Croissance ou décroissance ?

Vous voulez de la croissance ? Alors appliquons la décroissance ! Attention ! Ce qui suit peut choquer les plus croyants de la religion économique capitaliste : la croissance. Je vais blasphémer en employant le mot interdit : décroissance.

Mais avant cela, prions ensemble pauvres consommateurs 

 

 

Prière à la croissance :

Je maximise mon profit

Tu minimise ton épargne

Il, elle, on maximise ses dépenses

Nous maximisons les intérêts

Vous minimisez la thésaurisation

Ils, elles, ont maximisent nos besoins

Une fois notre devoir accomplis, penchons nous de plus près sur ce terme barbare, qui renvoie à des peuplades du jardin d’Eden.Citons, pour commencer, le père de la décroissance, Monsieur Nicholas Georgescu-Roegen, mathématicien et économiste roumain :

« Le processus économique n’est qu’une extension de l’évolution biologique et, par conséquent, les problèmes les plus importants de l’économie doivent être envisagés sous cet angle »

— Nicholas Georgescu-Roegen, The Entropy law and the Economic Process
Hébergeur d'image
 

C’est ainsi que dans son principal ouvrage, The Entropy law and the Economic Process, paru en 1971, il met en lien économie et écologie en réintégrant la science économique dans la pensée scientifique contemporaine de la révolution industrielle et de la découverte de l’évolution biologique.

Il considère l’économie libérale et la théorie néoclassique comme «mécanique», et intègre la contradiction entre la loi de l’entropie (c’est-à-dire la dégradation inéluctable, suite à leur usage, des ressources naturelles utiles à l’humanité) à la croissance économique matériel sans limites.

Et c’est bien cela le problème. Notre mode de vie se base sur la croissance. Que ce soit, économiquement parlant, les ménages, les entreprises ou l’Etat, tous les acteurs économiques du système se doivent de croitre, sous peine de perdre de son pouvoir économique.

Alors l’équation est là. Continuer à investir dans une croissance vouée à s’épuiser, ou repenser l’économie sous le slogan du « moins mais mieux ».

Bien évidemment, cela ne pourra se faire du jour au lendemain. Ni sans une volonté politique, car comme l’a dit l’ancien président de l’Americain Economic Association, Kenneth Boulding (1910-1993) :

« Celui qui croit que la croissance peut être infinie dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste. »

Alors, que pensez de notre actuelle politique ? Le PS (et la gauche de façon générale) ne va t-il pas à l’encontre de la décroissance ? Mais, en posant cela, je me rends compte que la droite également. Alors, peut-on dire que la décroissance n’a pas d’attache politique. Mais plutôt des obstacles politiques ?
Qu’en pensez-vous ?

Je reste convaincu que la décroissance ne peut être affiliée à un courant politique et idéologique comme ceux qui nous (soi disant) représentent. Ce doit être une alternative, réaliste, humaine, et économique : ce qui n’existe pas encore !

En attendant, reprenons en chœur la prière satanique de la décroissance :

Prière à la décroissance :

Je maximise mon existence

Tu minimise ton impact

Il, elle, on maximise ses collaborations

Nous maximisons notre avenir

Vous minimisez la pollution

Ils, elles, ont maximisent l’Humain

Amen.

A propos Agence

A lire aussi

Jacques et Chirac

Jacques est un homme complexe. Chirac un président populaire. Jacques a des idéaux communistes. Chirac …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com