Tout le monde sait que les enfants sont un symbole de pureté et d’innocence … sauf, dans cette sinistre histoire qu’est Un léger bruit dans le moteur aux Éditions Petit à Petit !!! Dénué de toute morale, le jeune garçon qui nous conte sa vie, est plus démoniaque à tendance sérial-killer, que doux comme un agneau !!! Aussi, vous comprendrez que cette BD, n’est en aucun cas pour les enfants mais bel et bien pour les adultes !!! Une adaptation BD du thriller de Jean-Luc Luciani .

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Le décor :
Un petit hameau paumé au milieu de nulle part, au bord d’une route … La pluie battante rend la visibilité difficile. Un homme dans sa voiture, ouvre sa fenêtre et appelle « âmes qui vivent ». Mais, à part un jeune garçon qui lui sourit, couvert d’un imperméable jaune, debout au milieu de la route, personne ne répond …
Retour au début de l’histoire … le narrateur explique comment se déroule ses journées. Le narrateur, c’est ce jeune garçon, qui vit dans un hameau où quelques familles pauvres se partagent les terres.
Un hameau tout gris, où le ciel est souvent gris … même les gens sont gris …On dirait presque que le temps s’y est arrêté .
Tous les jours de la semaine, il y a l’école dans une vieille caravane, où une vieille femme dispense les cours aux quelques enfants. Il y a l’église, où, tous les dimanches, le curé raconte ses louanges, et aussi l’épicerie de Madame Frolignac. Une voleuse qui achète des marchandises pour nous les revendre plus cher ! Il y a la famille Kallifan et leur fils aussi bête que ses pieds. La famille Gandriale avec la jolie Laurie qui ne parle jamais. Peut être aurait-elle trop d’horreur à raconter.
Au milieu des champs, un peu loin du hameau, c’est la famille Marcus qui vit dans une petite cabane. Ce sont des noirs. Et dans la maison près du lac, il y a même une « catin », que tous les papas du village aime bien aider de temps à autre !!
Mais, le jeune garçon s’en fout de tout ça. Tous ce qu’il veut, c’est les tuer un par un …

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Le point sur la BD :
Ouch … Un léger bruit dans le moteur aux Éditions Petit à Petit, c’est une lecture dure et particulièrement cruelle ! Et pourtant, sa lecture fait de nous des complices de ce petit garçon particulièrement dérangé. On hésite à le plaindre, à avoir pitié de lui, ou à le condamner pour tous les méfaits qu’il nous confient un à un. Loin d’être une oeuvre moraliste, le scénario de Luciani, adapté par Gaet’s et anxiogène au possible et nous plonge dans une noirceur totale. Et même en ayant tous les tenants et aboutissants de l’histoire, il parvient à nous entrainer dans cette espèce de folie grâce à la narration naïve de ce petit être diabolique.
Tout ce malaise ambiant, cette « crasse sociale » est accentué par la « palette » graphique de Jonathan Munoz. Il alterne les styles pour exprimer les sensations et les réflexions de l’enfant qui nous parle. Tantôt, sous forme de dessins d’enfants. Ensuite, avec un esthétisme visuel dont les traits sont lourds et épais, pour coller avec l’ambiance générale.

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La conclusion :
Si vous êtes sous Xanax à tendance dépressive, ou si vous avez moins de 18 ans, je vous déconseille fortement de lire cette oeuvre de psychopathe !!!! Un léger bruit dans le moteur aux Éditions Petit à petit, c’est une oeuvre à la fois dérangeante, et, en même temps, c’est une plongée intéressante dans la psychologie d’un enfant qui croit avoir tué sa mère et qui nécessite, par dessous tout, de quitter ce hameau de grand malade.
Un one shot réflexif où l’on comprend vite que ses protagonistes sont finalement tous que des victimes. Las auteurs terminent par un superbe cahier graphique à admirer, et, nous promette, en 2022, l’histoire d’un autre enfant psychopathe que l’on aura, une nouvelle fois, plaisir à rencontrer !!! Un seul conseil : Prenez un grand bol d’air et plongez !