Ce qui reste de candeur de Thierry Brun aux Ed. Jigal Polar

Les excellentes éditions Jigal Polar présentent un roman noir nerveux, précis et  tendu comme une arbalète : Ce qui reste de candeur de Thierry Brun.

Ce qui reste de candeur

Le pitch :
Thomas Boral était l’homme de main de Franck Miller, un individu véreux en cavale suite à de nombreuses malversations. Il est aussi le témoin capital à son procès qui doit avoir lieu prochainement. Ayant fait main basse sur l’argent amassé par Miller, Boral est devenu un repenti pour sauver sa peau et échapper à une vengeance inéluctable. En attendant le procès, il est protégé par les autorités, mis à l’abri, reclus, au pied de la montagne Noire. Mais pour combien de temps ? Dans cette région on dit que le vent rend fou et que les gouffres attirent et ne rendent jamais les imprudents tombés dans leurs entrailles. Et plus dangereuses que le tueur lancé à ses trousses, il y a là des rancœurs accumulées… D’ailleurs on dit aussi de Delphine qu’elle est si belle que les hommes pourraient tuer pour elle…

Quelques mots sur l’auteur :
Né le 16 avril 1964, Thierry Brun vit à Paris après une enfance nomade qui le conduit du 17e arrondissement parisien aux quartiers de Garges-Lès-Gonesse en passant par Calais ou Fos-sur-Mer. Diplôme commercial en poche, il se lance dans la vie active et cumule des emplois aussi différents que steward Wagons-Lits, vendeur de tissus au marché Saint-Pierre ou secrétaire attaché aux passeports d’un importateur russe. Il fait ses véritables armes comme négociateur boursier à l’âge d’or du palais Brongniart, est plongé dans l’enfer de la criée, avant de se tourner dans les années 2000 vers la littérature.

Mon avis de lectrice :
Avec une quatrième de couverture aussi alléchante, j’avais hâte de mon plonger dans ce roman noir à l’univers balayé par les vents et tourmenté par la folie humaine. Je n’ai pas été déçue ! Thierry Brun utilise les mots comme autant de briques pour construire autour de son personnage principal Thomas Boral une véritable tour d’ivoire dans laquelle il s’enferme peu à peu. Un donjon qui est censé le protéger de l’homme qui fut auparavant son patron, et contre qui il s’apprête à témoigner pour le faire mettre définitivement en prison.

Or, cet embastillement psychologique dans lequel il s’enferme en vivant des épisodes psychotiques de paranoïa vont le dévaster au même titre que la nature en furie peut détruire en quelques minutes un paisible paysage de campagne. Ce parallèle entre les éléments qui se déchaînent dans la tête de Thomas Boral et l’orage qui mutile tout sur son passage est un ressort incroyable de ce magnifique roman noir tendu à l’extrême.

Avec une justesse et une précision chirurgicale, Thierry Brun reconstitue dans “Ce qui reste de candeur” les mécanismes de la destruction mentale, en jouant aussi sur la présence forte des personnages secondaires qui renforcent  un sentiment d’insécurité permanent qui flotte tout le long de ce thriller haletant.

Ce qui reste de candeur de Thierry Brun paru chez Jigal Polar vous emportera dans une spirale intense, vous rapprochant de l’oeil du cyclone à chaque page tournée, pour une fin en apothéose digne des meilleurs romans du genre. On ressort de cette lecture lessivé, essoré, mais satisfait de l’expérience vécue. Belles lectures.

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