Poly au cinéma : rencontre avec Nicolas Vanier et François Cluzet

Après Belle et Sébastien, le réalisateur Nicolas Vanier a adapté au cinéma un autre feuilleton des années 60, créé par Cécile Aubry.  En salles depuis le 21 octobre, Poly raconte l’histoire de Cécile, une petite parisienne de dix ans, qui, à peine arrivée dans le sud de la France avec sa maman infirmière fraîchement divorcée (Julie Gayet), s’aperçoit qu’un poney est maltraité dans un cirque itinérant qui a fait étape dans son village.  Dès lors, elle va mettre tout en œuvre pour sauver l’animal. Le film a de quoi ravir les petits comme les grands, surtout pendant cette période de vacances scolaires. Il réserve de jolis moments d’émotion et fait la part belle à la nature, à la solidarité et à l’amitié.

 Un mois avant sa sortie, Nicolas Vanier était venu à Nice au Pathé Gare du Sud. Il était accompagné de François Cluzet, qui incarne un homme mystérieux, victime de rumeurs de la part des villageois. Nous avions pu leur poser quelques questions, juste après la rencontre avec le public dans la salle. Les deux hommes nous ont fait part de leur joie de pouvoir échanger avec les spectateurs à propos d’un film qui leur tient vraiment à cœur.

France Net Infos : Pourquoi avoir voulu adapter Poly au cinéma ?

Nicolas Vanier : C’est une belle façon de refermer ce livre que j’ai ouvert avec Belle et Sébastien. C’est le souvenir le plus ancien que j’ai de « cinéma » : ce sont des images, une histoire merveilleuse.

France Net Infos : Le film parle de la relation de l’homme avec la nature, de l’homme avec l’animal…

Nicolas Vanier : ce sont des thèmes malheureusement d’actualité quand on voit ces images de chevaux mutilés. Encore en France certains animaux sont élevés dans des conditions atroces et indignes. En 2020, c’est incroyable de voir que des félins soient obligés d’exécuter des numéros par la force, dans de rares cirques encore. Il faut repenser notre rapport à la nature et aux animaux. Les films sont des portes d’entrée pour s’adresser à un public le plus large possible, surtout à propos de thèmes aussi forts.

France Net Infos : C’est essentiel pour vous de mettre en scène des enfants ?

Nicolas Vanier : J’interviens souvent dans des écoles. D’ailleurs il y en a sept qui portent mon nom. Moi qui étais un cancre ! Les enfants donnent de l’espoir. Ils ont conscience de tous ces enjeux. Le problème, c’est qu’on n’aura probablement pas le temps d’attendre que cette génération prenne les commandes du monde car les scientifiques disent qu’on a à peine dix ou quinze ans pour enrayer un processus irrémédiable et exponentiel de dégradation de la planète. On va entrer dans un emballement climatique incontrôlable. C’est un crime contre l’humanité que de continuer sur le même rythme. Avec mes films, avec mes propres moyens, j’ai envie de rendre à la nature ce qu’elle m’a donné depuis plusieurs années.

France Net Infos : Le film aborde aussi le thème  de l’émancipation des femmes…

Nicolas Vanier : Même si je n’ai pas la prétention de changer le monde avec un film, c’est bien aussi de pouvoir faire passer des messages. En plus, c’est Julie Gayet qui incarne la mère de Cécile, à peine divorcée. On connaît son combat en faveur des femmes…

France Net Infos : Quels sont vos projets désormais ?

Nicolas Vanier : Le cinéma m’a fait découvrir un plaisir insoupçonné. L’amitié est un thème que j’affectionne. On m’a proposé un film sur ce thème. Je vais sortir de mon registre de confort et tourner une comédie avec un casting exceptionnel. Mais j’ai aussi encore des projets plus conformes à l’image qui est la mienne et pour l’un d’entre eux, je vais faire à nouveau appel à François Cluzet.

François Cluzet : Dans cette société, il y a tellement de gens individualistes qu’ils sont incapables de former un groupe. Au cinéma, si vous avez un ego surdimensionné, vous n’avez pas votre place. La force de metteur en scène, c’est qu’on ait envie de lui ressembler. Le cinéma, c’est une histoire de collectif.

France Net Infos : Vous serez donc prêt à tourner à nouveau avec Nicolas Vanier ?

François Cluzet : Je pourrai faire tous les films de quelqu’un que j’admire et qui me rend heureux au travail. L’humanisme, c’est vieillir en étant de plus en plus léger. Il faut essayer de travailler avec ceux qui ne sont pas trop lourds. Retrouver un ami, un metteur en scène, c’est toujours une grande chance !

France Net Infos : C’est facile de travailler avec Nicolas Vanier ?

François Cluzet : On a travaillé sur le rôle.  Quand j’ai mis le costume, j’ai été ému moi-même. Je ne me reconnaissais pas. Je crois qu’on peut faire de très bons films avec des gens qui ont le sens du partage.

Poly de Nicolas Vanier avec François Cluzet, Julie Gayet, Patrick Timsit au cinéma depuis le 21 octobre.

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