VISIONS, un film de Yann GOZLAN avec Diane KRUGER et Mathieu KASSOVITZ

Film Visions

Pilote de ligne confirmée, Estelle mène, entre deux vols long-courriers, une vie parfaite avec Guillaume, son mari aimant et protecteur. Un jour, par hasard, dans un couloir d’aéroport, elle recroise la route d’Ana, photographe avec qui elle a eu une aventure passionnée vingt ans plus tôt. Estelle est alors loin d’imaginer que ces retrouvailles vont l’entraîner dans une spirale cauchemardesque et faire basculer sa vie dans l’irrationnel…

Bande Annonce du film VISIONS

Mon Avis sur VISIONS

Un très bon film, qui crée un suspens que nous avons pu connaitre avec Hitchcock. Nous sommes ballotés entre le réel et la projection mentale due à la prémonition, au rêve,
L’histoire m’a tenu en haleine, j’ai eu beaucoup de plaisir à rentrer dans l’histoire de ce film et à vivre ce thriller rempli d’incertitudes, d’angoisses et d’ambiguïté.
Un mot sur les comédiens, Diane KRUGER et Mathieu KASSOVITZ jouent parfaitement leurs rôles respectifs nous laissant tout au long du film dans l’incertitude.

En résumé, DU GRAND CINEMA.

Rencontre avec Yann GOZLAN

FrancenetInfos a participé à une projection en avant-première du film VISIONS au cinéma Cézanne à Aix En Provence, puis à une rencontre avec la Presse ce 30 aout 2023 avec Yann GOZLAN.

Yann GOZLAN

Croyez vous à la prémonition ?

Je suis plutôt quelqu’un de rationnel dans la vie, cependant j’y crois. Dans mon entourage des gens m’ont raconté des expériences qui m’ont fascinées, c’était de la prémonition.

Je trouve ça intéressant d’un point de vue dramaturgique quelque chose de fantastique, qui intervient dans le réel. Cela peut être la prémonition, les rêves, la psyché,…

Comment passer de l’univers du rêve, de la prémonition au réel.

J’avais envie qu’il n’y ait pas de réelle frontière entre le fantasme, le rêve et la réalité. C’est le parti pris et c’est le concept du film ? C’est ce qui donne son aspect ludique. Le spectateur doit constamment deviner si ce qu’il voit relève de la réalité ou une projection mentale ou un rêve. De ne pas

savoir, de ne pas être certain, on entretient un dialogue avec lui, un jeu. Il faut qu’il se laisse un peu perdre là-dedans pour deviner les choses. C’est aussi la manière dont les cartes sont rebattues constamment dans le film. J’ai essayé de pousser les curseurs au maximum là-dessus.

L’écriture a pris du temps. Le brouillage à travers la réalité à construire, tout en ménageant un suspens a été une gageure. Il y a une énigme à résoudre dans le film concernant une disparition. Donc tous ces éléments mêlés, font que de temps en temps, je me perdais un peu.
L’idée c’est que c’est un thriller : une femme va enquêter à partir de ses rêves et elle plonge dans une espèce de labyrinthe mental, une spirale dans laquelle elle s’enfonce.
Le film est une plongée sensorielle, immersive dans ses rêves.

L’écriture du scénario a été un tâtonnement qui a pris du temps. Je n’ai pas pu l’écrire en un jet.

Au moment du tournage, j’essayais de filmer les scènes de cauchemar comme des scènes réalistes, de ne pas marquer les faits en préparant le spectateur, en lui indiquant qu’il est en train de voir un rêve.

Pourquoi le métier de pilote de ligne pour Estelle ?

Ce n’est pas parce que j’avais envie de revenir dans l’univers de l’aéronautique même si je trouve que c’est un univers assez fabuleux.
C’est surtout que j’avais envie d’explorer la thématique du contrôle et du dérèglement. Je trouve que la figure de la femme commandant de bord qui est dans la maitrise était très pertinente pour explorer cette thématique. Pour être réaliste, je me suis renseigné auprès de plusieurs pilotes. Il faut savoir que c’est un métier où les pilotes sont constamment contrôlés, ils subissent des tests en permanence à travers de QCM, tests en simulateur, entretiens avec les psychologues, examens médicaux. On peut le voir dans le film.

A travers ce métier, on peut approcher la mécanique du contrôle et du dérèglement.

