LA SYNDICALISTE, un film de Jean-Paul Salomé avec Isabelle Huppert, Grégory Gadebois, Yvan Attal, Marina Foïs, François-Xavier Demaison, Pierre Deladonchamps, Gilles Cohen

LA SYNDICALISTE raconte la véritable histoire de Maureen Kearney, déléguée CFDT chez Areva, qui, en 2012, est devenue lanceuse d’alerte pour dénoncer un secret d’État qui a secoué l’industrie du nucléaire en France. Seule contre tous, elle s’est battue bec et ongles contre les ministres et les industriels pour faire éclater ce scandale et défendre plus de 50 000 emplois jusqu’au jour où elle s’est fait violemment agresser et a vu sa vie basculer…

Bande Annonce du film LA SYNDICALISTEFilm-LA-SYNDICALISTE-Affiche

Mon Avis sur LA SYNDICALISTE

Le film LA SYNDICALISTE reprend le livre éponyme de Caroline Michel-Aguirre. De mon point de vue, il manque de nuance et de cohérence. Il souffre de longueurs et de plans mal travaillés.

Le résultat est plus proche d’un téléfilm tourné rapidement avec des petits moyens que du grand cinéma.

Une histoire vraie

LA SYNDICALISTE se revendique comme une histoire vraie. Il présente la version de Maurice Maureen Kearney.
Il est intéressant de se faire sa propre opinion. Concernant, les relations entre EDF, AREVA et les sociétés chinoises, CNNC (China National Nuclear Corporation) et CGNPC (China Guangdong Nuclear Power Company), il est opportun de lire l’article « Négociations de grands contrats en Chine : un théâtre d’ombres, du prologue à l’épilogue ? » Vous pourrez vous rendre compte que ce n’est pas aussi simple, ni aussi binaire que ce que le livre et le film peuvent laisser croire.

Valeurs du féminisme pour faire de l’audience

Un film qui se veut tendance et surfe sur les « valeurs » du féminisme qui permettent d’être vendeur ☹ , il reprend tous les stéréotypes de la femme victime, déconsidérée…, :

  • « Parce que c’est une femme, c’est difficile ». Et vous ne pensez pas que quand c’est un homme ce n’est pas aussi difficile, qu’il n’y a pas autant de pression ?
  • « Parce que c’est une femme, sa parole n’est pas considérée ». Est-ce parce que c’est une femme ou parce que comme c’est dit dans le film, elle n’a pas forcément les compétences pour avoir une vision complète comme un ingénieur du domaine.
  • Violences faites aux femmes, …

L’agression filmée de Maureen Kearney est horrible et ne peut être que condamnable. Mais, il faut quand même se poser des questions : l’enquête judiciaire, la justice auraient elles été influencées par des intérêts supérieurs ?

Maureen Kearney a été condamnée en première instance. Après un mois d’enquête judicaire, les gendarmes de Versailles ont conclu que Maureen Kearney avait simulé son agression.
Elle a décidé de faire appel. Avec l’aide d’avocats payés par la CFDT et de très bonnes plaidoiries, la Cour a conclu que les preuves selon lesquelles Maureen Kearney aurait simulé son agression ne sont pas réunies.
Après cette décision, Maureen a décidé de ne pas poursuivre une enquête pour savoir qui l’a agressé. Pourquoi Maureen Kearney n’a pas souhaité poursuivre l’enquête ?
Où est la vérité ? Qui a pu influencer la justice :  La CFDT ? les instances supérieures d’Areva ?

Ce film pourrait avoir sa place en téléfilm pour introduire un débat sur cette histoire de contrats chinois avec  AREVA, EDF, CNNC (China National Nuclear Corporation) et CGNPC (China Guangdong Nuclear Power Company). Mais avec un téléfilm de 2h, la soirée risque d’être longue !

