Festival de Cannes J2: Johnny Depp, Michael Douglas, Kore-Eda en compétition et “Ama Gloria” notre coup de coeur

Le deuxième jour du Festival a été marqué par plusieurs temps forts : la conférence de presse de « Jeanne du Barry », la « conversation » avec Michael Douglas et la présentation en compétition du dernier film du japonais Kore-Eda « Monster ».

Johnny Depp très attendu à Cannes

Mardi soir, « Jeanne du Barry » a été longuement applaudi. Les festivaliers présents dans la salle ont assisté à un grand moment puisque Maiwenn et Johnny Depp n’ont pas caché leur émotion face à l’engouement du public. Aussi, le lendemain, il y avait la foule des grands jours pour assister à la conférence de presse du film. La venue de Johnny Depp y était, bien sûr, pour beaucoup. Pourtant, Maiwenn s’est présentée dans la salle accompagnée « seulement » de Pierre Richard, Benjamin Lavernhe, India Hair, Pascal Greggory. Il a fallu attendre plus d’une dizaine de minutes pour voir apparaître Johnny Depp, caché derrière des lunettes de soleil. Dans la première partie de la conférence, Maiwenn a répondu à de nombreuses questions à propos du film, sa modernité notamment dans l’écriture des dialogues. Elle est également revenue sur le choix de Johnny Depp pour interpréter un roi français. « Comme je savais que j’allais embrasser le roi, autant choisir un acteur que j’apprécie ! », a-t-elle reconnu. Ensuite, les questions ont été destinées à Johnny Depp, comme on pouvait s’en douter. Il a vanté Maiwenn et a reconnu qu’il avait été surpris qu’elle pense à lui. Et d’ajouter qu’elle avait bien fait d’insister. Sur ce point, on est bien d’accord avec lui !

« Rendez-vous » avec Michael Douglas

C’est en effet en ces termes que cette masterclass de Michael Douglas était annoncée dans le programme. Plus qu’une leçon de cinéma traditionnelle et solennelle, il s’agissait d’une conversation avec un immense acteur venu parler avec le public de cinéma. Il a évoqué les rôles marquants de sa carrière et notamment ceux pour lesquels il est venu au Festival. La première fois, c’était pour « Le syndrome chinois » puis il y a eu « Chute libre », « Wall Street » et, bien sûr, « Basic Instinct ». Présenté en ouverture du Festival, le film de Paul Verhoeven avait fait scandale. A ce moment de sa carrière, Michael Douglas voulait faire un film qui ait beaucoup d’impact. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il a réussi son coup ! La dernière fois qu’il est venu au Festival, c’était avec Steven Soderbergh pour « Ma vie avec Liberace ». Un film qui a compté pour lui, un « rôle extraordinaire » qui lui a été proposé au moment où il se faisait soigner d’un cancer. Il ne tarit pas d’éloges sur Steven Soderbergh qu’ « on suivrait n’importe où ». Michael Douglas a fait des films qui ont compté dans l’histoire du cinéma. Il en a aussi refusé un certain nombre mais, reconnaît-il, il n’a jamais regretté un seul de ceux qu’il n’a pas faits. Il a toujours suivi son instinct. Que ce soit en tant qu’acteur ou en tant que producteur. N’oublions pas qu’à même pas trente ans, il a produit « Vol au-dessus d’un nid de coucou » avec Nicholson. En tant qu’acteur, on le verra bientôt dans une série où il incarne Benjamin Franklin lors d’une visite officielle en France. On a hâte…

« Monster » de Kore-Eda, premier film en compétition

L’année dernière, le réalisateur japonais Kore-Eda était à Cannes avec le très beau « Les bonnes étoiles ». On ne le pensait pas si vite de retour en compétition. Avec « Monster », il traite de nouveau le thème de la famille mais cette fois de manière moins frontale. Il surprend et entremêle plusieurs thèmes (les familles monoparentales, le deuil, le système éducatif, l’homosexualité) dans une mise en scène brillante. Le point de départ : un jeune garçon scolarisé en CM2 accuse son professeur de le harceler et de le frapper. Au sein de l’établissement, il ne faut pas faire de vagues, d’autant plus que la directrice vient de perdre sa petite-fille dans un tragique accident. On pousse alors l’enseignant à reconnaître les faits. Mais tout cela est-il vrai ou est-il le fruit de l’imagination de l’enfant ? Un sentiment de déjà vu au cinéma mais Kore-Eda alterne les points de vue et se focalise sur chacun des protagonistes, remettant alors en question les certitudes. Qui est le monstre ? Voilà une question que l’on entend souvent dans le film et qui nous interpelle pendant toute sa durée. Malgré une fin un peu décevante, le film fait une forte impression.

« Ama Gloria » à l’ouverture de la Semaine de la Critique

La bonne surprise de la journée est venue de la semaine de la Critique. A 8h30, nous avons été séduits et émus par « Ama Gloria » de Marie Amachoukeli. Le film, qui prend presque des allures de conte, montre les liens très forts qui unissent Cléo, une petite fille, à sa nounou Gloria. Il suffit de les voir chez l’ophtalmo, dans la première scène, pour comprendre à quel point la petite l’adore. Mais, la nounou, qui vient de perdre sa mère, va devoir rentrer au Cap-Vert. Cléo est désespérée mais son père va la laisser retrouver Gloria durant les vacances d’été. La petite fille va faire la connaissance de de ses deux enfants. Le garçon ne voit pas son arrivée d’un très bon œil. Quant à la fille, elle est sur le point d’accoucher et l’arrivée du bébé va susciter la jalousie de Cléo. Elle n’aura alors plus Gloria pour elle toute seule…. Après « Party Girl » remarqué à Un Certain Regard il y a quelques années, Marie Amachoukeli nous touche en plein cœur. Voilà une belle façon de débuter la journée et le festival !

A propos Laurence

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