lecteurs au premier regard, rien qu’en découvrant le titre, et cela a été donc une raison supplémentaire de garder ce titre. Car, pour l’instant, toutes les personnes qui déchiffrent la couverture esquissent un sourire amusé et ne restent pas indifférents, elles tournent toutes le livre pour découvrir le résumé du roman. Pari gagné !

Dédicace Nicolas Poy-Tardieu

FNI : Effectivement le pari est gagné haut la main, puisque vous avez livré un roman touchant, secret, polymorphe… Parlez-moi de votre personnage principal, vous êtes-vous inspiré de quelqu’un que vous connaissez ?

NPT : Les personnages sont tous tirés de mon jus de cerveau, de mon imagination, même si la physionomie, la morphologie ont été inspirés par des gens que j’ai croisé, mélangé, cloné ou amélioré selon mon envie, c’est un hybride de ce que la nature et la société peuvent engendrer. Le personnage principal ne correspond pas tout à fait à ce que l’on pourrait appeler les normes sociétales. D’une manière générale, les personnages communs, sans artifice ou aucune trace d’originalité, sans un petit grain de folie, qu’elle soit créative ou pathologique, me paraissent terriblement ennuyeux. Je me suis documenté, à l’aide d’ouvrages médicaux assez pointus, pour dessiner des contours conformes à ce que j’attendais de ce personnage atypique et un peu barré. Imaginer un personnage qui devient à la fois héros du roman malgré lui, ou anti-héros selon les circonstances, ou tout simplement quelqu’un qui est tout sauf un héros du quotidien est quelque chose qui me convient parfaitement. La société dans laquelle on vit est si formatée, que je suis ravi que le personnage principal de mon roman ne le soit pas.

Un immense merci à Nicolas Poy-Tardieu qui présente son dernier roman : Foufoune la chatte de Mme Duong aux éditions Spinelle, un roman authentique et précieux, à l’image de son auteur. C’est bientôt Noël, je vous conseille d’offrir ce roman à une personne que vous aimez particulièrement, ou bien à vous-même, comme un petit plaisir égoïste sous la forme d’une bulle de tendresse.

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