Mercredi, Ahmed Sylla sera à l’affiche de « Comme un prince », le premier long métrage d’Ali Marhyar. Dans cette comédie attachante et pleine de charme, il interprète Souleyman, un jeune champion de boxe, grand espoir pour les prochains Jeux Olympiques. Impulsif, il se brise les os de la main au cours d’une altercation dans un bar. La sanction tombe : il est exclu de l’équipe de France et doit effectuer des heures de travaux d’intérêt général au Château de Chambord. Là, il va faire la rencontre de Mélissa, une adolescente difficile douée pour la boxe et il ne pas être insensible au charme d’Eddy (Julia Piaton), la responsable événementiel du château. La vie de Souleyman va donc prendre un tournant inattendu…
Lors de sa tournée d’avant-premières, Ali Marhyar a fait étape à Nice, au Pathé Gare du Sud. Il était accompagné d’Ahmed Sylla, qui nous a parlé de son personnage, Souleyman, un dur au coeur tendre, mais aussi de son prochain spectacle, « Origami », qu’il dévoilera à Cannes et à Nice.
France Net Infos : Ali, c’est votre premier long métrage. Qu’est-ce qui vous a donné envie de franchir le pas ?
Ali Marhyar : J’ai fait des courts métrages avant mais j’ai mis du temps à passer au long parce qu’il fallait trouver le bon sujet, le bon propos. Il fallait que je me sente prêt. Je ne voulais pas juste faire une comédie. Je n’avais pas vu ce film-là avant. Je me suis alors lancé !
France Net Infos : La boxe, c’est votre passion ?
Ali Marhyar : Oui ! J’ai commencé à en faire assez jeune mais je n’ai pas pu en faire mon métier. L’entraînement est tellement difficile que j’ai un très grand respect pour les boxeurs.
France Net Infos : Pour ce rôle, vous avez dû vous préparer physiquement…
Ahmed Sylla : Bien sûr ! Ca a été six mois intenses de boxe, dans un vrai club, qui forme des champions de France et d’Europe. A l’arrivée, j’ai des pectoraux et des abdos en béton !
France Net Infos : Le film parle de transmission…
Ahmed Sylla : C’est toute la beauté de ce scénario. Il y a beaucoup de transmissions dans ce film. Je l’ai vu au cours de ma carrière : chaque fois que j’ai fait un pas vers l’autre, ça s’est très bien passé ! Eddy (Julia Piaton) transmet son savoir du Château de Chambord à Souleyman. Lui aussi, il transmet son savoir-faire auprès de Mélissa (Mallory Wanecque). Ce sont de beaux messages, de belles valeurs. Je suis enfin dans un film où c’est moi l’adulte ! Je suis très fier de « Comme un prince ».
Ali Marhyar : Je voulais montrer que deux univers que tout oppose pouvaient se rencontrer et se parler. C’était l’idée du film. Souleyman est un peu méfiant à son arrivée au Château mais il est très bien accueilli. Il suffit juste de faire un pas vers l’autre et se montrer curieux.
France Net Infos : Pourquoi avoir choisi le Château de Chambord ?
Ali Marhyar : Avec ce château, il y a un lien avec François Ier qui a apporté la culture en France. Et puis, surtout, il se situe au milieu d’une forêt qui fait la taille de Paris intra-muros. Il fallait que j’isole mon personnage. Il ne devait pas s’enfuir. En étant là, il est bloqué ! S’il fait des TIG ici, c’est aussi pour l’obliger à aller dans ce château. Il y a encore trop de gens qui, par réflexe, ne vont pas dans ce genre de monuments. En étant là, il découvre un peu le patrimoine français ! J’ai travaillé sur le film pendant six ans et j’ai beaucoup écrit au Château parce que je voulais m’imprégner du lieu, des paysages.
France Net Infos : Qu’est-ce qui vous a touché dans ce personnage ?
Ahmed Sylla : Ce n’est pas un personnage cliché de banlieue qui ne sait pas s’exprimer, qui est mal éduqué. Il a son caractère ; il s’exprimes bien. C’est quelqu’un qui a une vraie fragilité. J’aime les personnages un peu cassés. Au début du film, il est orgueilleux et peu à peu, en s’ouvrant aux autres, il va se découvrir la force de transmettre des choses à quelqu’un. Rien n’est défini par avance. Je trouve qu’il n’y a rien de plus beau dans ce monde aujourd’hui.
France Net Infos : Souleyman et Mélissa se ressemblent…
Ahmed Sylla : Ils appartiennent à deux générations différentes mais ils se rejoignent dans leurs parcours, leurs fragilités. En faisant confiance à l’autre, ils arrivent à sortir du précipice dans lequel ils sont tombés. Mallory Wanecque est comme Mélissa dans le film : sans filtre, sans faux semblants. Elle a une pureté dans le regard, dans son attitude. C’était beau de la voir émerger ! Je suis sûr qu’elle a trouvé sa voie aujourd’hui. Comme dans le film, c’est comme ma petite soeur !
France Net Infos : Ce film est un peu à part dans votre filmographie…
Ahmed Sylla : C’est l’un des films dont je suis le plus fier. Il représente tout ce que j’ai envie de défendre au cinéma. J’ai envie d’être drôle, touchant, en fait d’être moi. Je le fais aussi dans mes spectacles. Comme je n’aime pas tricher devant mon public, si je peux faire plus de films comme celui-là, je suis ravi !
France Net Infos : Vous serez bientôt en tournée avec votre nouveau spectacle, « Origami »…
Ahmed Sylla : Ce sera mon meilleur spectacle ! Je ne dis pas ça pour faire ma promo ! Je n’en ai presque pas besoin parce que mon public, après cinq ans d’absence sur scène, revient en masse. On est quasiment complet partout en 2024 sur toute la première partie de la tournée. C’est dingue ! Je suis beaucoup plus libre sur ce spectacle-là. J’aborde des thèmes que je n’avais pas abordés auparavant. Il y en a un qui me tient vraiment à coeur : c’est celui des féminicides. Je me suis demandé comment je pouvais apporter ma pierre à l’édifice. Sur scène, je prends ce thème à bras le corps. On l’a très bien traité ! J’en suis très fier. Je pense que c’est mon meilleur spectacle ; les gens vont être surpris. Il y a de l’humour bien sûr, de la chanson ; je parle de politique à ma manière. Je finis le spectacle sur ma maman.
« Comme un prince » d’Ali Marhyar avec Ahmed Sylla, Julia Piaton, Mallory Wanecque, Jonathan Lambert, Jonathan Cohen…
Ahmed Sylla sera en tournée avec son nouveau spectacle « Origami » : le 26 octobre au Palais des Festivals de Cannes et le 23 mars au Palais Nikaïa de Nice.