Au CRAC Sète : Fernand Deligny et Florian Fouché pour deux approches artistiques

Manifeste assisté de Florian Fouché

Depuis le 11 février au 29 mai 2023, à Sète le “CRAC Occitanie” offre deux points de vue sur l’art, par une approche singulière et en partenariat avec La Virreina Centre de la Imatge à Barcelone pour,  conçue par Sandra Alvarez de Toledo, Anaïs Masson et Martin Molina Gola. Côte “Manifeste assisté” Florian Fouché est plus dans un angle créatif avec la présentation d’une exposition performance où Philippe son père s’inscrit en binôme, se déplaçant en fauteuil roulant, au sein d’un centre de reéducation suite à un accident vasculaire. Entre une chorégraphie et une installation post-industriel, l’artiste nous signifie que “Fouché” ne veut pas dire “Fauché”, sans ce jeu de mots malsain, qui nous mettrait dans un voyeurisme heureux.

Fernand Deligny inscrit “légendes du radeau” dans un contexte soixante huitard !

Cet ancien instituteur né en 1913, fût éducateur à l’institut médico-pédagogique de l’asile d’Armentières. Son savoir-faire éducatif auprès des enfants inadaptés, le conduit à s’associer avec Huguette Dumoulin et des communistes pour lancer “La Grande Cordée” une association de prise en charge d’adolescents délinquants et psychotiques.

En 1962 l’association est dans les Cévennes et commence alors le tournage en noir et blanc de “Moindre Geste” avec Yves G. Le documentaire est présenté à la semaine de la critique à Cannes en 1971. Tout de suite, l’exposition Sétoise s’appuie sur ces images tournées en catamini, sans autre choix que d’évoquer un quotidien, presque d’une ambiance “boys scouts”.

L’enfant oublié de Fernand DEligny

Certes le côté libertaire presque beatnik du film, explose le genre “suédé” que Michel Gondry affectionne dans son exploration du 7ème art. Sur la forme presque contemplative du film, l’exposition présente des photos, des plans et d’autres éléments comme des dessins, pour mieux signifier que Jacques Lin a investi un autre territoire “le serret” à quelques kilomètres de Monoblet. L’ancien ouvrier fût aussi l’un des instigateurs auprès des autistes en 1967 dans les Cévennes.

Les salles du CRAC, nous révèlent une époque, bien plus qu’un art de vivre, auprès de ces jeunes en devenir. Si l’éducation gauchiste était l’étendard d’un style de vie, il n’en demeure pas plus, que l’incubation dans ces montagnes reculées, permettait vraiment un accomplissement dans l’expérience d’un partage, plus que dans une thérapie éducatrice ou forcée.

Florian Fouché ou le bidouilleur proche de son père !

Autre vision de l’art participatif, Florian est un touche à touche qui harmonise la danse, le mouvement et les objets. En complète nudité, on apprécie les images parfois intime de ce père handicapé, et de ce fils qui surgit au gré des fantaisies du fauteuil électrique. En groupe de création, l’artiste finit par une explosion de sens, quand il évoque l’équilibre des assiettes où la vidéo, ne rend plus inerte le déplacement des objets.

Florian réagit en force, quand dans ses contorsions, il opère un fil conducteur entre les éléments et l’espace. L’exposition reflète un esprit performance, et créatif, quand l’artiste reste muet dans ses pérégrinations de vidéaste, où la lumière n’intervient que si le sujet masque le mouvement ou vis versa.

L’exposition est à voir à Sète https://www.crac.laregion.fr

Eric Fontaine

Florian Fouché : Installation au CRAC
Le père de Florian Fouché

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