Une série qui interroge sur l’héritage psychologique, émotionnel à travers une romance interdite pendant la Première Guerre mondiale. Visages débute ses origines lorsqu’un enfant, abandonné dans un orphelinat, vole ses dossiers afin de découvrir ses parents. Seul, moqué, et malmené par les religieuses de cette institution, il comprend très vite à sa lecture le pourquoi de sa situation. Un père ? Louis Kerbraz, soldat breton. Une mère ? Lieselotte Ruf, photographe allemande. De cet amour, il ne reste que lui et un médaillon.
Une saga passionnante, mixant faits historiques, et recherche de ses origines pour mieux s’identifier.
La suite et fin. Tome 4 à paraitre le 8 Novembre 23 aux Éditions Glénat.
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Le speech :
Lors de la Grande guerre, Louis surnommé « l’ange des tranchées » grâce à sa capacité à filer entre les balles, et Lieselotte, photographe allemande, engagée à la Croix-Rouge, tombent éperdument amoureux. De cet amour passionnel, né Georg. Un « enfant de la honte », arraché des bras de sa mère, afin d’être placé en orphelinat.
Tandis qu’il ne trouve jamais sa place, malmené à cause de son statut de bâtard, il décide de retrouver ses parents, malgré la haine incontrôlable qu’il leur voue déjà. Pourtant, Lieselotte et Louis pensent souvent à lui. À leur histoire d’amour. Mais, après la guerre, chacun doit continuer sa vie et tout oublier.
D’autant que Lieselotte pense que son amant breton, et son fils sont morts. Grâce à son talent, elle parvient à se faire engager dans une prestigieuse rédaction Berlinoise. Dans sa vie personnelle, elle se meut dans un personnage qu’elle se construit, avec son nouvel amant. Comme Andromaque : « Visage serein, bouche silencieuse » lui cédant quelques victoires… Elle tombe à nouveau enceinte…
Pendant ce temps Louis, à Paris, excelle dans les milieux artistiques en vogue, et devient metteur en scène.
Chacun n’a de cesse de penser à l’autre. Mais une nouvelle « horreur » se profile avec la montée du nazisme. Et la haine de Georg l’entraîne à devenir sniper au service du Reich…
Des destins croisés prêts à s’entrechoquer un jour ou l’autre…
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Le point sur la saga :
Énormissime ! Personne ne peut passer à côté de ses trois premières couvertures de Visages, aux Éditions Glénat, sans être un minimum interpellé. Si, nos deux protagonistes principaux ont une fibre artistique, Aurélien Morinière excelle dans cette partie. Ses graphismes réalistes, expressifs ont un attrait incontrôlable sur les lecteurs, et une sensibilité transmissible. Il nous incite inévitablement à la curiosité, tandis que Nathalie Ponsard Gutknecht et Miceal Beausang O’griafa, nous appréhendent ensuite avec leur histoire débordante d’humanité.
Le savant mélange historique, romance et destins croisés sur 54 années nous ouvre à la mémoire, à la transmission générationnelle. Mais surtout à cette question qui compose le titre : « Ceux que nous sommes », comment « devenons » nous ?
Ils tissent des liens ambigus entre chacun des personnages, qui n’ont de cesse d’évoluer affectivement, différemment, chacun de leur côté, avec leurs souvenirs, leurs haines, leur amour. Et, comme une fatalité presque mathématique, doivent se croiser à un certain moment inévitablement, afin de redécouvrir leur identité.
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La conclusion :
Visages est si riche d’Histoire et de drame humain, qu’il en est passionnant, sensiblement touchant. On lit les trois premiers tomes, aux Éditions Glénat, avec intérêt, on veut savoir ce que les personnages deviennent. On veut comprendre comment va se passer la rencontre dans cette toile de destinée. Une saga familiale et humaine. Une romance magnifique et dramatique. Le tout dans un contexte historique bouleversant, dont les dernières pages nous en apprennent encore plus sur les faits relatés. (recommandée par le Musée de la Grande Guerre, Pays de Meaux). Recommandé par la rédaction également !