Je reviens vers vous avec un recueil de huit poèmes édité en 2015 par les Editions Bleu & Jaune, KOBZAR, écrit en 1840 par le poète ukrainien Taras Chevtchenko.
J’ai été particulièrement touchée par la ligne éditoriale de cette jeune maison d’édition dont la vocation première est une invitation a découvrir l’Ukraine et qui prône la rencontre avec l’Autre.
« l’échange interculturel est une richesse inouïe. Désenclaver les frontières entre pays et cultures et construire des ponts interculturels est notre engagement, notre mission et notre contribution à l’humanité. »
Taras Chevtchenko est considéré aujourd’hui comme le plus grand poète de la langue ukrainienne.
Son important héritage poétique est réuni sous le titre Kobzar, qui littéralement signifie un barde jouant de l’instrument de musique à cordes kobza.Surnommé le grand Kobzar, le poète qui « incarne parfaitement les aspirations de l’Ukraine à la liberté », reste très populaire de nos jours.
La traduction qui nous est proposée tient compte des deux versions parues en 1840, l’une ayant été censurée par l’Empire russe, l’autre non censurée qui reste très mystérieuse.Le premier poème de ce recueil s’intitule « Mes Pensées ». « Il est une sorte d’introduction qui met en lumière l’engagement humain et poétique de son auteur. »
Terriblement troublée par les images et les émotions ressenties à la lecture de ce texte, et par l’incroyable nostalgie qui émane de ce poème beau et triste, presque musical, je me glisse entre les mots à la découverte de cette âme slave sensible et mélancolique, où le rire se mêle souvent aux larmes.
Le troisième poème « Kateryna » est l’un de mes préférés. Il est intemporel, car il parle d’amour et de trahison.
Kateryna belle jeune fille ukrainienne est séduite par un jeune Moscal (soldat russe). Abandonnée, elle aura un enfant de lui, mais se verra humiliée, rejetée par son village et sa famille, elle aura les cheveux coupés qu’elle devra dorénavant couvrir d’un fichu.
Histoire intemporelle et tristement moderne car un siècle sépare ce récit des femmes rasées de la deuxième guerre mondiale.
Ci-contre, une peinture exécutée par Taras Chevtchenko pour illustrer son poème « Kateryna ».
Le quatrième poème « Le Peuplier », nous parle encore d’amour, d’amour incompris, d’amour solitaire.Celui-ci est incroyablement romantique, une jeune fille séduite et abandonnée se languit de son aimé et plutôt que de céder à la raison d’un mariage forcé, à l’aide d’une potion magique devient peuplier.
Je vous laisse découvrir les cinq autres poèmes, vibrants d’amour, de poésie et d’engagement patriotique. Je vous en recommande vivement la lecture.