Rencontre avec Jean-Paul Salomé et Caroline Michel-Aguirre

FrancenetInfos a participé à une projection en avant-première du film LA SYNDICALISTE au cinéma Cézanne à Aix En Provence, puis à une rencontre avec la Presse ce 24 janvier 2023 avec Jean-Paul Salomé et Caroline Michel-Aguirre.

Jean-Paul Salomé

Genèse

Suite à un tweet, j’ai été intrigué et j’ai eu envie de lire le livre de Caroline. J’ai découvert cette histoire très forte, bien documentée. L’histoire était déjà écrite comme un thriller politique. J’ai senti qu’il y avait matière à un film.

Je ne cherchais pas à faire un film sur le syndicalisme mais plus sur la vie de cette femme.

Isabelle Huppert

Cette histoire était également, matière à retravailler avec Isabelle Huppert. C’était quelque chose que l’on tenait à faire, ce scénario nous a permis de le faire plus rapidement que ce que on espérait. Le tournage du film LA DARONNE s’était très bien passé et on avait vraiment de faire quelque chose ensemble. Quand j’ai lu ce livre, j’ai tout de suite pensé à Isabelle. Elle a lu le livre et comme moi elle a été stupéfaite, révoltée. Elle m’a dit écrit le scénario et je suis partante.

Le scénario

J’ai travaillé le scénario avec Fadette Drouard. Nous étions également en contact d’une part avec Caroline et d’autre part avec Maureen Kearney. On a rencontré Maureen dès le moment où on a commencé à écrire, ainsi que son mari Gilles et sa fille Fiona. Nous avons d’abord dressé ce que l’on voulait faire et ensuite nous étions en lien.
Lorsque j’écrivais une scène, comme lorsque Anne Lauvergeon s’en va d’Areva, je lui demandais comment ça s’est passé et, elle me donnait plein de détails.  Je faisais « mon marché » là-dedans et avec Fadette, on écrivait une scène. Tout ce travail s’est fait en parallèle et à la fin, on avait relu le scénario à Maureen.
Le livre était très précis et factuel sur le déroulé de l’histoire.
Le film est un film mais pas un documentaire. Cependant, il reste très proche de la réalité sur les principaux points et les motivations des uns et des autres.
La précision de ce qu’a écrit Caroline nous a apporté beaucoup.

Les dialogues des procès

Nous avons été très proches de ce qui s’est dit au tribunal, souvent au mot près.
Bien sûr, on a retiré au montage des parties. Par exemple, pour la plaidoirie, on a dû faire quelques coupes.

Caroline Michel-Aguirre

Vous êtes journaliste d’investigation, pourquoi cette affaire a retenu toute votre attention ?

A l’époque des faits, j’étais journaliste économique. Je connaissais Maureen Kearney. Nous n’étions pas spécialement liées mais ça faisait partie de mes contacts. Cette histoire m’avait bouleversée dans ses retournements et en même temps quelques mois plus tard, ça avait disparue et même son nom n’était plus évoqué. C’est-à-dire,  que les gens, les patrons, les syndicats, les journalistes, les responsables politiques avaient comme gommé son existence et elle était devenue LA SYNDICALISTE, nom qui gommait sa personnalité. C’est la raison pour laquelle j’ai donné ce nom au livre. C’était tellement puissant que Jean-Paul l’a repris pour son film. Et il me semblait que c’était insupportable de passer son chemin sans essayer de comprendre ce qui s’était passé.

Le premier procès de Maureen Kearney qui s’est passé en 2017 a été un énorme choc pour moi. J’ai eu l’impression que les choses ne s’étaient pas déroulées comme elles auraient du se passer. Et, je me suis fait une promesse c’est de reprendre cette enquête depuis le début.

Relation avec Maureen Kearney

Je la connaissais avant l’agression   et on est restées en contact tout le temps. J’ai assisté au procès. Lorsqu’elle allait très très mal, elle ne souhaitait voir personne et pas de journalistes.
Je n’ai jamais perdu contact avec elle.

Fiche du film LA SYNDICALISTE

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