Ultime oeuvre d’une vie tout entière consacrée à la danse, La Bayadère de Rudolf Noureev est devenue l’un des joyaux du répertoire du Ballet de l’Opéra national de Paris. Créée en 1992, La Bayadère raconte, dans une Inde fantasmée avec éléphant, tigre et palanquins, les amours contrariées de la danseuse Nikiya et du noble guerrier Solor, promis à la redoutable Gamzatti.
La version originale en trois actes et une apothéose (4e acte) finale, met en scène, en Inde, les conflits classiques du ballet romantique mêlant amour, jalousie, intrigues, meurtre et vengeance. Dans l’apothéose, l’épilogue du ballet, Solor le guerrier hindou appartenant à la caste noble après sa vision du royaume des Ombres, est contraint d’épouser Gamzatti. La prophétie vengeresse de la bayadère se réalise alors : un terrible orage éclate et le palais s’écroule sur les invités de la noce, engloutissant rajah, grand brahmane, Gamzatti et Solor. La bayadère Nikiya et son guerrier bien-aimé accèdent, unis pour l’éternité, aux paradis des félicités. La femme amoureuse triomphe du tourment terrestre et délivre l’homme des fautes et des entraves liées à sa condition de mortel.
À l’instar du deuxième acte de Giselle, lorsque les Wilis se livrent à leurs rites nocturnes, les bayadères font de même dans leur « Royaume des Ombres ». Ce n‘est qu’au terme de sa carrière que Rudolf Noureev réalisa son projet de revenir aux sources de la Bayadère en recomposant le ballet en entier avec variations virtuoses et grands mouvements d’ensemble. Le célèbre Royaume des Ombres à l’acte III est considéré comme un sommet de l’art chorégraphique. Dans cette somptueuse production, le public retrouvera la nouvelle danseuse étoile du Ballet l’opéra National de Paris, Sae Eun Park (en alternance avec Laura Hecquet) qui possède le magnétisme naturel des grandes solistes.
Bras longs et moelleux, petits coups de tête, discrets mouvements du poignet, tout son corps possède la grâce et la délicatesse d’une elfe. Récemment nommé en 2020, le danseur étoile Paul Marque (en alternance avec Germain Louvet) sera lui aussi très attendu. Autant pour ses pirouettes et ses sauts aériens qui vous collent des frissons, jusqu’au final du dernier pas de deux, dans lequel les deux danseurs étoiles sont liés par une longue écharpe blanche. Une scène spectaculaire qui achève l’œuvre dans un silence glaçant et mortifère. Costumes colorés de Franca Squarciapino, décors luxuriants d’Ezio Frigerio, somptueuses lumières de Vinicio Cheli, ici tout concourt à la féerie. Si on vous dit que la direction d’orchestre est confiée à Ernst van Tiel, ces 21 nouvelles représentations devraient à nouveau récolter les faveurs du public.Pensez à réserver.
Opéra Bastille – du 02 avril au 06 mai 2022
Jean-Christophe Mary
La Bayadère Ballet en trois actes
Musique : Ludwig Minkus
Livret : Marius Petipa Serguei Khoudekov
Chorégraphie : Rudolf Noureev
Direction musicale : Ernst van Tiel
Musique réalisée par : John Lanchbery
Mise en scène : Rudolf Noureev
Décors : Ezio Frigerio
Costumes : Franca Squarciapino
Lumières : Vinicio Cheli
Danseurs:
Nikiya : Sae Eun Park
Solor : Paul Marque
Gamzatti : Valentine Colasante
L’ Idole dorée : Marc Moreau
L’ Esclave : Audric Bezard
Le Rajah : Arthus Raveau
Le Grand Brahmane : Florimond Lorieux
Manou : Silvia Saint-Martin
La Nourrice : Miho Fujii
Le Fakir : Francesco Mura
La Soliste Indienne : Aubane Philbert
Le Soliste Indien : Sébastien Bertaud
En alternance avec :
Nikiya : Laura Hecquet
Solor : Germain Louvet
Gamzatti : Héloïse Bourdon
L’ Idole dorée : Pablo Legasa
L’ Esclave : Jérémy-Loup Quer
Le Rajah : Arthus Raveau
Le Grand Brahmane : Jean-Baptiste Chavignier
Manou : Aubane Philbert
La Nourrice : Lucie Mateci
Le Fakir : Francesco Mura
La Soliste Indienne : Pauline Verdusen
Le Soliste Indien : Cyril Mitilian
Danseuse ⭐️