Rencontre avec Stéphane de Groodt

L’hiver dernier, la série “Lycée Toulouse-Lautrec” créée par Fanny Riedberger, a été un immense succès sur TF1. Plusieurs millions de téléspectateurs ont suivi les aventures de ce lycée pas comme les autres qui accueille des élèves en situation de handicap mais aussi des élèves valides. Alors que le tournage de la saison 2 venait de démarrer, une grande partie du casting avait fait le déplacement au Festival de Télévision de Monte-Carlo en juin dernier. Nous avons rencontré l’acteur Stéphane de Groodt, l’interprète de M. Feuillate, le proviseur du lycée. Un rôle auquel il est profondément attaché et qu’il est ravi de retrouver dans la deuxième saison.  A la rentrée, c’est au théâtre Anthéa d’Antibes qu’on pourra l’applaudir, aux côtés notamment d’Eric Elmosnino et de Bérangère McNeese, dans “Un léger doute”, une pièce qu’il a écrite, mise en scène par Jérémie Lippmann. Rencontre avec un comédien passionné.

France Net Infos : Qu’est-ce qui vous a incité à accepter ce rôle dans la série “Lycée Toulouse-Lautrec” ?

Stéphane de Groodt : Quand j’ai lu le scénario, je me suis précipité sur mon téléphone pour dire que j’allais faire la série. Il était très bien écrit. L’histoire se déroulait dans un lycée pas comme les autres. En lisant, je voyais bien que le proviseur n’était pas non plus comme les autres. Ce projet m’a donc semblé ne pas être comme les autres ! Dès le premier jour de tournage, j’ai compris pourquoi j’avais accepté. Chaque jour qui passait était plus merveilleux que le précédent parce que je vivais quelque chose qui était hors normes.

France Net Infos : Cette expérience a-t-elle changé quelque chose en vous ?

Stéphane de Groodt : Elle a conforté quelque chose en moi. Là, j’ai appris à considérer les handicapés. Parfois, j’ai même eu l’impression d’être moi-même un handicapé ! Ca, ça fait du bien ! Et puis, une fois qu’on apprend à passer la barrière de leurs manières d’être qui peuvent nous rendre maladroits ou fuyants, on découvre qu’ils sont très étonnants. On se prend une bonne claque dans la figure en les côtoyant.

France Net Infos : La série a été très bien accueillie par le public. Vous attendiez-vous à un tel succès ?

Stéphande de Groodt : Je trouvais assez “couillu” de la part de TF1 de programmer une telle série qui parle de handicap à une heure de grande écoute. Ce n’est pas confortable pour une chaîne de télévision. Elle prend forcément des risques. L’énergie de Fanny Riedberger a fait que ce projet ait pu exister. C’est formidable que la série ait eu un tel succès. Cela renvoie un chouette signal sur la mentalité des gens.

France Net Infos : Que pouvez-vous nous dire sur la saison 2 ?

Stéphane de Groodt : J’ai lu dans les grandes lignes le scénario parce que je ne voulais pas m’en faire une idée trop précise. Sauf quand il s’agit de gros pavés, j’ai l’habitude d’apprendre mes textes à la dernière minute parce que je veux garder une certaine fraîcheur et être porté et cueilli par mon ou ma partenaire de jeu.

France Net Infos : Dans la série, vous avez travaillé avec de jeunes comédien(nes)s….

Stéphane de Groodt : J’avais déjà travaillé avec Chine Thybaud dans le film “Tout nous sourit”. Quand je la vois aussi solaire, aussi bienveillante, je me dis que si le monde de demain est porté par des femmes de cette génération-là avec ce profil-là, rien n’est perdu ! Quant à Ness Merad, elle est une comédienne incroyable. En la voyant avec une telle force, j’avais parfois l’impression que c’était moi qui étais handicapé !

France Net Infos : Y-a-t-il une scène qui vous ait davantage marqué ?

Stéphane de Groodt : Je pense à une scène avec mon fils, qui, au bord des larmes, me dit que je ne comprends pas sa condition et qu’il a envie de se foutre en l’air. J’ai été complètement ému et cueilli de vivre cette scène avec lui. Il y en a aussi une autre : la première où je fais rentrer les élèves dans une grande salle du lycée. Là, je me suis dit vraiment dit que j’étais le proviseur et qu’ils étaient mes élèves. Moi qui étais dyslexique et nul en classe, je me suis retrouvé proviseur dans la série !

France Net Infos : A la rentrée, vous serez au Théâtre Anthéa d’Antibes avec “Un léger doute”, une pièce que vous avez écrite…

Stéphane de Groodt : J’ai commencé à l’écrire pendant le confinement. Elle porte sur la perception, sur ce que sont les choses. Est-ce que le présent existe ? Cette pièce est une mise en abyme du théâtre et du métier de comédien. Elle oscille entre une forme de philosophie, de comédie, d’absurde. C’est ma première pièce. Daniel Benoin, par fidélité, a l’a programmée. On va donc la créer pendant une semaine à Anthéa et on la jouera ensuite à Paris. J’ai eu la chance de découvrir comment des comédiens talentueux s’emparent de votre texte, le subliment et l’emportent encore ailleurs. On a fait récemment une lecture et je suis devenu spectateur de ma propre pièce. J’étais très impressionné et ému de vivre cette nouvelle expérience. Je crois que le soir de la première, je serai terrifié !

“Un léger doute” de Stéphane de Groodt avec Eric Elmosnino, Constance Dollé, Bérangère McNeese, Stéphane de Groodt ouvrira la saison du Théâtre Anthéa d’Antibes du 13 au 17 septembre.

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