Bathory – La comtesse maudite – Éditions Steinkis

Et si, celle qu’on surnommait « la comtesse sanglante », cette « Elisabeth Bathory », n’était en fait qu’une comtesse maudite. La victime d’un complot visant ses biens et son patrimoine. Anne Perrine Coüet s’attèle à rétablir sa vérité dans ce one shot, en décrivant les faits. De l’enfance de cette jeune fille à sa condamnation pour nous conter  une autre vision de l’Histoire d’une femme de pouvoir, dérangeante pour l’époque, avec ses mœurs peu recommandables.

Disponible depuis le 15 Septembre 21 aux Éditions Steinkis.(+14)

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Bathory – La comtesse maudite © Éditions Steinkis
  • Le décor :

2 janvier 1611 … Les sous-sols d’une prison…

Attachés les uns aux autres, en file indienne, les accusés remontent des tréfonds des ténèbres, vers la salle où se tient le procès. Trois femmes et un homme, ancien serviteur dans la maison de leur « maîtresse » Elisabeth Bathory. Les quatre témoins se tiennent assis devant l’assemblée. Ils sont couverts de bleus et d’égratignures.

Ils sont là pour témoigner des horribles faits dont on affuble Madame Bathory, mais également en tant qu’accusés, ayant participé indirectement aux « meurtres » et tortures commis dans sa propriété.

Au banc des accusés, les langues se délient devant une assemblée complètement choquée par les faits reprochés. Chaque parole, chaque phrase, chaque mot semblent de plus en plus exagérés au fil des questionnements intempestifs des juges.

1573, une forêt …

Quelques femmes et des enfants composent des bouquets de végétaux médicinaux, sur le chemin de la maison du vieux Laszlo. La jeune Elisabeth écoute attentivement les explications de sa mère. Comment cueillir les plantes et les fleurs afin de ne pas se retrouver avec le mauvais œil . Et d’autres croyances spéciales pour soigner, ou aider les souffrants.

La petite Elisabeth n’en croit pas ses yeux et ses oreilles, et à bien du mal à comprendre certaines Us et coutumes de son pays.

La maladie qui a frappé les villages alentours depuis un petit moment, couvrent les malades de blessures, et d’une fièvre terrible. En arrivant à la chaumière du vieux Laszlo, le groupe constate que celui-ci n’a pas été épargné, et tente le tout pour le tout, avec différentes décoctions, et herbes

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Bathory – La comtesse maudite © Éditions Steinkis
  • Le point sur la BD :

Anne-Perrine Couët se fait scénariste et illustratrice de ce one shot, orné de graphismes en dégradé de jaunes. Les traits sont noirs et épais, pour rendre toute la dureté de la vie de l’époque. Tantôt ressemblant à d’anciennes fresques historiques ou des enluminures. Tantôt teintés d’onirismes et de légèreté.

Elle exploite l’Histoire, ses failles. Les coïncidences étranges du destin d’Elisabeth Bathory, en déroulant sous nos yeux cette peinture artistique. En nous proposant sa version des faits, cette « sanglante » noble, devient une victime présumée, de la politique et de la religion. A une époque où légendes et croyances religieuses ne faisaient pas bon ménage. Et si cette femme issue d’une famille riche et des plus influentes du Pays, avait été la victime d’un complot « politique » crasseux ?

Et si toutes ces histoires de cruauté n’avaient pour but que de discréditer une jeune femme. Peut être un peu trop curieuse des choses de la vie, expérimentant des méthodes déplaisantes aux yeux des puristes ?

Petit à petit, l’autrice monte tout un dossier, aux Éditions Steinkis, d’où émerge rapidement, un questionnement réflexif et interrogatif, sur sa culpabilité.

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Bathory-La comtesse maudite © Éditions Steinkis
  • La conclusion :

L’autrice démêle une affaire vieille de plusieurs siècles, et porte un plaidoyer assez féministe pour redorer le « blason » de cette Elisabeth Bathory, en reconsidérant chacun des faits reprochés à la Dame.

Elle transforme une sorcière meurtrière ayant pactisé avec le diable. En femme indépendante, guérisseuse lynchée au nom de la misogynie et du pouvoir politique et religieux.

Un exercice de style périlleux, aux éditions Steinkis, mais plutôt convaincant pour réparer une probable injustice, bien plus horrible que toutes les légendes qui ont découlé de ce récit !

A propos stef emma

Rat de laboratoire, BDphile, et couteau en second sur Le bon goût des choses ( végétarien, végétalien)

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