Les rois de la piste bientôt au cinéma : rencontre avec Nicolas Duvauchelle et le réalisateur Thierry Klifa

Dans quelques jours sortira au cinéma le dernier film de Thierry Klifa, « Les rois de la piste ». Si on a envie de passer un bon moment en compagnie de Fanny Ardant, Laetitia Dosch, Mathieu Kassovitz, Ben Attal, Michel Vuillermoz et Nicolas Duvauchelle, il faudra courir le voir dès le 13 mars.

« Un film comme une bulle de champagne », c’est en ces termes que le réalisateur Thierry Klifa définit « Les rois de la piste ». Dans la veine des comédies des années 70-80, son dernier film plonge au coeur d’une famille quelque peu fantaisiste dirigée par Rachel (formidable Fanny Ardant). Elle a élevé ses deux fils (Mathieu Kassovitz et Nicolas Duvauchelle dans un rôle très inattendu et surprenant) et son petit- fils (Ben Attal) dans le culte de l’arnaque. Un jour, ils volent un tableau de Tamara de Lempicka dont ils ignorent la valeur. Cependant, le cambriolage est interrompu par les forces de l’ordre, ce qui va bouleverser le fragile équilibre de cette famille de Pieds Nickelés, surtout que Céleste, une détective rusée et charmeuse (Laetitia Dosch) et son fidèle acolyte se lancent à leur poursuite.. Qui dit la vérité ? Qui manipule qui ? Un tourbillon savoureux où s’agitent des personnages hauts en couleur se met alors en place, pour le plus grand plaisir des spectateurs qui ne voient pas le temps passer et s’amusent (presque) autant que ce formidable casting à qui Thierry Klifa a offert des rôles en or.

« Les rois de la piste » avait été présenté en avant-première à Nice, lors du dernier festival Cinéroman. A cette occasion, nous avions rencontré Thierry Klifa et Nicolas Duvauchelle qui était alors sur la Côte d’Azur en plein tournage de  « Brûle le sang », un film réalisé par Akaki Popkhadze avec notamment Denis Lavant et Finnegan Oldfiled. Interview.

France Net Infos : Nicolas et Thierry, avec « Les rois de la piste », c’est la quatrième fois que vous travaillez ensemble…

Thierry Klifa : En effet, on a fait une pièce de théâtre et trois films ensemble ! J’ai plutôt une famille d’acteurs que je retrouve avec plaisir sur des films ou des pièces que je mets en scène. Ca m’intéresse de les surprendre. Quand ils découvrent le scénario, j’aime qu’ils ne sachent pas où je vais les amener !

France Net Infos : Nicolas est méconnaissable dans le film… A-t-il été facile à convaincre pour ce rôle ?

Thierry Klifa : On a l’habitude de dîner ensemble avec Nicolas ! Pour lui parler du film, je l’avais invité à déjeuner accompagné de son agent. Il y avait donc quelque chose de plus solennel. Quand je lui ai parlé de son personnage, il m’a demandé un temps de réflexion. Je l’ai très bien compris. J’étais conscient du défi que ce rôle représentait à la fois pour lui et pour moi. Nicolas est quelqu’un de très instinctif. Pour ce rôle, il a fait tout un travail de préparation en amont. On a fait appel à un coach. Je pense qu’il a pris beaucoup de plaisir à travailler de cette façon-là. Ce coach, qui avait aussi travaillé avec Gaspard Ulliel sur « Saint-Laurent », a appris à Nicolas à se servir de son physique et de sa voix pour l’amener vers un personnage qui est loin de lui et pour qu’il puisse le jouer avec sincérité. C’était important qu’on puisse rire avec ce personnage et non pas de lui.

Nicolas Duvauchelle : Pour ce personnage, il fallait être dedans directement et y aller très frontalement, au premier degré. C’est un personnage fort, qui prend sa vie en mains. Quand il voit ce tableau, il voit ce que sa vie pourrait être et il se dit que c’est le moment. J’ai mis du temps à dire oui mais j’avoue qu’interpréter ce personnage était très jouissif et fascinant.

France Net Infos : Qu’est-ce qui vous a donné envie de raconter les aventures de cette famille d’arnaqueurs ?

Thierry Klifa : J’avais envie de faire un film joyeux, lumineux. On était dans une situation sombre puisqu’on sortait du Covid. Ce film m’a rendu heureux à l’écriture, en préparation, en tournage et en montage. J’espère qu’il va maintenant rendre heureux les spectateurs ! Ca faisait longtemps que je voulais faire une comédie sur une famille de bras cassés. Je pensais beaucoup à « Family business » de Sydney Lumet. Je voulais que mon film soit un peu comme du champagne.

France Net Infos : Effectivement, ce film met de bonne humeur…

Thierry Klifa : Quand on ne me connaît pas, on croit que je suis quelqu’un de très joyeux alors qu’il y a au fond de moi quelque chose de plus mélancolique. Je voulais que la légèreté et la bonne humeur du film ne soient pas gratuites : il fallait qu’il raconte aussi des choses qui me soient chères. J’avais envie de parler plus frontalement aux spectateurs. Les gens qui me connaissent et qui ont vu le film me disent que c’est sans doute mon film le plus personnel. Ce qui était intéressant pour moi, c’était de partir d’une comédie policière et de jouer sur le vérité et le mensonge. Tous les personnages ont une certaine duplicité. Eux-mêmes sont perdus à l’intérieur du film. J’avais envie de m’amuser à perdre les spectateurs autant que les personnages. Qui dit vrai ? Qui dit faux ? Moi-même, sur le tournage, je ne savais plus qui disait la vérité !

France Net Infos : Dans le film, tous vos personnages sont pleins de fantaisie, à commencer par Rachel interprétée par Fanny Ardant…

Thierry Klifa : Fanny Ardant est plus proche de Rachel que de l’image qu’on peut avoir d’elle ! Ce qui m’intéressait, c’était de filmer des princes sans royaume qui repeignent la vie en or.  Je serai toujours du côté des perdants plutôt que du côté des vainqueurs. Rachel et tous les hommes de sa famille sont plus intéressés par l’élaboration du plan que par le pactole en lui-même. Ils se disputent, se déchirent, se séparent, se prennent dans les bras. Ils se retrouvent avec un tableau de Tamara de Lempicka entre les mains et ne savent pas quoi en faire. C’est ce qui m’intéressait ! Un peu comme dans les comédies italiennes, les films des années 80 de Blake Edwards. J’ai beaucoup de référence mais j’ai l’impression d’en être à bonne distance dans le film.

France Net Infos : Nicolas, que pouvez-vous nous dire sur le film « Brûle le sang » tourné à Nice et sur la Côte d’Azur ?

Nicolas Duvauchelle : Il s’agit du premier film d’un réalisateur d’origine géorgienne. Il m’a contacté il y a deux ans. C’est un thriller, un film très noir. J’interprète un mec d’origine géorgienne qui revient à Nice parce que son père s’est fait tuer. Son frère est sur le point de devenir prêtre. Je reviens à Nice pour venger mon père. J’ai adoré tourner à Nice. On y a passé un peu plus d’un mois.

« Les rois de la piste » de Thierry Klifa avec Fanny Ardant, Nicolas Duvauchelle, Matthieu Kassovitz, Nicolas Duvauchelle, Laetitia Dosch, Ben Attal…au cinéma le 13 mars

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