Samedi 09 juillet, les rock stars californiennes ont enflammé l’arène de Saint-Denis avec leurs immenses tubes et quelques titres issus de leur dernier « Unlimited Love ». Outre les légendaires riffs funk rock en béton armés et autres ruptures de rythmes à gogo, les 80000 spectateurs ont eu droit à une grosse surprise : l’apparition du guitariste, John Frusciante. Retour sur un show d’une densité exceptionnelle.
A 19h30 en première partie, Anderson .Paak & The Free Nationals ouvrent les hostilités et délivrent un mix de R&B et funk rock massif porté par des mélodies de bonnes tenues. Ravi, le public leur fait une ovation triomphale. Puis c’est l’entracte d’une bonne demi-heure pendant laquelle la foule commence à se presser autour de l’immense scène. De la pelouse aux tribunes basses, intermédiaires et hautes, ce soir le Stade est archi-comble. A 20h45h, la scène s’illumine et les musiciens font leur entrée sur scène sous les clameurs des quelques 80 000 personnes présentes qui ont droit à une grosse surprise : c’est bien John Frusciante, qui après avoir été aux commandes entre 1988 et 1992, puis de 1998 à 2009, vient de de réintégrer son poste. Le concert débute par une longue improvisation instrumentale où les furieux accords de la stratocaster confirment le retour du brillant guitariste aux affaires. Le vrombissement de la basse sur «Can’t Stop ouvre le bal et l’arène à ciel ouvert se transforme en un immense terrain de jeu où des milliers de corps bondissent à l’unisson.
Durant l’heure cinquante de concert, une grande partie des spectateurs installés dans les gradins préfèreront rester debout. Les californiens attaquent ensuite « Dani California », extrait de leur neuvième album studio Stadium Arcadium, entonnent « Scar Tissue, Californication », présentent 4 titres du dernier « Unlimited Love » (Black Summer, Here Ever After, She’s a Lover, These Are the Ways) avant d’irradier le public d’un remarquable « Give It Away ». Le light show est particulièrement bluffant : la lumière est truffée de couleurs psychédéliques vertes, jaunes, bleues et rouges qui glissent ent de l’écran suspendus au dessus de la scène et s’écoulent sur le public à l’avancée de scène, comme une piscine à débordement. Les musiciens n’auront besoin d’aucun artifice pour faire bouger le stade.
D’ailleurs ce sont eux qui se déplacent de part et d’autres de la scène comme prêts à découdre avec un ennemi invisible. La scénographie est réglée elle aussi au millimètre : sur chaque titre Anthony Kiedis (chant) se déplace en virevoltant sur l’immense scène rectangulaire pit. John Frusciante (guitare ) et Flea (basse) jouent face à face, partent tous les deux dans d’immenses jam, en totale osmose. Conquis d’avance, le public reprend en chœur « Snow ((Hey Oh)) », écoute religieusement « I Like Dirt », « Hard to Concentrate », « Tell Me Baby ». Côté spectacle, des gerbes de lumières jaillissent du centre de la scène tandis que les écrans latéraux incorporent des nappes multicolores qui glissent comme de la lave en fusion sur les musiciens en pleine action.
Entre deux titres Flea plaisante avec le public. Des balades rock aux rythmes funk assassins, Chad Smith en grande forme physique derrière ses fûts et Flea (basse) assènent une rythmique carrée et puissante. Les Red Hot Chili Peppers sont un groupe sincère, un groupe qui ne triche pas. Voilà aussi pourquoi le public est aussi nombreux ce soir. En guise de rappel, le public a droit « I Could Have Lied » et le remarquable « By the Way » qui laisse le public KO debout. A 22h30, les spectateurs ressortent en sueur à peine remis de leurs émotions et courent précipitamment pour s’engouffrer dans le métro de la ligne 13.
Jean Christophe Mary
Titres joués :
Introduction
Can’t Stop
Dani California
Scar Tissue
These Are the Ways
I Like Dirt
Snow ((Hey Oh))
(Followed by a jam)
Here Ever After
Hard to Concentrate
Tell Me Baby
She’s a Lover
(Dedicated to Chad Smith)
Right on Time
(preceded by a tease of “… more )
The Heavy Wing
Black Summer
Californication
What Is Soul?
(Funkadelic cover)
Give It Away
Rappels :
I Could Have Lied
By the Way