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Le décor :
La création du Monde …
Le fruit défendu, croqué goulument par un être féminin. Lui-même englouti par la nature environnante. Puis, la genèse du liquide essentiel à la vie : l’eau. Émergent d’une créature cosmique donnant naissance à ces perles de liquide. L’arche, transportant l’ancienne vie est prête a subir les aléas des différentes ères qui vont se succéder. Tantôt jalousée par son contenu intouchable. Tantôt abimée par les forces de la nature. Elle subsiste ainsi pendant des années, et, façonnée par la nature, elle s’étiole, se transforme pour devenir Arkhé : le commencement de tout.
Le commencement des êtres croupissant dans la boue. La lassitude de l’un d’eux qui veut se rapprocher du divin, et deviendra la mal. Le mal grandissant avec Le Maudit et la Bête. Puis, un humanoïde se transformant en oiseau. Un ”oiseau poussière” aussi beau qu’intrigant …
Ainsi est le commencement : onirique. Successions de créations et de disparitions. Ouvrant la voie à la vie sur les planètes du cosmos, décrite une à une au fil des différents récits … Laïlah, fille du peuple unicorne, Lullah et le dévorant cosmique, Frogue, le batracien …

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Le point sur la BD :
« Arkhé et Lailah » aux Éditions Les Humanoïdes Associés, présente plusieurs histoires surréalistes dont la signification érotique et fantasmagorique est une ode à la féminité. Caza déconcerte les lecteurs autant qu’il les confond dans un « planet-opera » où le corps féminin est l’univers tout entier : de sa création jusqu’à sa mort cosmique ! D’une beauté graphique incontestée, chaque récit se voit attribuer un personnage devenant un hommage à la diversité féminine. À la femme libre et désirée. A la femme « démon » abusée, qui se rapproche de la divinité par les sacrifices. A la femme « mère » de tous les Mondes et de tous les êtres vivants.
Les planches sont raffinées se dégradant de noir et blanc, et de couleurs acidulées. Les corps exultent de désirs, les formes sont rondes et harmonieuses. A l’instar des décors sombres où grouillent le mal. Un classique du genre qui va en décontenancer plus d’un/une. De la pure sci-fi , fidéle à la grande tradition « Métal Hurlant » !!!

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La conclusion :
Un one shot aux éditions Les Humanoïdes Associés, dont le mot « dyonisaque » caractérise à merveille le déroulement. Arkhé et Lailah est à placer à côté de la sacro-sainte bible, et de tous les autres « manuels » religieux, tant elle respire la réécriture biblique, vue à travers les yeux de Caza. Un hommage qui « sanctifie » le corps féminin, la femme sous toutes ces facettes, l’élevant au niveau de la mère de la création !!! Magnifique, déconcertant, de la pure sci-fi Métal Hurlant !!!!