Le Dernier Soulèvement : un roman dystopique et d’anticipation

Sébastien Garnier vient de dévoiler son roman d’anticipation, Le dernier soulèvement. Dans un Paris sombre et morose, l’eau est devenue une denrée rare et l’écologie s’est transformée en dictature tyrannique. Le héros de cette histoire à la fois obscure et fascinante porte le nom de Lazare : un courtisan qui se rend chez la Comtesse de Roquefeuil. C’est là que tout commence… A noter que le choix du prénom Lazare est peut-être lié à la figure biblique : celui qui ressuscite, qui revient d’entre les morts. 

Sébastien Garnier imagine une société différente dans un futur proche

Le lecteur est très rapidement plongé dans ce monde futuriste étonnant et effrayant. Malgré ses 408 pages, Sébastien Garnier parvient à capter l’attention dès les premières lignes : l’écrivain, grâce à son imagination débordante, a réussi à dépeindre une France à la pointe de la technologie et pourtant très ancienne, rétrograde dans son esthétisme. Ici, l’écologie est poussée à son extrême, pour exemple, une surveillance omniprésente et une dictature dirigée par le chancelier Valdeck représentent bien la tension du livre…

Une fois le décor planté, l’auteur balance son premier fracas : Gertrud von Clausewitz déclare que le changement climatique est réel, mais cela remettrait en question la légitimité du régime en place… Si la planète reprend vie, à quoi servira la Bio-Révolution ? Le gouvernement perdrait son poids, mettant fin à ce règne… Tout en haut du tableau préside et brille le personnage de « Mère ». Une fusion entre l’intelligence artificielle et une humaine, qui se serait sacrifiée pour le futur de chacun.

Photo de Sébastien Garnier
Sébastien Garnier, auteur du roman “Le dernier soulèvement”

Un lecture passionnante aux rebondissements multiples

Tout au long du récit, l’auteur joue avec les attentes de son lectorat. La relation qu’il tisse avec la Comtesse est d’une toxicité absolue : un protagoniste fort bien écrit, à la personnalité bien trempée. Violente, intelligente — elle insiste bien sur le fait qu’il est sa propriété, son esclave.

Au fil des pages, le lecteur suit le parcours de Lazare qui rappelle ainsi le mythe de la Caverne de Platon. Tout ce qu’il croyait savoir est en réalité faux. Clandestinité, réunions cachées, prohibition… L’illusion s’évapore en fumée. Petit à petit, un climat de terreur s’empare de la capitale, des manifestations gagnent en ampleur et les « dissidents sont bien décidés à mettre fin au régime… Mais y arriveront ils ?

Rythme, messages, imagination… Une plume qui donne les ingrédients nécessaires à une bonne lecture

Le roman Le Dernier Soulèvement de Sébastien Garnier est une œuvre de fiction qui tient en haleine, avec un rythme parfaitement maîtrisé. Grâce à une intrigue complexe et bien élaborée, le livre transporte son lecteur, sa lectrice dans un univers crédible, où les enjeux sont grandioses et les personnages sont en constante évolution. Garnier signe ici un ouvrage convaincant, où chaque développement connaît une issue satisfaisante. La dictature écologiste ne sombre pas dans les clichés, bien au contraire. L’artiste réussit à susciter l’empathie des lecteurs, peu importe le camp. Grâce à des thèmes qui parlent à tous et d’actualité, l’auteur interpelle. Quid du changement climatique et des rébellions ? À l’heure où il est urgent de se préoccuper de l’avenir de la planète sur laquelle nous vivons tous, Le Dernier Soulèvement s’inscrit parfaitement dans son temps. Sera-t-il visionnaire ? Personne ne l’espère…

L’un des grands points forts du Dernier Soulèvement est sans aucun doute l’évolution de son « héros » qui n’est pas si bienveillant. Ni tout à fait pur ni obscur à souhait, Lazare se défait de ses chaînes petit à petit. Présenté comme un courtisan soumis, il incarne la Révolution de l’être… Parmi les autres qualités de cette œuvre à découvrir de toute urgence, il est intéressant de noter que les personnages féminins sont bien décrits et ne sont pas exploités à des fins sexistes.

Un roman aux allures de science-fiction

Finalement, Le Dernier Soulèvement est un livre qui plaira avant tout aux fans de science-fiction et de dystopie. Ce récit d’anticipation donne des frissons, puisqu’il soulève des problématiques qui résonnent en chacun d’entre nous. En effet, tout le monde est concerné par le changement climatique, peu importe le bord politique. D’ailleurs, l’icône de « Mère » est très bien maîtrisée, l’intelligence artificielle étant ici traitée comme la réponse absolue, la vérité sans équivoque — cela interroge grandement sur le pouvoir de cet être synthétique. Pour les amateurs et amatrices d’action, Le Dernier Soulèvement promet des scènes exaltantes, avec des chapitres marquants. Nul doute qu’il trouvera sa place dans de nombreuses librairies et trônera fièrement dans une bibliothèque.

Couverture du roman

Une histoire à adapter sur écran

En dernier lieu, ce roman de science-fiction s’écarte des sentiers battus, tout en jouant sur les sujets sensibles, qui captent l’attention d’un large public. Attention, toutefois à ne pas le mettre entre toutes les mains. En effet, ce livre comprend des scènes explicites, qui pourraient heurter la sensibilité des plus jeunes. De plus, le statut de courtisan de Lazare le pousse à avoir des relations sexuelles : cela dit, ce n’est absolument pas le cœur de l’intrigue. C’est aussi là où Sébastien Garnier est brillant : composer un ouvrage sur un travailleur du sexe, sans pour autant en faire son sujet central. Une petite pépite qui pourrait être adaptée sous forme de série ou de film…

IGB EDITION : https://www.igbedition.com/collections

Site de l’auteur : http://sebastien-garnier.com/

 

A propos Patrick Delort

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