Le Rouge et le Brun de Maurice Attia aux Ed. Jigal Polar

Les excellentes éditions Jigal Polar présentent un roman noir mais aussi historique : Le Rouge et le Brun de Maurice Attia.

Le rouge et le brun

L’argument du livre :

1978. Pour échapper à la routine, Paco Martinez, ancien flic, désormais chroniqueur judiciaire et critique de cinéma au Provençal, parvient à convaincre sa rédaction de l’envoyer à Rome pour couvrir l’enlèvement d’Aldo Moro par les Brigades rouges. Tout en rédigeant des articles sur cette tragédie politique, il y rencontre Léa Trotski, journaliste politique à la Repubblica, qui va être victime d’un étrange accident de la circulation. Autre drame sur lequel il va devoir enquêter. Simultanément, Irène, sa flamboyante compagne, va enquêter sur l’histoire de son père, après avoir découvert dans le grenier familial orléanais un manuscrit, rédigé par lui. Il y narre un épisode oublié de 1899, le siège du grand Occident de France, dirigé par Jules Guérin, patron de l’Antijuif, hebdomadaire vendu à 200 000 exemplaires, et accusé de sédition. Dans un chassé-croisé à distance, scandé par les commentaires d’Aldo Moro durant sa captivité et ceux d’Irène sur son père, l’auteur propose une réflexion sur les violences des extrêmes et la résurgence d’idéologies nauséabondes.

Quelques mots sur l’auteur :

Maurice Attia est né en 1949 à Alger dans la Casbah où son père est alors cordonnier. Il va à l’école primaire dans le quartier essentiellement européen de Bab El-Oued. L’enfant joue au foot dans les ruelles quand ont lieu les fusillades avec l’armée française en mars 1962. Sa famille, comme tant d’autres à ce moment-là, décide de s’exiler à Marseille. L’adolescent grandit dans cette ville d’accueil, y fait des études de médecine, devient psychiatre et plus tard psychanalyste. Maurice Attia est l’auteur de plusieurs romans noirs dont une trilogie – Alger la Noire, Pointe Rouge et Paris Blues – parue chez Actes Sud qui relate les aventures policières et politiques de Paco Martinez entre 1962 et 1970. Des romans noirs où l’auteur s’attache à décrire les maux des petites gens et les dérives politiques, tout d’abord dans une Algérie déchirée, puis dans cette ville de Marseille qu’il connaît bien et enfin à Paris, à la Fac de Vincennes, alors expérimentale et en ébullition permanente. Maurice Attia apporte au genre policier un regard original, inspiré de sa double activité de cinéaste et de psychanalyste. Il reprend, aujourd’hui, chez Jigal, Paco, son personnage, libéré « des obligations policières » pour une nouvelle série d’enquêtes, une nouvelle trilogie qui débute en 1976 et se terminera en 1981.

Mon avis de lectrice :

Juste en lisant la quatrième de couverture de ce nouveau roman de Maurice Attia : Le rouge et le brun, je me suis dit que je devais m’attendre à des heures de lecture de très très bonne littérature ! Ainsi, l’auteur a regroupé dans cet excellent ouvrage tous les genres littéraires que j’affectionne particulièrement : le polar bien sûr, mais aussi le roman historique dont les faits sont tirés de la réalité, le roman noir psychologique et la critique politico-sociale.

Quand j’ai ouvert le livre, dès la lecture des premières lignes, j’ai compris que je devais me mettre aux abonnés absents ce jour-là. Je savais que dès que j’aurais commencé la lecture, rien ni personne ne pourrait m’empêcher d’arriver au bout. Et ce fut le cas, un pluvieux samedi d’avril, où même le temps maussade avec une pluie digne de la mousson semblait se confondre à l’humeur générale du livre.

J’avoue avoir pris un immense plaisir à lire ce roman dont la trame se divise en plusieurs histoires distinctes, qui se déroulent sur plusieurs époques. Le talent de Maurice Attia m’a sauté aux yeux lorsque j’ai compris quel était le fil rouge qui reliait ces différentes approches dans le livre.

J’ai retrouvé par ailleurs avec plaisir les personnages forts et très attachants de Paco et Irène, se débattant avec leurs contradictions et leurs désirs profonds. Les évènements qu’ils côtoient ou qu’ils relatent ont bien eu lieu, avec leur lot de conséquences et d’enseignements sur les pires côtés de l’humanité. Il faut saluer bien bas le génie de Maurice Attia pour avoir creusé dans ce terreau pour en sortir une histoire solide et cohérente.

Enfin, j’ai été bluffée par la multitude d’allusions cinématographiques qui ponctuent ce récit riche et fourmillant d’informations. A la lecture de ce très beau roman, on ressent l’immense travail de recherches qu’a dû effectuer l’auteur pour jalonner avec minutie ce livre de détails à foison.

Le rouge et le brun de Maurice Attia paru chez Jigal Polar est une pure réussite littéraire, une plongée dans les heures sombres des extrêmes dont l’ombre malfaisante n’a jamais arrêté de planer sur notre humanité. Une lecture absolument indispensable ! Belles lectures.

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