Un autre point important, c’est la gestion et la qualité du sommeil. Un pilote long courrier subit le jetlag en permanence. Tous les pilotes m’ont avoué à demi-mots qu’ils prenaient des somnifères pour les aider à se recaler et avoir un sommeil réparateur.

Pour un personnage « hanté » par des rêves, la question du sommeil est centrale.

Thématique du contrôle et du dérèglement

Le quotidien d’Estelle semble parfait avec une totale maîtrise. Il y a quand même un élément qui pourrait attirer l’attention, elle a du mal à dormir et prend des somnifères pour l’aider.

Bien qu’elle semble contrôler sa vie comme elle contrôle le pilotage de son avion, des faiblesses vont se révéler et montrer certains points de fragilité.

Le monde du film fonctionne à 2 niveaux,

  • le monde que l’on voit, rationnel, celui des machines,de l’aéronautique ; un monde dans lequel, en apparence, tout se passe bien
  • le monde « sous-terrain » : des pulsions, des désirs, des rêves – les méduses peuvent être vues comme une représentation de la psyché.

Premières images du film

Ce sont des yeux représentés en plan macro. Ce générique permet de créer un sas pour rentrer progressivement dans l’univers du film. Ça renvoie à la vision – titre du film.  L’œil est un motif récurent du film.

Cette étrangeté de ne pas savoir exactement ce que s’est, du fait du plan macro, renvoie à l’étrangeté que j’ai voulu distiller tout le long du film ou d’un coup, le monde autour d’elle devient bizarre, étrange, tordu.

Quand avez-vous pensé à Diane Kruger pour interpréter le personnage principalfilm Visions Diane Kruger

Au moment de l’écriture, je n’avais pas d’acteur en tête. J

’avais des modèles d’actrice qui m’ont aidé à écrire.
Quand est venu le moment du casting, le visage de Diane s’est imposé immédiatement, par le magnétisme et la force incroyable qu’elle dégage à l’écran, sa cinégénie spectaculaire. Je trouve qu’elle est la figure d’une héritière hitchcockienne par excellence. J’avais envie d’avoir cette imagerie. Je savais qu’elle allait incarner cette femme pilote de ligne qui doit nous impressionner. Par ailleurs elle a également une fragilité en elle qui lui permet de rendre crédible l’autre versant très important du film. On la voit fragile avec cette chute, cette spirale dans laquelle elle va s’enfoncer.

Par rapport au jeu d’acteur, ce n’est pas simple car parfois, elle s’est retrouvée seule, sans avoir de partenaire de jeu, face à cette caméra. Il fallait qu’elle arrive à jouer, à faire passer des émotions à l’écran sur son visage sans que ce soit « too much », sans que ce soit grandguignolesque. Mais il fallait que l’on sente cette tension, cette fébrilité, cette angoisse qui la ronge, que l’on voit le tremblement de ses lèvres. Elle a vraiment toutes les qualités pour incarner le personnage d’Estelle.

Mathieu KASSOVITZ

Quand à Mathieu KASSOVITZ, le mari d’Estelle, c’est un personnage qui est un peu trouble, ambigu, on ne sait pas sur quel pied danser avec lui.

Je cherchais vraiment un acteur qui puisse incarner une figure protectrice et rassurante dans un premier temps et qui après, dans un second temps puisse distiller une couleur plus inquiétante.

Et je trouve que Mathieu KASSOVITZ a son ambiguïté. D’ailleurs, au tournage, on faisait plusieurs essais. Il m’a impressionné car avec un changement de regard, il changeait d’expression. Il pouvait passer de la bienveillance à quelqu’un d’hyper-inquiétant. C’était assez saisissant. On a travaillé dans ce sens, en cherchant l’ambiguïté avec lui. Pour une même séquence, on pouvait faire plusieurs essais pour qu’il la joue de manières très différentes. Au montage, j’avais la possibilité de monter une même séquence de façon très différente. Dans une version A, il pouvait apparaître rassurant, plutôt positif ; dans une version B, presque inquiétant et, une version C où il était dans l’ambiguïté. Je pouvais jouer sur le curseur.

Fiche du film VISIONS film Visions

  • Un film de Yann GOZLAN
  • Acteurs : Diane KRUGER, Mathieu KASSOVITZ , Marta Nieto
  • Genre : thriller, drame
  • Scénario : Michel Fessler, Aurélie Valat, Jean-Baptiste Delafon et Yann Gozlan
  • Durée : 2h
  • Date de sortie : 6 septembre 2023

A propos michellaurent

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