Philippe Barbot a eu mille vies. D’abord journaliste culturel à la plume renommée, il écrit de nombreuses chansons depuis ses 18 ans. Trop timide, trop pudique, il ne les dévoile que partiellement sur son blog. Mais heureusement, Barbot fait écouter quelques morceaux à Max Amphoux, éditeur musical de Clarika, La Grande Sophie, ou Bashung, pour ne citer qu’eux.
L’homme lui conseille d’en faire un disque. Philippe Barbot s’exécute, pour notre plus grand plaisir. Il choisit avec son arrangeur les treize chansons qui composeront l’album. Point Barre, il l’a voulu éclectique, varié, mais représentatif de sa personnalité.
Point Barre, on nous y chante l’amour, sous toutes ses formes. Quand tout va bien, quand tout va mal. Quant tout commence, quand tout est fini. Philippe Barbot le journaliste critique égrenait des mots pour parler de la musique des autres. Philippe Barbot le musicien égrène des notes pour nous chanter ses mots.
Sous la poésie des chansons souffle l’influence des grands poètes dont il a parlé en long, en large, en travers. On croit apercevoir à travers le « Poème paumé » la voix de Gainsbourg, parlée, murmurée. On entend au détour de notes enrobées dans la voix de Philippe Barbot des intonations semblables à celles de Le Forestier.
L’album contient de vraies pépites de la chanson française, qui manquait cruellement de poésie ces derniers temps. Les instrus sont servies par de grands musiciens et de superbes arrangements, qui viennent sublimer les mots du poète. L’exercice était risqué, le critique musical est-il fait pour pousser la chansonnette ? Philippe Barbot relève le défi avec brio, salué par ses confrères, et prépare un prolongement scénique à cet opus.
D’hommages en déclarations d’amour, de coups de foudre en rupture, on passe de l’ode à la mère, avec «Dis », à la passion dévorante : « G-la-N ». Le tout se veut à la fois hétérogène, hétéroclite, oui « mais hétéro ». Le premier extrait de Point Barre, «Pour te plaire», est une belle chanson d’amour, entrainante, promise au succès, comme «J’veux qu’on m’aime», au rythme soutenu et à la poésie enveloppante. Un premier album tardif, mais prometteur !
Pour terminer cette chronique sur la même note que vous, monsieur Barbot, je vous dis, et je l’espère : « A la prochaine ! » il sera en concert son concert le 6 mars au Sentier des Halles.
Auriane Hamon